Un vin, des livres – février 2025- 3)

Déjà, un oubli dans les textes étrangers :
Les romans historiques de l’Américaine Marie Benedict qui redonnent leur place aux femmes:
Madame Einstein,
La femme qui en savait trop 
sur Hedy Lamarr
L’affaire Mitford

Romans français – presque que de femmes ! – :
– Anatole Bernolu a disparu de Pauline Toulet, éditions Le Dilettante. Un premier livre : un jeune fait un travail d’anthropologie sur les marabouts à Paris, écrit sur Levi-Strauss, possible assassin de ses collègues. Par ailleurs, « Perecien », il ne prend et ne descend que dans les stations de métro sans E…
On l’a compris : loufoque et sympathique.
– Madelaine avant l’aube de Sandrine Collette, 2024, chez J.C. Lattès. Prix Goncourt des Lycéens 2024. « très bien écrit ». dans un petit village paumé, dans un temps indéfini mais qui pourrait être le Moyen-Age, une sorte de conte. Une fille rebelle fait bouger les lignes.
– Frapper l’épopée d’Alice Zeniter, Flammarion 2024. Cela se passe en Nouvelle-Calédonie. Une enseignante revient sur cette île et travaille dans une classe avec des jumeaux kanaks.
– Pietra viva de Leonor de Recondo, 2013 chez Sabine Wespieser, trouvable en Folio. 1500 : Michel Ange quitte Rome pour trouver à Carrare le marbre pour le tombeau du pape Jules II. « Superbe ; j’adore tout ce qu’elle écrit » 
– Il n’y aura pas de sang versé de Maryline Desbiolles, 2023 Sabine Wespieser, trouvable en Livre de poche : la première grève de femmes. A Lyon, deux ans avant la Commune. L’histoire de 4 femmes « ovalistes », une Italienne et trois Françaises d’origine très modestes. « très humain et féministe »
– Les roses fauves de Carole Martinez, Gallimard 2020, et en Folio. Ecrit comme un conte, faisant écho à son premier roman, Le coeur cousu. Trois histoires se mêlent, celle de l’auteure écrivant ce roman, d’une postière en Bretagne, de ce qui s’est passé en Andalousie.
Quand même … deux textes d’hommes :
– La barque de Masao, dernier livre sorti d’Antoine Choplin, éd. La fosse aux ours. Mais TOUT Choplin est de la même délicatesse et donc à lire.
– Les guerriers de l’hiver d’Olivier Norek, éditions Michel Lafon. Son premier non-polar. Sur la guerre en 1939, entre la toute petite Finlande et la très grande URSS, avec Simo, un petit paysan, transformé en sniper, surnommé « la mort blanche » et devenu une légende. Evident parallèle avec l’actualité.

Le Jeudi 6 mars, 18h, prochain Un vin, des livres.

Un vin, des livres – février 2025 -2)

On avait beaucoup lu : il faudra sans doute un 3 ème volet.
En  romans étrangers, on a parlé de :
– Impossibles adieux  de Han Kang, Prix Nobel de littérature 2024, traduit du coréen par Kyungran Choi et Pierre Bisiou. « Un texte très poétique. Il neige tout le temps. On a des images qui créent des sensations : des pieux noirs dans un paysage de neige, un oiseau. L’histoire de deux femmes. Combien l’histoire habite les générations suivantes. »
– Propre
d’Alia Trabu Eco Zeran, éditions Robert Laffont. Traduit de l’espagnol (Chili) par Anne Plantagenet : Une petite bonne se raconte, et, évidemment, ça parle du rapport entre les classes sociales.
– Une vie étincelante d’Irmgard Keun (1905-1982) , traduit par Dominique Autrand, retrouvé par les éditions marseillaises du Typhon, créées en 2018 par les frères Torrès : un roman des années 30 qui parle d’une jeune femme rebelle qui, dans les années 30, à Berlin, veut fuir sa pauvreté. « Le style est moderne, plein d’humour. Cela évoque aussi le désastre qui s’annonce. »
des romans policiers étrangers :
– les Abir Mukherjee : 4 existent en poche, chez Folio. « tous sont bons, Le premier, L’attaque du Calcutta Darjeeling, traduit par Fanchita Gonzalez-Battle, sur le déclin du Raj britannique est super ».
– Les Craig Johnson et son personnage récurrent : Walt Longmire . ou chez Gallmeister ou en 10-18, traduit par Sophie Aslanides. « Ici, Longmire encore adjoint shérif, rentre du Vietnam et se trouve face à des meurtres dans un train qui ne transporte que des shérifs en congrès. »
– Les Peter May, dont  L’île des chasseurs d’oiseaux, paru au Rouergue, trouvable en Babel noir, premier d’une trilogie. Traduit par Jena-René Lastugue.  » un enquêteur arrive sur une petite île au nord de l’Ecosse. Il en est originaire, n’y était pas revenu depuis longtemps. Les paysages, extraordinaires, sont un élément très présent. »
– Le diable dans la ville blanche
d’ Erik Larson, éd du Cherche Midi en 2011, trouvable en Livre de poche, traduit par Hubert Tézénas. Larson, journaliste, évoque Chicago au moment de l’Exposition Universelle, Holmes et le premier serial-killer américain.
Et ça ricoche avec un des essais dont il a été question :
– Abattoirs de Chicago de Jacques Damade aux éditions de la Bibliothèque : l’histoire de ces abattoirs, du train, de la rivalité entre Chicago et Cincinatti. « On apprend beaucoup de choses. »
– Dans la même maison, du même auteur : Du côté du Jardin des Plantes », paru en 2022, l’histoire de la création de ce jardin.
– Les émotions cachées des plantes de Didier van Cauwelaert, J’ai lu, 2020 : « Il y raconte de façon farfelue des choses scientifiques. »
– Le roman des artistes, de Dan Franck, 2024, Grasset : le premier volume de quatre prévus : la vie d’auteurs et de peintres du XIXè siècle. « enthousiasmant ».
– L’histoire de la solitude – de l’ermite à la célibattante, de l’historienne Sabine Melchior-Bonnet, P U F , 2023. Entre autres, sur le deuil, la vieillesse.
– Le voyage avec l’enfant d’André Hirt, aux toutes nouvelles éditions rouennaises Les Grands Détroits : une très belle maquette de Colombe de Dieuleveult. Un récit. L’auteur, philosophe qui écrit aussi sur la musique, est à la recherche de son histoire, dans les Vosges.
– Le barman du Ritz  de Philippe Collin, éd. Albin Michel, 2024 : un barman juif pendant la seconde guerre mondiale, au Ritz où viennent collaborateurs et officiers allemands. « C’est bien, simple à lire. Je m’attendais à quelque chose de plus fouillé, de moins lisse. »

Il y a effectivement besoin d’un 3 ème volet !
Sinon, au jeudi 6 mars !

Un vin, des livres – février 2025 – 1)

Au moment
– enfin presque, il sort début mars –
où la Peuplade publie le deuxième livre de Cristian Fulas, La pire espèce,
on reparle de Iochka, paru en 2022 à La Peuplade,
traduit du roumain par Floria Couriol et Jean-Louis Couriol
et trouvable en 10-18 :
Un livre-conte autour du personnage de Iochka, jusqu’à sa rencontre avec Ilona, sa vie avec elle, et le temps sans elle.
Une très belle écriture. De l’amour et de l’humour. Mais aussi du politique.

Au moment – enfin presque, il est sorti fin 2024 –
où Flammarion a publié La mer intérieure. En quête d’un paysage effacé, de Lucie Taïeb,
on parle de Capitaine Vertu, paru aux éditions de l’Ogre en 2022 et en Pocket en 2023.
Estampillé « Sélection Prix Nouvelles Voix du Polar », acheté dans une station-service, avec l’intention don quichottesque de permettre … par mon achat… qu’on ne trouve pas là que du Coben ou du Bussi…
C’est quand même loin du polar, même du noir.
Quoique, pour le noir, faut voir : il y a du social dans Capitaine Vertu.
Le personnage principal est d’abord policière : on parle de sa façon de travailler, efficace avec les coupables, moins avec les victimes, de sa disparition volontaire, de sa vie d’après, du pourquoi.
Et ce pourquoi, c’est peut-être LA raison d’écrire le livre : le fait de vivre dans un pays où vos parents ne sont pas nés, ce qu’ils en attendent et ce qu’ils attendent de vous, dans ce nouveau pays.

Prisonnière à Téhéran de Fariba Abdelkhah, Le Seuil, 2024 :
un document : cette ethnologue franco-iranienne a été arrêtée en 2019 en allant chercher un ami, sociologue français, à l’aéroport. Lui aussi a été arrêté.
Elle a été libérée en 2023, vit en France, mais rêve de retourner en Iran pour poursuivre son travail sur le religieux.
Elle a voulu faire de ce temps de détention à Evin un temps de travail. Elle décrit les lieux, évoque les prisonnières, la vie selon les services responsables de l’emprisonnement. Elle montre le côté ubuesque de situations et de décisions. Elle alerte sur la dureté plus grande encore pour les prisonnier.es qui ne parlent pas la langue. Une Française est là-bas, aujourd’hui et depuis environ trois ans dans ces conditions, Cécile Kohler.

Je reviens
mais le prochain Un vin des livres est programmé le jeudi 6 mars, 18h, à  l’ Art Hotel

Parler de livres la veille de la St Valentin …

un dessin de Franco Matticchio
pour dire l’importance des livres
pour parler de la très jolie exposition Dominotés :  éphémères couvertures de papier à Rouen, jusqu’au 15 mars
pour représenter, sans trier, sans situer, sans tout dire de ce qui a été présenté la fois dernière…, des textes – quelques fois en poche –  de 2024 :
– Bristol de Jean Echenoz,
– Un perdant magnifique de Florence Seyvos qui se passe au Havre,
– Viendra le temps du feu de Wendy Delorme,
– Cabane d’Abel Quantin,
– blackouts de Justin Torres,
– Anne d’Angleterre de Julia Deck,
– Reprendre corps, premier roman de Déborah Costes,
– Série noire  de Bertrand Schefer.

Prochaine réunion le 13 février à l’Art Hotel, 18h

A l’Art Hotel, le 17 octobre – 1)

On a parlé de :
– Coyote de Sylvain Prudhomme, éditions de Minuit, 2024 : Un parcours de 2500 km en stop au niveau de la frontière américano-mexicaine. Il restitue les conversations avec ceux qui l’emmènent. Petits blocs de leur langage, retenu alors qu’il n’ a ni pris de note dans la voiture, ni enregistré. Des voix, surtout d’hommes, de Mexicains bien plus que d’Américains, de l’oralité. Des informations, plus souvent des opinions. Rarement positives vis-à-vis de l’immigration. Etonnement que quelqu’un ait cette confiance – ou cette inconscience – de faire du stop, ce qui, d’ailleurs, est interdit dans certains états.
Sylvain Prudhomme sera à la Maison de la Poésie – Paris, le 20 novembre.
Celles qu’on tue  de Patricia Melo, paru en grand format chez Buchet-Chastel en 2023 et maintenant en 10/18. Traduction d’Elodie Dupau. Cette auteure brésilienne qui vit maintenant en Suisse parle là des violences faites aux femmes, des féminicides à travers deux histoires, celle de la narratrice, avocate, giflée par son petit ami, et celle de la jeune indigène, massacrée par trois blancs. Un cas plus ou moins grave et une horreur totale que le racisme, la vision des peuples autochtones au Brésil, sous un Bolsonaro, permettent. Une langue de combat.
Christine Ferniot en a dit : « un roman magistral qui ne cherche pas les larmes du lecteur mais plutôt sa colère ».
– L’épouse
d’Anne-Sophie Subilia, éditions Zoé 2021, dans leur collection de poche depuis 2024. Une jeune femme accompagne son mari qui travaille pour la Croix Rouge à Gaza, en 1974. C’est d’une grande délicatesse. L’épouse rencontre des vieux, des enfants palestiniens, des militaires israéliens, des expat’, fait aussi attention aux animaux (d’où, la superbe description de l’âne !). La relation femmes-hommes est évoquée. Et si la position des personnages sur la situation existe, elle n’est que suggérée. Un très joli livre.

Prochain « Un vin-des livres »- 17 octobre

Il aura lieu à l‘Art Hôtel, 147 rue Louis Brindeau :  privatisation de l’espace petit déjeuner le jeudi 17 octobre 2024 ; de 18 h à 20 h.
Je sais que certaines seront ailleurs jusqu’à 19h : qu’elles n’hésitent surtout pas à nous rejoindre !
Un petit peu bousculée ces jours-ci, je n’ai pas fait le compte – rendu de tout ce qui avait été dit : je résume donc :
en auteurs étrangers, vous avez parlé de Grecs :
M. Karagatsis (1908-1960) : «  La grande chimère », traduit par René Bouchet, éditions Aiora : « une claque » en a dit Carine sur la position des femmes dans la famille, sur le désir féminin. « ça ne démarre pas bien, ça finit très mal, mais !… »
Petros Markaris ( né à Istanbul d’une mère grecque et d’un père arménien ) : ses polars se passent dans Athènes, parlent de la société, de la crise financière, de la corruption, de l’éducation.
Minos Efstathiadis : Le plongeur, chez Babel noir, autre polar.
Polar aussi et aussi chez Babel noir, le Japonais Keigo Higashino : Le dévouement du système X
Polar toujours, mais français : Thomas Cantaloube : une trilogie, chez Folio Policier : du bon policier historique sur le XXè siècle français : autour de l’Algérie, de la France-Afrique pour Frakas et de la Guadeloupe pour le 3è. On y retrouve les mêmes personnages. Ce sont aussi des romans d’aventure. Vient de sortir de lui Les mouettes, au Fleuve noir, suite du Bureau des légendes.
Polars encore, ou pas : les Michaël Mention : Power (excellent : sur les Black Panthers), Dehors les chiens, un western : « Tu sens bien l’ambiance, le décor » dit Delphine L, Les fantômes de Manhattan sur Miles Davis.
Des auteurs qui ont écrit des romans policiers mais pas cette fois :
Le dernier Olivier Norek : Les guerriers de l’hiver, éditions Michel Lafon : histoire d’un sniper finlandais en 1940. Basé sur des faits réels, écrit après un séjour de trois mois en Finlande.
Sandrine Collette : On était des loups, chez Lattès et en poche maintenant : « une écriture. Magnifique, bien tenu. » dit Anne-Marie Z. »Elle tient les deux : le paysage, la nature sauvage et ce personnage de père. »

On a aussi évoqué, en écrivains d’ailleurs :  Eri de Luca,  Les règles du Mikado, éd. Gallimard, Joyce Maynard (venue à la Galerne la semaine dernière) pour L’hôtel des oiseaux , ed 10-18, Jeffrey Eugenides pour Middlesex, l’histoire d’une famille sur plusieurs générations,
Jenny Erpenbeck : Kaïros, Booker Prize : Berlin Est avant et après la chute du mur, une histoire aussi d’amour entre une jeune femme et un homme plus âgé et marié… Elle était sur la liste des Nobélisables . Mais ce n’est encore pas elle. C’est la Sud Coréenne Han Kang.
Et aussi en auteurs français : Amélie Nothomb, Maylis de Kerangal (toutes deux venues récemment à la Galerne), Jean-Paul Dubois, Hélène Gaudy en lice en ce moment pour le Goncourt avec Archipels, ed.L’Olivier, Gaëlle Josse, Sandrine Tolotti, Laure Murat, Anita Conti, Marc Hedrich…

Un vin, des livres – septembre 2024 – 1)

Septembre, c’était carrés de chocolat et pas verre de vin.
Ils accompagnaient
– Tout est jazz de Lili Grün, paru en 2024 aux belles éditions du Typhon (oui, je sais, je me répète ! ), traduit par Sylvaine Duclos. Lili Grün (1904-1942) a été  actrice, et auteure, souvent comparée à Irmgard Keun, aussi présente dans le catalogue du Typhon. On est dans le Berlin des années 30, avec un personnage de jeune femme libre qui chante, joue, fait partie de l’aventure de la création d’un cabaret, qui a un amant et souvent faim. Le titre et la couv’ disent tout de l’écriture, enlevée, rapide.
– Le vide et le plein – carnets du Japon, de Nicolas Bouvier, édition Hoëbeke, 2004 : Nicolas Bouvier (1929-1998) est, dit-on, le premier étiqueté « Ecrivain-Voyageur ». Ce Suisse a parcouru le monde seul, ou avec son ami Thierry Vernet, ou avec sa femme, Eliane et ses enfants, Ce livre est MAGNIFIQUE. Il dit beaucoup sur le pays dans lequel, alors, il demeure, son esthétique : (P 12) : « On vous vend un programme de plusieurs pages. Vous entrez :eh bien, il n’y a presque rien dans les vitrines : un panier de bambou tressé dans lequel on mettrait quatre pommes et signé par un certain Rokanzai Iizuka, troisième d’une dynastie de tresseurs de paniers, dispose d’autant d’espace qu’un grand Rubens dans un de nos musées. Quelques mètres plus loin se trouve un cendrier de bronze, plus loin encore, une écharpe de soie. Tout cela signé, bien entendu. On cherche à donner l’impression que chaque objet forme le centre d’une pièce vide, et on y parvient. », le fonctionnement de la population, de l’homme par rapport à la femme, vis-à-vis de l’étranger, mais évoque aussi ses difficultés intimes.
– Présumée disparue de Susie Steiner, un polar britannique traduit aux Arènes en 2018 par Yoko Lacour, trouvable en livre de poche. L’auteure (1971-2022), journaliste, a écrit trois romans avec le même personnage, la policière Manon Bradshaw. Et c’est ce personnage qui rend le livre attachant : femme seule, cherchant à ne plus l’être, plus très jeune, pas super-sexy. Tout ce qui est dit sur elle et ses essais de rencontre est vraiment drôle : (P 11) : « ..., il croise les jambes et son pied vient lui heurter le tibia (…)elle se baisse pour se frotter la jambe. Il ne remarque rien. (…) Son profil le décrit comme « sensible » avec, en parallèle, un intérêt pour l’aviation militaire (…) , il semblerait que le taux de compatibilité ne soit pas un modèle de fiabilité. »…
Mais évidemment, on a parlé de beaucoup d’autres livres. Je reviens…
Prochain rendez-vous prévu : jeudi 17 octobre

M Z – août 2024 -1)

Oui, ça fait un peu crypté mais ça va aller ( je ne rajoute pas  ma petite dame…), vous allez voir :
MZ est ce lieu assez incroyable à Thouars où des gens se réunissent et se côtoient, de tous âges, de tous horizons. On peut aussi s’y rencontrer autour de livres et de vin…

Hier, il a été question de :
– Le juif errant est arrivé de Albert Londres, paru à L’Antilopoche en 2024 : 27 reportages en 1929 pour le Petit Parisien. Le journaliste va à Londres, en Europe centrale et en Palestine . Il rend compte de ce qu’il voit, entend, comprend de la vie des Juifs dans ces différents lieux. L’antisémitisme, les pogroms, la misère noire, Israël comme possible mais refusé par les rabbins, et mal vécu par certains qui en sont revenus, pas assez agriculteurs. Il anticipe aussi tous les problèmes entre Arabes et Juifs. Une grande enquête ET tellement bien écrite.
– Les cosmonautes ne font que passer d’Elitza Gueorguieva : son premier livre, paru chez Verticales en 2016, maintenant en Folio.
Ecrit en master de création littéraire à Paris VIII, sous l’oeil attentif d’Olivia Rosenthal : la transformation politique, économique, sociale de la Bulgarie, le passage du communisme au capitalisme vu à travers une fillette. Cela parle de difficultés financières, de corruption, de déceptions mais avec plein d’humour.
– Wonder Landes d’Alexandre Labruffe, 2021 éditions Verticales, puis en Folio. De l’auto-fiction mais dingue, de l’auto-fiction mais une langue, de l’auto-fiction mais de l’humour.
Le frère de l’auteur est arrêté, le père de l’auteur est en train de mourir, criblé de dettes et…on rit… L’histoire est folle et l’auteur la rend encore plus folle. Mais attention, le poignant peut arriver juste derrière un éclat de rire : wonder landes !

M Z – juillet 2024 – 2)

Il a aussi été question de
– François Cheng : Le dit de Tian-Yi. Pour faire le parallèle entre la notion d’art en Europe et en Asie, et ce qu’on a fait, nous Occidentaux, des objets récoltés en Afrique. Objets que nous avons catalogués « Art ». Ce qui, dans un sens, pourrait dire notre respect mais qui, en fait, dit notre superficialité et notre manque d’intérêt pour le monde de l’autre.
– Les mémoires d’un fou de Gustave Flaubert, édition Allia : Flaubert ne sait pas ce que le lecteur va lire, revient sur des souvenirs, son mal être, sa souffrance d’écrivain. « Merveilleuses : son écriture, sa langue »
Aki Shimazaki, Japonaise vivant au Canada et écrivant en français : 5 livres en coffret chez Babel : Au coeur du Yamato, la même histoire. Dans chaque livre, un personnage principal différent et donc un autre point de vue. Un glossaire, à la fin, aide le lecteur sur des notions coréennes et japonaises. D’autres séries de cette auteure existent, toujours chez Actes Sud.
La cuisine de la consolation  de Stéphanie Schwartzbrod, Actes Sud encore, 2023 : ce que l’on cuisine partout lors des deuils, les recettes et les coutumes liées à ce moment.
de travaux d’artistes : broderies d’Emmanuelle Augereau, pièces d’Anthony Plasse, passionné de Japon.

– des jolies plaquettes des éditions du Dé Bleu : ex : Mon chat, son chien et le cochon du voisin, ou Capitaine des myrtilles.

-de livre pour enfants : Pleine mer d’Antoine Guillopé, éditions Gautier Langereau.
– de romans graphiques :
de Fabien Toulmé, scénariste et dessinateur : une trilogie : L’odyssée d’Akim. l’histoire d’un migrant, de sa femme qui arrive avec le bébé.

Ce n’est toi que j’attendais, chez Delcourt, 2014  : sur son enfant différent, sa petite fille trisomique. Comment il l’accepte ou pas, à certains moments.
On peut faire le parallèle avec l’expérience de Kenzaburo Oé et cette idée selon laquelle « si je vois mon enfant autrement, il peut aller au-delà de ses capacités. »
Les deux vies de Baudouin, chez Delcourt, 2017 : Baudouin est mécontent de son travail, de son quotidien. Luc, son frère, est tout autre et ils partent ensemble en Afrique. Baudouin apprend que la vie a le sens qu’on lui donne. Or, il est malade et n’a que quelques mois à vivre. Il y aura un retournement de situation…
Formellement : les flashback sont dans une couleur différente.
– de Taiyo Matsumoto, chez Futuropolis : Les chats du Louvre. Flocon, un chat caché dans les combles, peut devenir enfant. Marcel et Cécile croient que les tableaux parlent, Patrick, lui, n’y croit pas.
– un roman de Zoé Brisby, Les égarés, édition Michel Lafon. Cette historienne de l’art, propose à la fin de chacun de ses romans un chapitre supplémentaire, accessible sur les réseaux sociaux où on peut aussi la contacter.
Ici, il est question d’un stage de survie sur le GR 20 d’un groupe hétéroclite. Le guide prévu disparaît. Un chapitre par personnage… (un côté Dix petits nègres ?)

La prochaine réunion livres à MZ est prévue le vendredi 23 août, à partir de 18h.

M Z – juillet 2024 – 1)

On a parlé de :
– Starlight de Richard Waganese, Zoé poche 2021, traduit par Christine Raguet. Roman inachevé, posthume d’un auteur (1955-2017), Indien ojibwé de Colombie britannique.
Le personnage principal, Frank Starlight, est un Indien, élevé par un blanc qui lui a légué sa ferme. Un pur, amoureux de la nature, photographe animalier. Il va aider Emmy et sa fille qui se sont sauvées d’une vie moche, avec des mecs moches.
Starlight est intégré mais le fait qu’une femme blanche vienne vivre chez lui pose problème à certains. Une blanche… Un Indien… De même, quand on aime ses photos, dans une galerie de Vancouver, c’est son indianité qui joue.
– Tokyo Electrique : 5 nouvelles traduites du japonais, parues chez Autrement puis en poche chez Picquier, (2006) : de 5 auteur.es peu, voire pas traduit.es en français , ni à ce moment-là, ni depuis. 5 ambiances très différentes, 5 écritures. 5 lieux de Tokyo. Ces nouvelles parlent de faits de société (japonais) : l’anonymat dans la grande ville, les immigrés, la femme vis-à-vis de l’homme, le travailleur pauvre.
– King Kasaï de Christophe Boltanski, Stock 2023, collection Ma nuit au musée, maintenant en Folio. Le musée choisi par Boltanski  est Tervuren, en Belgique, lieu d’exposition d’objets africains. Lieu qui représente la colonisation, et qui a été retravaillé. Il en avait besoin, de par sa vétusté mais aussi du fait que le discours devait changer.
Il est question de la façon dont on a pillé le Congo belge, dont on a traité les populations, dont on  a « collecté » des objets, dont on les a présentés, leur enlevant le sens qu’ils avaient pour les peuples à qui on les a volés.

De ce fait, on a évoqué les objets venant d’ex-pays colonisés, leur retour, envisagé ou pas, dans les pays d’origine. Sujet déjà évoqué par Arno Bertina dans Des lions comme des danseuses, éditions de la Contre-allée, 2015, enrichi en 2019. Combat mené pour le patrimoine du Cameroun par une conservatrice d’Angoulême actuellement.