Chat Bleu – mai 2023 – 3)

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et puis des essais ou des textes journalistiques :
– De Nicolas Bouvier, l’écrivain-voyageur suisse (1929-1998): Le vide et le plein, 1964- 1970 : Le Japon et ses aspects si impossibles à allier : ville surpeuplée, paysages naturels fabuleux, esthétique sensationnelle et rudesse.
– De Vassili Peskov (1930-2013), lui aussi écrivain-voyageur : ermites de la taïga , 1992, Actes Sud, puis Babel, traduit du russe par Yves Gauthier : dans les années 1980, des géologues rencontrent en Sibérie une famille de « vieux-croyants » qui vivent là comme au XVIIIème siècle, dans une religion pleine d’interdits.
– De Colette Fellous : Le petit foulard de Marguerite D., 2022, Gallimard : sur Marguerite Duras.
– D’Ovidie : La chair est triste, hélas, Julliard, 2023 : comme son titre l’indique, sa vision négative de la relation amoureuse hétéro.
– De Didier Eribon, Vie, vieillesse et mort d’une femme du peuple, éditions Flammarion : » livre porte-parole de ceux qui n’ont plus la parole. Très simple mais touchant », sur la perte de sa mère qui s’est laissée glisser après son entrée en Ehpad.
– De Nicolas Diat : Ce qui manque à un clochard, 2021, Robert Laffont : l’histoire vraie de Marcel Bascoulard, (1913-1978), « clochard céleste » qui, dans le Berry, écrivait des poèmes, dessinait et est mort assassiné.
On a aussi reparlé de
–  L’engravement d’Eva Kavian, à La Contre-allée : ces parents qui viennent voir leurs ados à l’H. P.
et de Ici pour aller ailleurs, recueil d’articles de Georg Dyer, aux éditions du Sous-Sol.

Cette fois, that’s all folks !

Au 22 juin ?!

Chat Bleu – mai 2023 – 2)

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Pour accompagner un Bourgogne aligoté, sec, vif et droit ou un St Nicolas souple en bouche, des romans :
Des polars :
le nouveau Fred Vargas et le retour du commissaire Adamsberg, chez Flammarion : Sur la dalle. On n’a pas lu mais on informe…
Alan Parks : les chroniques de la ville de Glasgow, mois par mois : exemple : Bobbymars for ever, Poche Rivages noir. Traduit par Olivier Deparis (*). Lu et approuvé.
Giorgio Scerbanenco (1911-1969) : il était chez 10-18, est repris chez Gallmeister, collection Totem, dans une nouvelle traduction de Laura Brignon. Veine réaliste, sociale pour Le quatuor de Milan, dont Venus privée, la première enquête de l’inspecteur Duca Lamberti, parue en 1966.
Moins habitué du genre, Mario Vargas Llosa : Qui a tué Palomino Molero. Chez Gallimard, Folio, 1986, traduit par Albert Bensoussan : au Pérou, vers 1936, un jeune métis est tué. Un lieutenant et un gendarme enquêtent.
Des romans traduits de l’anglais :
Ethan Frome (1911) d’Edith Wharton (1862-1937), chez P O L en format poche dans une nouvelle traduction de Julie Wolkenstein. En Nouvelle-Angleterre, au XIXè siècle, un huis-clos étouffant.
Là où chantent les écrevisses, premier roman de l’ Américaine Delia Owens, botaniste. En Points, traduction de Marc Amfreville : poésie et suspens.
Corps et âme, unique roman de Frank Conroy (1936-2005). Traduit par Nadia Akrouf, chez Folio. New-York, histoire de musique et de transmission.
Deux romans, éditions Globe, traduits par Charles Bonnet, de Douglas Stuart, Ecossais, designer de mode à New York : Shuggie bain, autobiographique : une mère alcoolique et Mungo, une sorte de thriller.
Crossroads de Jonathan Franzen, 800 pages chez L’Olivier, traduit par Olivier Deparis, encore lui (*) : la famille d’un pasteur, son intérêt pour une paroissienne. La dissection des relations familiales. « Brillant ! »
Des romans français :
L’autre moitié du monde de Laurine Roux, éditions du Sonneur : « une super découverte ! » :Espagne, années 30, le travail dans des rizières vu par une gamine. Focus sur une région, sur une manière d’être de propriétaires terriens atroces.
Les séparées de Kéthévane Davrichewy, 2012, ed. Sabine Wespieser : On est en 1981, dans un texte à deux voix qui rend compte de l’amitié fusionnelle entre deux jeunes filles.

Et ce n’est pas fini. On avait beaucoup lu !

Chat Bleu mai 2023 – 1)

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Le grand écart : un polar qui se passe au Japon, un moment dans l’Autriche de la fin du XIXème siècle et une femme, pendant tout un week-end, enfermée dans des toilettes :
– Tokyo mirage d’Anne Rambach, 2002 éd. Calmann-Levy
– Vienne au crépuscule d’ Arthur Schnitzler, paru en 1908
– N’être personne de Gaëlle Obiegly, 2017, éd. Verticales

étaient les 3 premiers livres proposés le 25 mai au Chat Bleu.

  •  Vienne au crépuscule est une merveille. Entouré d’intellectuels juifs, un jeune noble, le baron de Wergenthin, doué en musique mais dilettante, vit. Il vient de finir une relation, en commence une autre. La jeune femme, de bonne famille, attend bientôt un enfant. Il ne la laisse pas seule face au problème mais ne lui propose pas le mariage.
    Pourquoi une merveille ? Parce qu’il parle si bien des nombreuses possibilités des hommes face aux situations sans issue des femmes. Parce qu’il montre que le « problème » d’être juif est omniprésent dans cette Autriche fin de siècle, encore et encore évoqué dans toutes les conversations entre ces créateurs, politiciens, fonctionnaires.
  • N’être personne est une digression sur 300 pages. Sans sujet. Plein de la vie d’une femme qui écrit mais ne gagne pas sa vie par son écriture. Pas une auto fiction, bien plus distant que ça, théorique : p 101 : « Quand j’écris – un livre éventuellement- je ne m’adresse à personne, je parle avec l’inconnu, auquel je ne dis rien.(…) Le langage met le réel à distance. C’est cela même qu’interroge mon écriture.(…) Tout ce qui est écrit est fiction. La réalité n’y est pas. La réalité est ce qui est vécu, pas ce qui est relaté. Ce qui est écrit, ce qui est relaté, même oralement, subit une transformation. »
    – Tokyo mirage  : Un homme tué au sabre. Histoire agrémentée de pachinko, tsunami, yakuzas, services de police ennemis et industriels malhonnêtes.

Mais on n’a pas parlé que de ça : deuxième partie bientôt.
Prochain Chat Bleu prévu le 22 juin

Un Bernard Clavel : P U N° 177

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Un des buts des Pièces Uniques est de s’attaquer à des textes jamais croisés. Une fois encore, il s’agit d’une première lecture : mon premier Bernard Clavel.
Clavel (1923- 2010) est un autodidacte qui, comme de nombreux auteurs américains, mais peu de Français, fit beaucoup de petits métiers. Il écrivit plus de cent livres, obtint le Goncourt en 1968.

Le seigneur du fleuve, paru en 1972, chez Robert Laffont est la Pièce Unique N° 177. Un livre d’hommes, sans aucun personnage féminin. Un hymne au Rhône, à sa force, à son invincibilité. Et une histoire de progrès qui tue le travail de certains. On est au milieu du XIXè, la marine de halage disparaît devant les bateaux à vapeur. Des hommes tentent de s’y opposer.

Quelques « Poèmes Express » nés de ce texte :
–  Sur toutes les terres, l’été craquait. Des milliers crevaient.
– Serrés dans cette colère, les hommes avaient manqué la fête.
– Elle s’était levée dans l’ombre, lourde à remuer, lente à aller.
– Il avait les fesses pointues et un foulard de soie rouge.
– Mains fines, genoux maigres. Mais les deux réunis, c’est autre 
chose.
– La folie qui fait parler les uns et agir les autres. Question d’orgueil et de pression.
– Des gens avaient inventé des mots qu’ils criaient. On les comprenait rarement.
– Sa poitrine transmettait le cri, comme un animal l’odeur. Une odeur qui touchait.
– On prend un grand coup de ciel quand on grimpe.
– 14 étaient chargés des jurons et 2 de la prière.
– Visage vidé de sang, visage remonté en surface de folie.
– Faut être honnête. Ce qui nous en fout un coup, c’est qu’elle va vivre de travers, sans rien demander.

La Pièce Unique N° 177 est offerte à Fabienne L. rencontrée au Japon. Et le livre est son métier.

Un Yannis D. Yerakis : P U N° 176

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Pêcheurs d’éponges  de Yannis D. Yerakis, éditions Cambourakis, est la Pièce Unique n° 176. Traduit du grec par Spiro Ampelas, il donne à lire l’unique texte de cet homme. Un document, doublé d’un poème. Une entrée dans deux mondes inconnus : au début du XXème siècle, ce travail de pêcheur d’éponges et, par ailleurs, la présence d’enfants grecs – esclaves en Russie. Y. Yerakis a vécu les deux. Une leçon d’histoire aussi : à qui appartient alors le Dodécanèse, les premières guerres balkaniques, les colons ottomans italiens puis l’indépendance.
Et :
Extrait de l’article de Ulysse Baratin dans En attendant Nadeau du 26 août 2020 : « Pêcheurs d’éponges atteste surtout d’une société plus ouverte aux textes provenant de non-professionnels de la littérature. La Grèce a eu Yànnis Makriyànnis, éleveur illettré et personnage important de la révolution de 1821, aux antipodes du monde des lettres et dont les Mémoires constituent un jalon des lettres néo-helléniques. Le poète Níkos Kavvadìas travailla toute sa vie sur un cargo et la poésie « rébétiko » fut le fait de garçons bouchers (écoutez l’immense Màrkos Vamvakàris). Encore aujourd’hui, on peut trouver en Grèce des poètes et des conteurs chez des gens éloignés de tout « milieu » littéraire. Ce continuum entre civilisation orale, travail manuel et écriture s’incarne chez Yànnis D. Yérakis.  »

Quelques « Poèmes Express » issus de Pêcheurs d’éponges :

– Rêves partagés. Fragilité des siens. Lumière des leurs.
– On manquait de pétrole. Ne vous fâchez pas si j’écris que de gros en avaient.
– Les requins devaient se cultiver mais le plus grand nombre se traînait.
– Ils étaient nombreux ; la rue et la place étaient pleines de mauvais.
– Des petites vieilles se regroupaient, les plus jeunes les laissaient flotter.
– Poisson dans la barque, temps calme et requin rond au fond.
– Aucune terre au petit matin et pas un seul qui sache.
– Ils sont tous entrés. Je leur ai raconté ce qu’ils avaient vécu. Ils ont répondu : « Nom de Dieu ! »

Cette Pièce Unique est destinée à Arnaud de La Cotte, auteur d’un Journal filmé.

( ci-contre : Cinématon n° 3030
– Fondation Gerard Courant )

 

Un Kafka : P U N° 175

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Kafka (1883-1924) écrit la Lettre au père en 1919. Et jamais le père ne la lira. Il semble d’ailleurs qu’il n’ait lu aucun des textes de son écrivain de fils.
Cette lettre dit une souffrance mais surtout l’acceptation jusqu’à l’intériorisation de l’image négative qu’on a de lui  » …plus je grandissais, plus le matériel que tu pouvais exhiber pour preuve de mon insuffisance était important ; à certains égards, je me suis mis à coïncider avec ce que tu prétendais. », l’incroyable capacité à trouver des excuses au tyran domestique, l’effrayante impossibilité, adulte, de se défaire de son autorité.

« Poèmes express » qui en sont issus :
– Tu mangeais vite, chaud, à bouchées doubles, l’enfant.
– Assez viril, gentiment, il te parle tranquillement de tes troubles de coeur et te saute et te saute.
– Dents serrées de l’enfer, plainte enfantine des durs.
– Au début, c’était vraiment pareil, ce n’était pas vraiment autre.
– On n’avait aucune intention, on n’a pas souffert, on n’a été qu’inconscient.
– A la maturité, je n’étais occupé que de moi, et je 
montrais là d’étonnantes capacités.
– Il renonce au meurtre. Dans la mesure du possible.

Cette Pièce Unique n°175 sera envoyée à Christine Marcandier, critique littéraire, enseignante, aimant beaucoup l’oeuvre de Kafka (c’est un risque… évidemment), créatrice de Diacritik.

Viva Culture du 30 avril – autour des livres et autres rubriques

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Dimanche prochain  à 11 heures, sur Ouest-track radio : https://ouest-track.com ou en podcast  : https://ouest-track.com/podcasts/viva-culture-217/1

Au programme 

ENTRETIEN  avec Yann Cantais, vidéaste et réalisateur, par Isabelle Royer

AUTOUR DES LIVRES  Huysmans, Echenoz, Jérôme Leroy, Hugues Pagan, par Catherine Hémery-Bernet

AGENDA : Esclavage, mémoires normandes Du 10 mai au 10 novembre 2023 – Hôtel Dubocage de Bléville –
L’exposition Esclavage, mémoires normandes a pour vocation de montrer la participation des Normands et de leur territoire au commerce triangulaire en Afrique et en Amérique entre le XVIe et le XIXe siècle. Cette exposition d’ampleur régionale est présentée simultanément par les trois collectivités partenaires et dans trois lieux :
•    à l’Hôtel Dubocage de Bléville (Musées d’Art et d’Histoire du Havre) – Ville du Havre
•    au musée Eugène Boudin (Musées de Honfleur) – Ville de Honfleur
•    et au musée de la Corderie Vallois (Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie) – Métropole Rouen Normandie

https://asso-maisondelaculture.fr/

Chat Bleu – avril 2023 – 1)

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Cette fois, nous  avions le choix entre
un blanc : bio, du pays d’Oc, un Chardonnay -Viognier de chez Mélanie Alexandre B : « L’accord blanc »

et un rouge : un Saumur Champigny : « Le clos des cordeliers » à la belle étiquette dessinée par la graphiste Sarah Boris – venue à une Saison Graphique du Havre. (image ci-contre)

 

Ils accompagnaient :
– Nein Nein Nein – La dépression, les tourments de l’âme et la Shoah en autocar, de Jerry Stahl, Rivages-Payot 2023. Traduit par Morgane Saysana
Un livre horriblement drôle par un homme magnifiquement dépressif… Cet Américain, auteur de romans, de scénarios de séries, écrit là un texte auto-fictif : sa venue, en voyage organisé, dans l’Europe des camps. Il est entouré entre autres d’un couple de Texans, d’un couple gay, d’un nonagénaire juif né en Allemagne, jamais revenu jusque là et de guides un peu psychorigides. Il visite les camps de la mort avec des centaines de « touristes », rend compte de conversations sidérantes, d’ambiances de centres commerciaux.
– Vie de Gérard Fulmar de Jean Echenoz, éd. Minuit, 2020 : tout aussi drôle, mais  comme l’est, chaque fois, un roman d’Echenoz – sur qui on peut trouver désormais un Cahier de L’Herne -. Un travail sur la langue –  ex : « issu d’assez nulle part » ou encore « en provenance de pas loin » – avec, pour prétexte, l’histoire d’un homme sans histoire qui, tout à coup, vit des aventures où on meurt à tour de bras.
– L’empreinte d’Alex Marzano-Lesnevich, éd. Sonatine 2019, en poche en 10-18. Traduit de l’anglais (USA) par Héloïse Esquié. Un premier texte littéraire, un grand texte, qui mêle deux histoires, celle de ( la famille de) l’auteure et celle de Ricky Langley jugé par trois fois pour la mort du même petit garçon. Une interrogation sur la justice, la vérité, la responsabilité.

Prochain Chat Bleu prévu le jeudi 25 mai.

 

Un Iris Brey : P U N° 174

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Iris Brey, journaliste, collabore aux Inrocks, à Mediapart, France Culture, Canal +. Elle est spécialiste de la question du genre au cinéma et dans les séries.
Le regard féminin – Une révolution à l’écran est paru à l’Olivier en 2020 puis en collection Points et a obtenu le Prix de l’essai féministe du magazine Causette.
L’auteure  différencie « male » et « female gaze », les façons différentes de raconter le monde à travers scénario mais aussi mise en scène, et dit bien que tous les hommes ne sont pas porteurs de ce « male gaze » ni toutes les femmes du « female gaze ».
Au début, un peu gênée par l’écriture inclusive, puis plus. Au début, un peu une impression de caricatural, puis plus.

Des « Poèmes Express » nés de :  Le regard féminin – une révolution à l’écran :
– En premier lieu le miroir appréhende les images, considère un corps comme réfléchi.
– Le « impossible », je l’entends, je le ressens. Il existe, part du corps.
– Le regard n’est pas l’analyse. Nous vivons dans le regard.
Des cinéastes se focalisent sur les Cahiers du cinéma mais juste pour rire.
– Au bout d’une heure de mariage, elle semblait avoir été mise dans un cercueil.
– Si on reprend la définition d’héroïne, on l’imagine en marbre.
– Montage de premier film : une femme masturbe une lionne qui coule d’une casserole.
– Visage au creux du cou, bouche entrouverte par l’émotion, comme velours.
– Une femme s’arrête devant des hommes qui regardent un homme qui ferme les yeux   devant des femmes.
– Les textures fondent. Les désirants demeurent.
– La voiture démarre en trombe, deux visages côte à côte oscillent de droite à gauche.

La Pièce Unique N°174, trois livres en un,
est offerte à Carine Chichereau, traductrice ( d’une centaine de textes, dont de Joseph O’Connor, Lauren Groff…). Elle travaille par ailleurs à un inventaire de femmes peintres oubliées.

Chat Bleu – mars 2023 – 3)

Certaines avaient aussi lu
des écrits en lien avec l’art :
– La vie sans histoire de James Castle de Luc Vezin, éditions Arléa, 2023 : La vie romancée de cet Américain né sourd, jamais scolarisé, sans accès au langage qui a, pendant soixante ans, avec des papiers, des cartons, créé des autoportraits et maisons. Son travail fait partie de ce que certains appellent l’art brut ou l’art singulier. Un peu connu vers la fin de sa vie, les livres qu’il imaginait avaient disparu. On les a retrouvés cachés dans les murs après sa mort.
King Kasaï de Christophe Boltanski, éditions Stock, collection La nuit au musée, 2023. Ce livre parle de la colonisation belge, des collections d’objets rapportés du Congo : objets sacrés, sculptures, tissus, masques volés et sortis de leur contexte, de leur fonction.
Fair-play de Tove Jansen, en livre de poche : 17 petits récits autobiographiques de cette autrice finlandaise suédophone et de sa compagne, à Helsinki et sur leur île. L’une écrit, l’autre peint.

D’autres romans en lien avec la montagne :
– L’île haute de Valentine Goby Actes Sud, 2022 : 1942, un petit garçon est envoyé à l’abri, dans une famille de paysans. Il vit dans un village coupé du monde, du danger, l’hiver, découvre l’été dans ces hauteurs. « très émouvant, très fin au niveau des sensations, de la description de la nature »
– 
deux romans de C F Ramuz, le « Giono vaudois » : La grande peur dans la montagne  (1926) et Derborence  (1934) trouvables en poche ou en Pléiade. Basés sur des histoires réelles, sur des superstitions. Un monde archaïque, rural, des peurs ancestrales et « des descriptions absolument magnifiques, une écriture poétique, une connaissance et un amour de la montagne évidents.  »

D’autres romans encore, plus exotiques :
– Texaco de Patrick Chamoiseau paru en 1994 chez Gallimard : Un quartier dans les Caraïbes du temps de l’esclavage. Ce qu’ont enduré les populations face aux blancs. Une langue toute nouvelle, saluée dès que le livre est sorti.
– Tous tes enfants dispersés de Beata Umubyeyi Mairesse, Franco-Rwandaise, née en 1979. Sur trois générations, des Hutus, des Tutsis, des métis, leurs difficultés à vivre entre les cultures. « Raconté par une femme, un texte fort »
– Crossroads
de Jonathan Franzen, 2022, éditions de l’Olivier, traduction d’Olivier Deparis.  Plus de 700 pages sur les années 1970, une famille américaine avec un père pasteur. « Une très bonne analyse des ambiguïtés et des faiblesses de chacun. »

Enfin, un essai historique de Claire du Chéné, Les sorcières, 2022, éd Michel Lafon : « tellement terrible, inimaginable : le dernière femme brûlée pour sorcellerie en France l’a été en 1856 ! « 

Rappelons-le : le prochain Chat Bleu est programmé le jeudi 20 avril, 18h30