Cette fois, nous étions en Val de Loire avec des vins de petits producteurs de Touraine, un cépage Sauvignon blanc et un Bourgueil rouge, cépage Cabernet franc utilisé dans la région bordelaise également, facile à boire, aux arômes de fruits, plutôt léger : très faible présence de tanin, très peu travaillé en fût de chêne.
En accompagnement
– LOIN D’ODILE de Christian Oster (1998) :
un homme et sa petite vie sans relief, sans attachement, au point de s’intéresser à une mouche et de la prénommer Odile, comme la dernière femme avec laquelle il avait eu une relation: p.14 : « … une femme au demeurant simple, un être direct, d’une franchise à couper le souffle, que j’avais quittée faute de l’aimer assez pour imaginer que je l’aimais encore. Au fond, je l’avais beaucoup aimée, probablement trop comme il m’arrivait de faire, et, lassé de ma propre ivresse, incapable d’entretenir plus avant la fiction en quoi consistait, me semblait-il, toute histoire de coeur, j’avais jeté l’éponge, renouant avec la platitude des jours,… » Du presque rien dans une langue très écrite et doucement humoristique, comme chez ses collègues, Echenoz, Gailly, Toussaint des éditions de Minuit.
– De Patrick Deville (écrivain voyageur, directeur littéraire de la M.E.E.T. qui, depuis 20 ans, à Saint-Nazaire, publie une revue du même nom, accueille en résidence des écrivains étrangers, propose lectures, colloques : le dernier en date, à l’abbaye de Fontevraud, sur Julio Cortazar, avait lieu les 23 et 24 mai) : PESTE ET CHOLERA, prix Fémina et prix du roman FNAC en 2012. Après trois livres traitant de trois continents différents, Deville s’est intéressé à — prenez-le au pied de la lettre — un « illustre-inconnu », Alexandre Yersin (1863-1943), le découvreur du bacille de la peste, Pasteurien, médecin, marin, agronome etc, installé en Annam. Comme dans ses précédents romans, Deville mêle histoire et géographie.
– De Tanguy Viel qui vécut un temps à Tours : L’ABSOLUE PERFECTION DU CRIME, 2001. Encore un auteur Minuit… mais plus jeune, pas la même patte. Un casse finit en film noir avec une trahison, une courte poursuite, une vengeance et en western avec un duel sans merci. Ça s’installe doucement puis l’écriture hyper-efficace nous entraîne toujours plus vite.
Nous avons aussi évoqué :
– des livres plus récents : FAILLIR ÊTRE FLINGUÉ de Céline Minard qui poursuit son exploration des genres, SOUVIENS-MOI d’Yves Pagès, présent au festival Terres de Paroles (16- 25 mai), DANS LA LUMIÈRE de la romancière américaine écologiste Barbara Kingsolver.
– Jean Christophe Ruffin pour LE GRAND CŒUR, son roman historique sur Jacques Cœur, de Bourges,
– enfin, des auteurs sans âge : Julien Gracq pour LA FORME D’UNE VILLE : Nantes décrite par le poète géographe, Balzac, Jean-Loup Trassard, ancrés dans cette région ouest ou des grands étrangers : Zweig avec LE JOUEUR D’ÉCHECS, Akira Yoshimura dont vous pouvez tout lire !
Comme vous le voyez, nous ne croyons pas que le livre n’a qu’une durée de 3 mois !!!!! Le prochain Un vin – des livres nous emmènera au Brésil, le jeudi 12 juin, coupe du monde oblige MAIS, comme ce même soir, de 18 à 19h, R.J.Ellory, un maître international du noir, sera à la Galerne, nous vous invitons à aller l’écouter PUIS à rejoindre le Chat Bleu à 19h30.