Vous avez dit groupie ?

Mis en avant

Oui : groupie littéraire.
Et la semaine dernière, groupie comblée :
un soir avec Florian, un des deux créateurs des éditions du Typhon, au Havre, grâce à Sébastien qui, s’il ferme les Vivants, n’arrête pas d’être libraire.

La maison d’édition le Typhon est installée depuis 2018 à Marseille. Pas la porte à côté, mais elle reviendra en Normandie, dans le cadre d’une résidence d’éditeur à Hérouville St Clair, avec, en octobre 2024, une exposition du travail de l’illustrateur Tristan Bonnemain pour le livre Dans la nuit d’E T A Hoffmann.

Au catalogue de ces éditions, on trouve
– des auteurs connus et oubliés, « écrivains du passé qui parlent au présent » : comme les Allemands Ernst Wiechert (1887-1980), Wolfgang Koeppen, la Néerlandaise Dola de Jong (1911-2003) ou André Masson (1921-1988). En nouveauté : Tout est jazz de Lili Grün sur le Berlin des années 20
– des écrivains contemporains : dont Scott Smith : Un plan simple, Lucie Baratte : Chien noir. En nouveauté : le premier roman de Bibiana Candia : Azucre.

– des semi-poches, somptueux – les couvertures sont du graphiste Adrien Bargin – qui reprennent certains textes déjà parus chez eux comme : Irmgard Keun : Une vie étincelante ou l’auteur caribéen Edgar Mittelholzer : Eltonsbrody.

Une soirée très sympathique avec un éditeur investi, et un bon vin blanc …

 

 

Et un soir avec Arno Bertina à La Baraque, à Rouen, 59 rue du Pré de la Bataille, pour son film L’héritage de Jack London. Le film s’est fait avec l’association Désirdelire, à Sigonce, Haute-Provence. Il présente des personnes qui, de là où elles sont, dans leur métier, dans leur vie, agissent pour  » freiner la violence du monde, rendre la vie plus douce » . Avec l’apiculteur, éleveur de poules et plus grand  lecteur de Jack London de la région, l’éleveuse de chèvres qui fait vivre ses bêtes autrement que comme des machines à lait, le retraité qui avait rejoint les gilets jaunes, le journaliste Alex Robin qui a su voir la complexité des événements, le marionnettiste émigré qui aide maintenant les migrants, Arno rassemble des gens avec qui « le monde est plus habitable ». Au départ, un ami comédien devait les rencontrer, mais, après un passage de témoin par poule interposée, c’est Arno Bertina qui, devant la caméra, les écoute et leur pose des questions. Un joli moment d’humanité accompagné d’un bon chili

Si vous n’êtes pas avec nous, à l’Aub’art, pour Un vin, des livres, jeudi 30 mai,
il y a, lecture de Ceux qui trop supportent d’Arno Bertina par la Compagnie Les Mots ont la Parole, à La Baraque, 59 rue du Pré de la Bataille, Rouen.
Sinon, Ceux qui trop supportent est à lire !

Humour et arts plastiques -7)

Allez voir le site de Studio Zimoun.

Il faut voir les pièces ou les vidéos. Les photos ne donneraient pas grand chose. C’est de l’art « monumental » avec plein
– de petites machines, toutes les mêmes, qui bougent et qui bruissent
ou
– de matériaux pauvres, tous les mêmes : cartons, sachets, bidons, bâtons de bois, eau, plaques chauffantes, tiges d’acier, balles de ping-pong qui raclent, soufflent, remuent légèrement.
C’est fait avec presque rien.
C’est gigantesque.
C’est technique.
C’est impressionnant.
C’est drôle.
ou peut-être de la dérision : de ce si pauvre, si petit, faire de méga-grandes installations dans les plus grands musées du monde.
On peut penser à Fischli et Weiss, leur The way things go (1987), à Roman Signer, ses explosions et actions, aussi Suisses que Zimoun et au moins aussi drôles que lui.

Humour et arts plastiques -5 bis)

Martin Parr visible jusqu’au 26 mai
à la galerie Clémentine de la Ferronnière
51 rue St Louis-en-l’ïle 75004 

Les Vivants et Le Typhon

Ce soir, c’est la dernière fois de Un vin, des livres aux Vivants.
Nous n’arrêtons pas,
Sébastien n’arrête pas
mais ne sera plus dans une boutique.
Il continuera son travail de libraire engagé sur Internet, dans les festivals et sur les marchés. Une nouvelle page.
Mais,
avant de quitter la rue Paul Doumer,
il reçoit le 21 mai, à 18h, 

Les Editions du Typhon
maison marseillaise dont on a déjà parlé ici plusieurs fois, pour : Une vie étincelante d’Irmgard Keun, dans leur belle collection poche, et C’est bien écrit d’Andreï Siniavski, préfacé par Iegor Gran, son fils, écrivain chez P O L .
Maison marseillaise dont j’ai quelques volumes dans mes piles de « zundoku »… comme Ironopolis de Glen James Brown.

Le Typhon fait une tournée loin de ses terres.
Leur travail est et beau et intéressant.
Leurs propositions sont différentes et magnifiquement éditées.
( ici, deux exemples de leurs nouveautés)

Venez le 21 mai !!!!!

Humour et arts plastiques – 6)

Présence Panchounette
Rien que le nom, déjà
 » Entre 1969 et 1990, c’est à coup de tracts, de lettres irrévérencieuses ou d’interventions potaches que le collectif Présence Panchounette part en guerre contre le monde de l’art. D’abord actif à Bordeaux, le groupe étend son action à la scène artistique internationale dont il pointe avec un jovial acharnement les hypocrisies esthétiques et les tabous idéologiques. Célébrant l’esprit chounette, faisant l’apologie du pire, du banal ou du vulgaire contre le sérieux de la modernité, Présence Panchounette (…) proclame sa dissolution en 1990.

L’œuvre de Présence Panchounette a bénéficié d’une importante rétrospective au CAPC de Bordeaux en 2008, et plus récemment, au Garage Cosmos à Bruxelles ainsi qu’au Lieu Commun et au CIAM La Fabrique à Toulouse en 2019. Leurs œuvres font l’objet de nombreuses expositions monographiques et collectives, au Musée National d’Art Moderne – Centre Pompidou, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, (FR), au MAC VAL, Vitry-sur- Seine (FR), au MAMCO, Genève (CH), à la Power Station of Art, Shanghai (CN), à la Kunsthalle Darmstadt (DE), au Carré, Centre d’art contemporain, Château Gontier (FR) au CAPC et Frac Nouvelle-Aquitaine, Bordeaux (FR). Leurs œuvres sont conservées dans de nombreuses institutions. »

Humour et arts plastiques – 5)

Martin Parr, photographe britannique né en 1952 qui dit aujourd’hui dans la presse : « Plus le sujet est grave, plus je tente d’y introduire de l’humour. »

Il mène un travail documentaire sur la « culture prolétarienne » (dixit wikipedia), fait des photos sur le « presque rien, l’ennuyeux ».
Depuis 1982, il utilise la couleur.
Son travail pose aussi vraiment la question de ce qu’est l’humour : le sien va plutôt vers la dérision, l’ironie, et pourrait presque être pris pour « contemptuous ».

 

 

photo 1) série Chew Stoke village – 1992
photo 2) série Death by selfie – 2018
photo 3) série Blackpool – septembre 2020

Quelques fois, l’humour de Parr ne réside pas dans la photo elle-même mais dans le choix de faire série ou dans le titre de celle-ci : comme : Too much photography (2012) , Death by selfie ou The new queue (2020).

Au MZ jeudi 2 mai

à partir de 18h, le jeudi 2 mai, au MZ,

On partage autour de bouquins.
On en parle ou
si on préfère,
on écoute seulement.
On peut en tous cas en gagner.

Humour et arts plastiques – 4)

Plonk et Replonk : ces Suisses de la Chaux de Fond :
Le premier arrivé au bureau s’appelle Plonk. Plonk est donc de temps en temps Replonk, et réciproquement.
J’ai quelques cartes postales d’eux.
En voilà une que je n’ai pas :

mais j’ai un « nain bétonné ».
Format M – existent aussi le S et le L-
Je me souviendrai toujours de l’expression d’une amie lorsque je suis sortie de la librairie Les lisières avec le nain dans les bras : « tu as acheté ça !…?… »
Oui et il m’a suivi quand il y a eu une nouvelle vie, alors que d’autres objets sont restés dans l’ancienne. Je précise que, du mien, on ne voit pas le nez.
Multiple mais « Pièce Unique »… Tiens, tiens…

Humour et arts plastiques – 1)

Pierrick Sorin est exposé au musée de Nantes jusqu’au 24 septembre 2024.

Le mal n’existe pas

Après DRIVE MY CAR et CONTES DU HASARD ET AUTRES FANTAISIES, Ryusuke Hamaguchi : LE MAL N’EXISTE PAS,

Quelqu’un dit sur le mur de Sens Critique que ce film est moins bon que ses précédents. Dans la salle où je l’ai vu, plutôt pleine, on sentait surtout l’incompréhension.
Quelqu’un dit : « je suis désolée » à une qu’elle a emmenée et l’autre répond : « ce n’est pas grave »
… D’où on se permet ?…
D’où, juste quelqu’un qui voit, qui consomme des films peut se prononcer sur LA qualité de l’un d’eux ?
Aimer ou pas, oui, évidemment. Pas condamner.
On vient avec ce qu’on est.
C’est (aussi) « le regardeur qui fait le film ».
Ce film est une boule à facettes : arty , documentaire, discrètement comique et presque fantastique.
On ne sait pas où on est.
Au moment où, dans sa tête, on est en train de le classer, il passe à autre chose.
Un « flux de pensée » à la Virginia Woolf.

Et, d’accord, tous les regardeurs n’ont pas cette envie-là, ne sont pas ouverts à ça.