Pas encore

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Non, pas encore de date pour la rentrée de septembre d’Un vin, des livres.
Pas plus d’ailleurs que de lieu pour nous héberger.
Mais ça « va viendre »
« aie confiance, aie confiance », dit le serpent Ka. Vous voyez mes yeux ?…

En attendant,
un court topo sur
l’atelier d’écriture et illustration, en Bretagne, avec Olivia et Charlène :
La bonne humeur n’était pas en option
et elles se sont un peu mises la rate au court-bouillon.
Ce qui est flatteur pour les six « écrivantes » que nous étions
mais un peu dommage pour elles.

Consignes rigolotes, soleil, chants, camaraderie et voluptés gustatives.
ET
Un tour à Bécherel, le très joli village breton du livre,
possibilité…rare …d’acheter des livres…
Chez des bouquinistes super souriants qui ont un choix ENÔÔÔRME.
ET
Occasion pour moi de revoir Samia Kachkachi
(cf. Entravés Rue du Départ éditions)
qui démontait son exposition de linogravures « Submersion » à Rennes, à Grand Angle Imoja.

Un vin, des livres – juin 2025 – 3)

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Plein d’autres textes aussi, romans ou pas,  par 1) des auteurs, par 2) des autrices :
1)
– Veiller sur elle de J.B.Andrea, :  » une grande histoire d’amour »
– Objectif zéro 
d’Anthony McCarten, éditions Denoël, traduit par Frédéric Brument, dans la belle collection Graphic : dans un avenir proche, dix personnes choisies sur leur CV, dont un bibliothécaire, ont, pour gagner 3 millions de dollars, à disparaître pendant un mois malgré IA, reconnaissance faciale, CIA et autres dispositifs de surveillance.
Une apologie des oisifs de R.L. Stevenson, éd Allia.
Servabo, mémoire de la fin du siècle de Luigi Pintor, éd d’Ulm. 14 petits textes de ce journaliste sarde, député communiste (1925-2003) dans lesquels il revient sur des choses vécues :« Humilité, intelligence » dit A
Le grand secours de Thomas B Reverdy : En une journée : Bondy, un lycée pro. Un poète vient, qui n’a jamais vu ce type d’élèves. Un échangeur à côté du lycée, le croisement de sociétés. Une agression par un policier, filmée, une émeute. « Ironique »
– La chambre de 
Mariana de Aharon Appelfeld, éditions L’Olivier, 2008, traduit par Valérie Zenatti :  « lu après avoir vu le film d’Emmanuel Finkiel », ça pose le problème de l’adaptation. De lire avant, ou après, ou pas… » dit M A
– Le pain des Français de Xavier Le Clerc (alias Aïd Amis-Taïeb, né en Kabylie a grandi à Caen, ed Gallimard : des allers-retours entre sa vie et les colonies. Les restes de soldats envoyés en métropole et conservés au musée de l’homme. En 2022, un accord est signé : 24 crânes retournent en Algérie pour 5 ans…
2)
– Ni vues, ni connues par le collectif Georgette Sand, paru en 2017 : trois pages pour chaque femme, 75 femmes laissées de côté par l’histoire, à tort.
– Frapper l’épopée  d’Alice Zeniter, 2024, éditions Flammarion : sur la Nouvelle-Calédonie, les coutumes des Kanaks. Un rapprochement avec ce qu’aurait pu être son histoire personnelle : « pas accrochée. Je n’ai pas compris, je crois » dit C.
– Munitions d’amour de Claudine Galéa, éd Espaces 14, 2025, un texte demandé par Stanislas Nordey, extraordinaire, sur la peur face au cancer.
– Loin de chez moi de Maryse Burgot, 2024, Fayard : sa vie de reporter de guerre, de 1995 à maintenant.
– Le livre des anges de Ludmilla Oulitskaïa, 2025, éd. Gallimard. Traduit par Sophie Benech. : des nouvelles, chez Gallimard : « j’aime commencer par des formes courtes quand je ne connais pas l’auteur » dit Ch. La Russie, les gens de peu. « De belles descriptions. »
– Bleu d’août
de Déborah Lévy, éd du Sous-sol, 2025, traduit par Céline Leroy : « un voyage à Athènes. Gentillet » dit C.
– La bibliothèque des rêves secrets de Michiko Aoyama, ed Nami, 2022 : un premier livre, une simple histoire de vie, best-seller au Japon.
– Mon vrai nom est Elizabeth d’Adèle Yon, 2025, éd du Sous-sol : « éblouissant » dit M C : une enquête familiale sur une aïeule qui a été internée, enquête aussi sur la psychiatrie.
– Bonampak de Laetitia Bianchi, aussi traductrice et éditrice, ed. Verticales, 2025 : un lieu archéologique dans le Chiapas. Des peintures murales détruites. Une histoire de la colonisation des peuples premiers. Sarcastique.

Un vin, des livres – juin 2025 – 2)

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Comme nous étions juste après le Polar à la plage
et que ce sont bientôt les vacances,
pas mal d’entre vous ont évoqué des « Polars ».
Et cela a amené une discussion sur
ce qu’il est « bien » d’écrire
et ce qui pose problème
parce que trop dur, voire insoutenable.
– Caryl Ferey était l’auteur cité comme posant typiquement ce problème.
Or, Ferey parle du monde, des maux du monde. Il voyage, reste longtemps dans un pays, se documente et raconte ce que nous n’avons pas vu mais qui a existé.
Pas seulement des histoires de petites frappes, de tueurs en série mais des histoires en lien avec la politique, l’Histoire d’un pays. Il l’a fait entre autres en Afrique du Sud avec l’apartheid, en Amérique latine avec les dictatures militaires.
J’ai tendance à penser qu’il apporte l’Histoire à des gens qui ne la liraient pas dans un texte plus sérieux, académique.
Cette fois, le Caryl Ferey Grindadrâp, sorti en 2025 dans la Série noire, parle d’écologie, de chasse à la baleine, vue comme tradition ou comme horreur. On est aux îles Féroé, dans la tempête avec le zodiaque de sea shepherd comme si on y était.
– Peter Swanson, ceux qu’on tue, éditions Gallmeister, collection de poche Totem est aussi du très très noir, mais plein d’humour.
– Chris Whitaker : Duchesse, éditions Sonatine, 2022, traduction de Julie Sibony, entre dans les cases policier social, d’enquête, et de procès. Des jeunes sont ensemble et arrive un événement… « Noir de chez noir, atroce » dit V.
_ R. J. Ellory : Everglades, Sonatine, 2025, traduit par Etienne Gomez : histoire d’un shérif qui devient gardien de prison en Floride, d’une évasion du couloir de la mort.
 » oppressant, hyper-dur »
– Thomas H Cook : un thriller plutôt politique de 2015 : Le crime de Julian Wells, Le Seuil. Traduit par Ph. Loubat-Delfranc,
mais le polar n’est pas que « hard » :
Il peut être historique et politique comme 
– La vierge et le taureau 
de Jean Meckert / Amila, éditions Joëlle Losfeld qui rééditent tout de lui : sur la Polynésie, les essais nucléaires. Cela vaudra en 1972 à Meckert d’être agressé, et au livre d’être raflé par les services spéciaux.
« Son grand oeuvre » dit A « c’est Les coups », son premier livre paru en 1942, maintenant chez Folio.
 » Le boucher des Hurlus est republié par une petite maison d’édition : Ronces, avec les illustrations de Saint Molotov »
Le polar peut être drôle, voire un peu dingue :
– Piergiorgio Pulixi : La librairie des chats noirs, 2d. Gallmeister, 2024, traduit de l’italien par Anatole Pons-Reumaux : « bien fait », dit V.
– Chester Himes : La reine des pommes, maintenant en Folio. Cet Africain-Américain né dans le Missouri, venu à Paris est engagé en 1958 par Marcel Duhamel, dans la première Série noire. « C’est rocambolesque, on rit vraiment » dit D.
– Yann Bécu : Les bras de Morphée, d’abord paru chez H S N, maintenant en Pocket : « complètement décalé » dit D, « jubilatoire » dit A. Ses récits sont assez complexes, pas du genre polar pur. On est sous une dictature, le héros est enseignant à Prague (ce qu’est Yann Bécu… venu au festival du Polar à la plage). Il faut agir vite, sur les heures d’éveil…
Et si vous manquez encore d’idées : Libé a sorti un hors-série : Les sept familles du Polar.

Mais vous n’avez pas lu que cela et il y en a même qui n’aiment pas ça… Un 3ème volet de Un vin des livres de juin est donc nécessaire…

Un Blaise Cendrars : P U N° 231

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Hollywood la Mecque du cinéma avec «  29 dessins pris sur le vif » de Jean Guérin, paru chez Grasset en 1936, reparu en poche en collection Ramsay : un reportage commandé à Cendrars par le journal Paris Soir, est la Pièce Unique N° 231
Comme Joseph Kessel, à peu près au même moment, il nous emmène dans un Hollywood beaucoup moins glamour que prévu :
– une ville séparée du monde par des murs qui rejettent les « migrants » – déjà – même de l’intérieur, venant d’autres états américains.
– une industrie qui fait du scénario au km et respecte peu le travail des auteurs.
– le plagiat comme fonctionnement.
– le fait que « si derrière chaque star se cache son maquilleur, l’expert en sex-appeal qui lui a décerné sa « charte de beauté » (….) qui a fixé son type, qui est le véritable auteur de ce visage immuable qu’elle porte à l’écran (…) une marque de fabrique qui lui donne sa valeur commerciale et lui assure des revenus fantastiques tant que cette marque, soutenue par une publicité folle, est populaire, à gauche et à droite de chaque star se dissimulent deux autres hommes sans lesquels elle ne serait pas : l’agent qui l’a lancée et le chasseur de stars, le « talent scout » qui l’a découverte. » : l’artifice, l’artificiel et l’argent bien, bien au-dessus de l’art.

A noter, les dessins de Jean Guérin, très enlevés, joyeux, qui donnent envie de garder le livre. Quand on cherche son nom sur le net, on ne trouve pas grand chose. Eventuellement des dates : 1903-1966.
Ils m’ont un peu fait penser aux dessins de Delphine Brétesché (1972-2021), aussi autrice et performeuse.

Quelques « Poèmes Express » qui « sortent » de ce livre :
– L’assassinat est de tous les « cocktail party » et est beau comme un tuba.
– Fatalement absurde, la vieille claudicante et périmée.
– Dans des bottes éculées les ingénieurs pour équiper les statisticiens vaniteux.
– Je jetai un coup d’oeil : vieilles filles, petit chien, pelote de laine furtive.
– Pour éviter d’être, je copie.
– L’idée change. S’épluche, gonfle.
– On émigre. Nouveaux principes. Convulsions politiques.

 

Polar à la plage 2025 – ambiance festive !

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La 22ème édition du festival a eu lieu du 10 au 15 juin.
De bons moments !
Une belle ambiance !
Beaucoup de monde !
Comme d’hab !
Avec,
mardi, à la médiathèque Oscar Niemeyer, « l’arpentage » du livre d’Elisa Vix qui a super bien marché.
Mercredi, toujours à Oscar Niemeyer, au Tribunal des flagrants des livres, nous avons défendu les romans des auteurs. Quant à moi, je plaidais pour Frakas de Thomas Cantaloube, en Folio.
Maintenant on peut bien vous le dire, il y a eu débat, pour le prix des Ancres noires, entre Frakas, justement, et le thriller de Roxanne Bouchard Le murmure des Hakapiks, éditions de l’Aube.
Au Pôle Simone Veil, jeudi matin, un super atelier d’écriture de 2h30 avec 10 « écrivant.e.s », mené par  l’auteur David Coulon qui a proposé des consignes amusantes, « dé-grippantes » qui ont porté tout le monde.
A la plage, sous chapiteau, samedi et dimanche, des signatures, des rencontres, et la remise des prix aux élèves (du Havre, de Fécamp, d’Epouville, de Barentin…) qui avaient travaillé à partir d’une accroche, avec des enseignants investis.
Une conférence très rafraîchissante de l’auteure québécoise, Prix des Ancres noires 2025 : Roxanne Bouchard.

Juste un regret   personnel :
la perte de deux éléments qui contribuaient à la spécificité du festival au niveau national :
– des textes de chansons des auteurs du noir invités, mis en musique par des groupes locaux  de rock, reggae, funk… – d’autant que nous avions une conférence sur le rock par Jean-Noël Levavasseur dimanche – mais bien sûr, l’enregistrement en studio est un gouffre pour un budget.  
– qu’on ( Lia) ne nous prête plus un bus pour le week-end. Il nous permettait de transporter les auteurs, d’avoir un lieu typique, vitrine de la ville, complètement insolite pour les conférences…

Les auteur.e.s – habitué.e.s des festivals un peu partout en France – ont, comme toujours, été heureux de se retrouver en bord de mer, ont admiré la plage et plus largement Le Havre.

polar à la plage 2025 – la semaine prochaine

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ALORS,
– Lecture – arpentage d’Elle le gibier d’Elisa Vix à la médiathèque Oscar Niemeyer mardi10 à 15h.
– Tribunal des flagrants des livres,  mercredi 11 à 18h30, au même endroit.
– Atelier d’écriture avec David Coulon , jeudi 12 à 10h au pôle Simone Veil.

Et puis, après, c’est sur la digue promenade, avec les auteurs, samedi 14 à partir de 14h et dimanche 15 dès 10h. Rencontres, conférences, slam, théâtre de rue

VENEZ !

Et pour plus d’infos sur le festival, sur certains auteurs : Thomas Cantaloube, Gwenael Bulteau par exemple, écoutez le podcast !

Un Yannick Haenel : P U N° 229

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 La solitude Caravage
de Yannick Haenel, paru en 2019 chez Gallimard et trouvable en Folio
est un livre d’histoire de l’art mêlé à un récit d’apprentissage.
Le point de départ est la rencontre avec le désir.
Désir de l’auteur, à 15 ans, pour une femme peinte.
Désir né d’un détail en noir et blanc d’une reproduction, un visage dans un livre d’art.
Puis les retrouvailles, quinze ans plus tard, dans un musée : la femme fantasmée est Judith et elle est en train de tuer Holopherne…
L’émotion originelle et rejouée entraîne l’écrivain dans le travail et la vie de Caravage (1571-1610).
Et, dans plusieurs tableaux, Haenel retrouve la même femme.
Celle qu’il voyait douce, tue.
Celle qui est peinte dans d’autres toiles en sainte est une courtisane.
Haenel enquête et donne des éléments pour saisir le Caravage
dans ses émotions et dans son siècle.

Quelques Poèmes Express issus de La solitude Caravage :
 
– J’étais soldat et, d’un geste froid, taillai un coeur.
– Le feu d’un visage me suffisait ; j’étais heureux.
– Des bourreaux s’acharnent, des bouches crient, un visage geint.
– Les pierres précieuses ; cette opulence si profane, exclusivement matière.
– Scintille la femme déshabillée : seins, croupe, hanches giclent.
– On n’y voyait rien. Un paquet de lueurs, un éclat cru.
– Sable de l’engrenage, le médiocre.
– Offerte la couleur, des ocres dans des bleus pour peindre le mouvement.
– La prostitution avale le trouble et le sexe représente la misère.
– La sexualité est avant tout jouée, en témoignent ces corps s’emparant de l’espace.
– Les arômes macèrent et le suc suinte, dimension de l’accomplissement.
– Fascinés les affamés se cognaient contre les richesses.
– Ce n’est pas parce qu’apparaît le réalisme que s’ouvre la réalité.
– Une tête de mort d’un noir boueux scande la pauvreté du visible.
– Dans sa chair vigoureuse, elle figure l’intraitable, le pas fade.
– Cette larme qui coule dans une carafe existe, glisse, chaude.
–  La rumeur a tort de s’imaginer fermée sur sa violence.

 La Pièce Unique n° 229 est offerte à  Jean-Luc Thierry, collectionneur d’art un peu spécial…
Sa collection est et sera montrée sous le titre « Invitorama » en sept fois au Portique, Centre d’Art Contemporain du Havre.

Un Carlos Liscano : P U N° 230

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Carlos Liscano ( 1949-2023) Uruguayen, victime pendant 13 ans de la dictature militaire, s’est mis à écrire en captivité.
« Au début, je ne songeais pas à faire un livre, explique -t-il. Ecrire était une manière de garder le contrôle de mes pensées, pour ne pas sombrer dans le délire. »
 Le papier est rationné. Il écrit d’une écriture minuscule. Un jour, un codétenu qui va être libéré lui propose d’emporter ses textes. Le premier livre de Liscano s’évade donc avant que son auteur ne quitte la prison.

Ce premier livre, c’est Souvenirs de la guerre récente, que Belfond puis 10-18 publieront en français, traduit par Jean-Marie Saint-Lu.
Cela commence comme la vraie histoire de Carlos Liscano :
des militaires cognent à la porte…
Ensuite, ce n’est pas le pénitencier, mais un camp militaire isolé, hors du monde.
Parce qu’il y aurait la guerre. Sauf que le temps passe et rien ne se passe.
Si ce n’est que l’homme s’habitue à ce rien. «Le moine, le soldat et le prisonnier sont libres. Tous leurs problèmes sont réglés par la loi. Il suffit de la suivre. Même la désobéissance trouve sa punition. Tout est tracé. » dit Liscano
Buzzati et Kafka sont là. L’humour et l’absurde aussi.

Voilà quelques Poèmes express issus de Souvenirs de la guerre récente :
– La lecture, c’est du papier, c’est essayer de connaître.
– Il n’était pas certain que nous trouvions quelque chose dans notre imagination.
– Mourir est devoir et sauve la civilisation.
– Deux étaient armés, fusil et carabine. Ils fermèrent les portes.
– La restructuration concernait le vide ; le terrain nous était connu.
– Tout le personnel était chaud et commença à se déplacer comme un troupeau qui charge.

 

Un vin, des livres – avril 2025 – 2)

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Aussi, un peu de livres étrangers :
– Dossier Akhmatova du Mexicain Alberto Rey Sanchez, aux éditions Les fondeurs de briques, 2023, Toulouse. Traduit par Marianne Millon. Livre primé en 2022 au Mexique. Un roman-biographie, avec une construction mosaïque, sur la poétesse russe Anna Akhmatova, sa vie très dure sous Staline, son oeuvre.
– Les éblouissements de Pierre Mertens (1939-2025), paru au Seuil en 1987. Prix Médicis. Sur un autre grand auteur méconnu : Gottfried Ben (1886-1956).
– Les trois femmes de la Baltique d’Ann Christin Antell. Traduit par Sébastien Cagnoli, éditions Hachette. 2 tomes de cette trilogie sont sortis. Nous sommes en Finlande au XIXème siècle, alors qu’elle fait partie du grand duché de Russie. Les faits historiques sont très présents. C’est féministe, malgré la 1ère de couv’, ce n’est  » pas du tout à l’eau de rose. C’est un livre de détente par un grand écrivain » dit Gérard Collard, le libraire de la Griffe noire.
– Un thriller tordu, sanglant : La leçon du mal de Yusuke Kishi. Traduction du japonais de Diane Durocher.
– Un livre à part : Atlas inutile de Paris, de Vincent Périat, éditions Le Tripode, 2024 : 100 cartes de Paris. Oeuvre de piéton. Cartes toutes plus étonnantes les unes que les autres, pas forcément utiles mais amusantes.
Et beaucoup de livres français, de femmes :
– Les vivants d’Ambre Chalumeau, éd. Stock : écriture légère, d’ado, sur l’amitié, la mort d’un ami, la découverte de l’âge adulte.
– Les séparées de Kethevan Davrichevy, chez Sabine Wespieser, 2012 : dans les années 80,  l’amitié fusionnelle de deux filles pendant l’enfance. Des malentendus. La perte et la fin d’un temps.
– Nos insomnies de Clothilde Salles, dans la collection l’Arbalète, Gallimard 2025. Un premier roman. « Une écriture magnifique » dit D. Une petite fille raconte la vie dans sa famille. Tous sont insomniaques parce que le père l’est. Il est tout le temps excédé. Les choses ne sont jamais nommées mais…
– L’oiseau des Français de Yasmine Liassine, chez Sabine Wespieser, 2024. Premier roman, dans la sélection de Terres de paroles 2025 : des Français sont retournés en Algérie après 1962. Différents points de vue, portraits. L’enfermement des femmes.
– Depuis toujours nous aimons les dimanches de Lydie Salvayre, Points, 2025 : un éloge de la paresse comme acte politique, contre la consommation. De l’humour, de l’impertinence.
– Gaelle Josse : plusieurs livres : Le dernier gardien d’Ellis Island, éd. Noir sur Blanc, un roman émouvant qui fait revivre la crainte au moment des passages, des coups de tampon à l’entrée sur le territoire. Aussi : De nos blessures un royaume, éd. Buchet Chastel : une danseuse qui veut continuer à vivre. Une déclaration d’amour à l’art, la littérature pour réussir à se battre.
– Avant que ça commence  de M. Laure Brunel-Durin  et Valérie Peronnet, J’ai lu, 2024. L’une est commissaire et profileuse, l’autre, journaliste. C’est « drôle et glauque », ça parle des femmes dans le milieu.
– Sourdre de Zoé Bescond de Senneville : poésie autobiographique venue du fait qu’elle est devenue sourde à 30 ans, aux éd. Maelström Révolution. Elle était présente aux journées de la poésie organisées à Danton dernièrement.
Aussi quelques hommes :
– Le rêve du jaguar de Miguel Bonnefoy, 2024, Payot-Rivages : à partir de 1900, trois générations au Vénézuéla. « ce style ! coloré ! »
– Photo sur demande de Simon Chevrier, Stock, 2025. Sur l’homosexualité, le mal être. Premier roman d’un élève du master de création littéraire. Goncourt du premier roman.
– Un essai de Peter Turchin, anthropologue : Le chaos qui vient,éditions du Cherche-Midi 2024. Né en URSS, installé aux USA en 1977, il a créé la « cliométrie » la science de la complexité, en 2003. Les choses se reproduisent en cycles. Il y a trop d’élites, des riches rares mais tellement riches et des gens pauvres nombreux, désespérés.
– Patrice Autréaux chez Gallimard : « j’ai lu tous ses livres. J’adore son style » : L’époux, Dans la vallée des larmes.
– François Cheng : Une nuit au cap de la Chèvre, Albin Michel, 2025 : invité pour une lecture en Bretagne, il y reste seul pour méditer. Cela donne ces poèmes.

Le prochain Un vin, des livres : le 15 mai !

Poésie-bagarre

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Poésie-bagarre est un beau titre. C’est celui du recueil de Sarah Kügel, paru aux éditions Baraques en 2025.
Baraques, comme Baraques Walden où, chaque jeudi et vendredi soirs, à Rouen, 59 rue du Pré de la Bataille, on peut écouter des textes, des musiques.

Sarah Kügel est graphiste et c’est elle qui a réalisé cette première de couverture, dessin et typo.
Le titre, l’image disent la personnalité de Sarah Kügel qui écrit et se bat mais de manière rigolote ou soft avec la langue, le corps, la relation amoureuse.

C’est un livre de poésie du plaisir, du désir, un ensemble érotico-punchy, d’amour physique et pas que.

Voilà quelques traces de son écriture – mais des poèmes entiers comme Digression douce (p 47) montrent encore mieux combien l’auteure aime les mots –  :
 » les pavés turbulents pleins de soiffeurs joyeux » (p 11)
«  ça durerait des heures à se lécher les petits détails » (p 35)
 » l’heure des hommes-goûters » (p 43)
«  je te trempe et je te déguste » (p 126)
«  sous la bouscule des doigts » (p 135)