Nous avons bu :
– en rouge, un Moulin à Vent vieille vigne, du domaine de la Chèvre Bleue, un producteur récoltant qui ne possède que de toutes petites parcelles. Son beaujolais, presque un vin de garde, a une belle complexité. Assez léger, dans le fruit, il peut se boire un peu frais.
– en blanc, de la même région, cuvée L’Or des Pierres, du domaine des Joséphin : un chardonnay vif et léger. Son passage en barrique de chêne pendant 9 mois lui a apporté une petite complexité aromatique.
Nous avons parlé de :
– Le garçon de Marcus Malte, devenu depuis son passage à la Galerne, prix Fémina. Un livre dense qui ne s’intéresse pas qu’à l’évolution de son personnage mais au siècle dans lequel il vit. Ce sont, entre autres, de belles pages sur une relation amicalo-paternelle, sur une initiation amoureuse, sur les combats en 14-18. Mais aussi, sans démonstration, une liste de morts des 26-28 septembre 2015 : onze pages finissant par » Le front a progressé de quatre km. » Mais encore, de l’humour noir sur cette guerre entre monarques européens, ( p. 323 ) : « C’est donc une affaire de famille. On lave son linge sale : 19 millions de morts. Et l’on se demande encore de quoi est venu se mêler Poincaré ! » . L’appellation « Livre-monde » lui va bien.
– N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures de Paola Pigani, ed. Liana Levi 2013, Piccolo. Un premier roman plein d’empathie sur des manouches de Charente emmenés au camp des Alliers près d’Angoulême de fin 1940 à 1946 … pour les protéger… ( P. 193 ) : « Les roulottes n’existent plus. Les chevaux cédés au prix de la viande ont été conduits aux abattoirs municipaux. On a bien voulu leur restituer quelques charrettes à bras. (…) Ils n’auront que leur corps pour avancer. »
– Il était une ville de Thomas B. Reverdy, (ed. Flammarion 2015, maintenant en J’ai lu) dont le personnage principal est la ville ruinée de Détroit après la crise des sub-primes. Les descriptions de ces lieux détruits, désertés fonctionnent bien alors que Reverdy n’est pas allé sur place. (Il l’avait dit au Goût des autres, lors de sa conversation avec Véronique Ovaldé.)
On a aussi évoqué le Femina Essai sur Charlotte Delbo : La vie retrouvée et, en prolongement, un des beaux, terribles livres de Delbo : Aucun de nous ne reviendra. L’autobiographie et livre de voyage de Cheryl Strayed : PCT. Fugitives d’Alice Munro. La femme du voisin de Gay Talese sur la révolution des moeurs aux USA dans les années 50-60 et les conservateurs. La réserve de Russell Banks : rebondissements et complexité des personnages. Le poétique roman D’ailleurs les poissons n’ont pas de pieds de Jon Kalman Stefansson. L’homme qui ne savait pas dire non, vraiment amusant, de Serge Joncour. Les entretiens du créateur de la revue Poésie, Michel Deguy avec Bénédicte Gorillot et, enfin, le livre d’articles qui vient juste de sortir sur l’histoire de la maison de la culture du Havre, Culture et démocratie, aux éditions PURH.
Prochain Chat Bleu, le jeudi 8 décembre.