Le Crifo nouveau arrive 2)

Voilà (bientôt) enfin rassemblées des nouvelles écrites entre 1998 et 2012. Nouvelles dispersées, parues dans des quotidiens nationaux, des fanzines, des recueils thématiques, avec d’autres auteurs, nouvelles totalement remaniées pour deux d’entre elles, nouvelles jamais éditées : deux, peut-être les plus belles.
Sept nouvelles. Il était important de les donner à lire ensemble.
Même s’il en manque, même si une, par exemple, pour de bêtes raisons de droits, nous manque : « Léa » (1),
pour connaître Thierry Crifo, sa phrase et son amour des mots que Romain Slocombe évoque si bien dans sa préface, il était essentiel de publier, à côté de ses romans très écrits et forts, ces nouvelles sur la ville, sur les nuits, VILLE DE NUITS.

(1) « Léa », texte étonnant, superbe exercice d’admiration, revisi(tati)on  d’un moment de « Razzia sur la chnouf » livre d’Auguste Le Breton et film d’Henri Decoin.

Et comme on se mêle de tout : 6) Rokia Traoré en concert

Rokia Traoré, chanteuse
( et quelle chanteuse!) du Mali,
donne une série limitée de concerts avant la sortie de son prochain album en mars 2013. Le Volcan Maritime du Havre l’accueillait le 16 octobre. Voix et cordes.
Visuellement (un concert, c’est aussi cela) : à gauche, trois hommes, instrumentistes : kora, n’goni, balafon. A droite, trois femmes dont on peut penser au début que ce sont juste des choristes à l’américaine : belles nanas, sculpturales dans leurs longues robes rouges : gestes stéréotypés, voix douces. Une autre femme, Rokia Traoré, tête rasée, plus fine, dans un vêtement plus sophistiqué.
Cette femme frêle a une superbe voix. Elle chante. Elle parle de sa fondation « Passerelle » qui soutient des musiciens maliens et laisse la place, chacune leur tour, à ces jeunes femmes qu’on croyait « presque-Claudettes ». Et là, des voix, des vraies, amples, personnelles, pas seulement d’accompagnatrices!
Des chants malinké mais aussi d’autres pays d’Afrique de l’ouest, du Bob Marley et ! Etonnement et émotion garantie! : »Chez ces gens-là » de Brel! OUAH!

 

Le Crifo nouveau arrive…

Notre prochain livre, « Ville de nuits » est bientôt sous presse !
Comme avant-goût, voici la 4ème de couverture :

« Thierry Crifo fThierry Crifoait résonner les voix paumées de la société (…) Et toute l’injustice, l’accumulation, le trop-plein, la connerie, la dégueulasserie conduisent à cet instantané où le monde bascule, où les verrous sautent, les plombs pètent, les digues cèdent, précipitant l’être humain dans le fait divers, terrifiant ou sordide ou tout simplement triste et banal à en chialer. C’est ce cheminement sombre et tragique à travers la nuit de la ville et des banlieues qui nous est conté et dont les accents bouleversent. »
Romain Slocombe

Et comme on se mêle de tout : 5) Tobie Nathan

L’ethnopsychiâtre auteur de polars est venu présenter « Ethno-roman », autobiographie intellectuelle, à la Galerne, grande librairie indépendante du Havre – la plus belle de France selon Jean Bernard Pouy -.

Tobie Nathan, particulièrement disert, a des  formules belles et marquantes : « on est constitués des mondes qui nous ont traversés ». Du Caire de 1948 à Gennevilliers et ses migrants, années 50 : « Ce qui est intéressant dans ce monde, c’est ses autres » ou encore « les communistes nous dénoyautaient la tête ».

Il explique son entrée en psychanalyse, en 1968, un « endroit en friche, ouvert » : « les émigrés excellent en ces endroits ». Et de faire le parallèle avec la boxe, le rap. Aviez-vous pensé à la psychanalyse comme au rap d’alors : une niche pour ceux qui ne sont pas les héritiers? Il raconte sa rencontre avec Georges Devereux, pas un professeur, un « Maître » « qui m’a fabriqué en tant qu’être intellectuel ».

Et puis, et puis, il faut lire « Ethno-roman » pour en savoir plus par exemple sur la technique de Tobie Nathan soignant, le travail dans la langue du patient, en équipe, avec des traducteurs. Et puis, et puis, il faut lire « Ethno-roman » pour penser à ces mondes qui nous ont traversés nous aussi!