32 ème festival Les BOREALES

Les Boréales, c’est de la musique, de la danse, du théâtre, du cinéma, des expos et la LITTERATURE.
Cette année, le pays mis en avant est la Finlande.
Mais il n’y a pas que des auteurs finlandais.
Les Islandais étaient nombreux ce week-end : Hallagrimur Helgason, Thora Hjörleifsdottir, Sigridur Hagalin Björnsdottir et Jon Kalman Stefansson.
Des Norvégiens également, tous deux chez Gallmeister : Maren Uthaug et Lars Elling.

De Finlande,
– le poète, musicien, et activiste same, Jalvvi Niillas Holmberg, auteur de La femme grenouille, paru au Seuil en 2024..
– Pirkko Saisio, auteure multi-cartes, dont deux tomes d’un « journal intime » La trilogie de Helsinki viennent de paraître chez Robert Laffont en 2024.
Ces deux auteurs sont traduits par Sébastien Cagnoli
– Maria Turtschaninoff, Finlandaise suédophone autrice de Nevabacka chez Paulsen 2024. Traduction de Marina Helde et Johanna Kuningas.

A remarquer : les Sames prennent place dans la littérature de ces contrées.
Holmberg voit son livre comme la continuité de son activisme contre le colonialisme qu’a vécu ce peuple, sous forme de christianisme autrefois et maintenant d’écologie. Les peuples autochtones en ont assez qu’on choisisse pour eux, assez de l’extraction minière, des coupes massives de forêts, assez qu’on les tienne éloignés des décisions.
Son livre évoque la dualité de deux modes de valeurs, la vision moderne et la culture originelle.
Maren Uthaug (en blanc et noir sur la photo) est à demi Same mais elle insiste, elle, dans son livre, 11 %sur le féminisme. Elle le fait de manière complètement humoristique et radicale.

Remarquable et féministe aussi : Magma de Thora Hjörleifsdottir, aux éditions Agullo,, traduit par Jean-Christophe Salaün. Cette auteure a, auparavant, publié de la poésie. Le texte se présente en courts chapitres, de plus en plus courts, montrant que Lilja commence à s’effacer. Très frontal, cru, il a pour but de dénoncer la violence invisible, psychologique dans une relation toxique. Lilja est une jeune femme ordinaire,  sans fragilité, avec un socle social solide.
Thora Hjörleifsdottir a eu, à l’époque de la publication en Islande, un peu peur des réactions, a été la première surprise de la réception hyper-positive du livre. Il est maintenant traduit en treize langues et Oprah Winfrey en a parlé en 2021.
Sigridur Hagalin Björnsdottir et Jon Kalman Stefansson ont clos le week-end. Avec le charme (oui, je sais…) et l’humour qu’on connait à l’auteur de Mon sous-marin jaune, éd. Christian Bourgois et à son traducteur Eric Boury.

Arno Bertina nous invite

 
« Hello, hello,
Le mardi 5 novembre à 17h30, l’Ehess inaugure la chaire de création artistique en organisant une rencontre autour de mes livres. Elle se tiendra dans le grand hall du 54 boulevard Raspail, à Paris. Des chercheuses et des chercheurs de l’Ecole ont accepté d’échanger avec moi (Anne Lafont, Pascale Barthélémy, Marielle Macé et Gisèle Sapiro), ce qui me touche infiniment. La rencontre est en accès libre, on ne vous demandera pas votre carte d’étudiant.e, pas non plus votre déclaration d’impôt ou votre dernier bilan sanguin. Je serais vraiment très heureux de vous apercevoir à cette rencontre un peu hors-norme, et de trinquer avec vous ensuite – que le verre soit offert par l’Ecole ou par moi (il suffirait alors de traverser la rue). Vous notez la date du 5 ? Il sera surtout question de « Des lions comme des danseuses », de « L’âge de la première passe », « Des Châteaux qui brûlent » et « Ceux qui trop supportent », mais peut-être aurai-je aussi à coeur de renvoyer vers leurs travaux respectifs… Allez, dites-moi que vous avez noté la date du 5 ? »
Certaines d’entre vous se rappelleront du déjeuner avec Arno Bertina à la cantine du fort, de sa gentillesse, de son énergie, de son investissement.
Des lions comme des danseuses est à lire en parallèle du film Dahomey..
L’âge de la première passe
parle de jeunes femmes africaines et de leurs corps utilisés.
Des châteaux qui brûlent théâtralisé et présenté au Volcan était l’occasion de la venue d’Arno au Havre. Mais lisez le livre, en Folio !
Ceux qui trop supportent est un document fondamental sur le fonctionnement capitaliste  : production et ouvriers moins importants que bourse et actionnaires.

 


Les USA à la Galerne

Mis en avant

Richard Ford, mardi 1er octobre, Joyce Maynard, le 2 et Craig Johnson le 3 !
Richard Ford était accompagné de sa traductrice, Josée Kamoun, auteure du Dictionnaire amoureux de la traduction.
Ford comprend le français mais préfère répondre en anglais. Il est là pour le cinquième roman ayant pour personnage Frank Bascombe : Le paradis des fous, éditions de l’Olivier : » Je n’ai pas vraiment de relation avec Frank Bascombe. (…) Je n’ai pas eu de vie intéressante, j’ai juste écrit des livres intéressants. (…) il y a des années, ma femme – depuis 57 ans -, alors que j’avais publié deux romans que personne n’avait lus, des livres « faulkneriens », m’a suggéré d’écrire sur quelqu’un d’heureux. C’est un grand sujet. (…)
Le peu plausible est un bon point de départ. »
Dans ce livre, Bascombe, 74 ans, voyage avec son fils, Paul, 47 ans, mourant. « A mesure que je vieillis, j’éprouve de plus en plus d’intérêt pour la mort. »
Ils vont au mont Rushmore, voient le Corn Palace dans le Dakota, « une sorte de Kremlin, une salle des fêtes très très bizarre. J’y suis allé une fois et je voulais l’avoir dans le livre. C’est OK parce que si ça m’intéresse, ça va être bon pour le lecteur. »
Richard Ford a de l’humour, et quand on lui parle de la situation politique américaine peu évidente, il rétorque :  » Pensez-vous que, en France aujourd’hui, vous pouvez dire que tout est clair ? »

Craig Johnson et son stetson, pour la deuxième fois ici. La première était en 2012. Le 3 octobre est le premier jour, et de sa tournée en France, et de la sortie, chez Gallmeister, traduit par Sophie Aslanides, de Le dernier combat, son 22è roman.
Johnson a fait plein de boulots, dont policier à New York. Né dans une famille de conteur d’histoires, avec une mère d’origine française, professeur et bibliothécaire, il a réellement commencé à vivre avec l’écriture. Ses « damaged heroes »  ont du Athos ou du Jean Valjean. « Je trouvais que, dans le roman noir, les hommes étaient différents des policiers que je fréquentais. » D’où le personnage de Walt Longmire, shérif du 24è comté du Wyoming, comté fictif, le plus vide.
Craig Johnson a un doctorat d’études dramatiques et pour lui, le dialogue est très important pour caractériser un personnage. « On ne le décrit physiquement qu’une fois mais sa voix, son ton, ses mots disent tout de lui. »
Une série d’après son oeuvre existe, mais « l’imagination du lecteur est bien plus efficace que la série »
Ce roman a pour point de départ un tableau : Le dernier combat de Custer, popularisé par le brasseur Budweiser. Ce combat est un massacre d’Indiens, la bataille de Little Big Horn, un lieu historique qui n’est pas loin de sa ferme, dans le Wyoming, où il est « voisin de Cheyennes, de Crows et de Lakotas. Après cette bataille, ils n’ont plus eu de lieu où aller. On a parqué ces tribus ennemies dans des réserves proches les unes des autres en espérant qu’ils s’entretuent. Mais ils ont réussi à s’entendre. Ils sont magnifiques dans leur culture, leurs croyances (…) Il y a actuellement d’excellents auteurs et pas seulement en fiction. Parmi eux, beaucoup de « native writers » dans la région, et ils donnent un (autre) sens à l’Ouest. »

 

Alan Parks était à La Galerne

En France pour quelques jours seulement, arrivé de Glasgow l’après-midi même, Alan Parks était à La Galerne le 25 septembre. Il y présentait Joli mois de mai, paru en français aux éditions Rivages, alors que le 6ème, To die in june, (à paraître en France en février 2025est déjà sorti au Royaume-Uni et que le 7ème est déjà écrit.

Parks a longtemps travaillé dans l’industrie du disque à London Records. Il y créait le visuel de pochettes. Et on trouve de la musique dans ses romans.
Il n’a commencé à écrire qu’à 53 ans. D’abord pour la TV puis un roman : « Je me sens un peu coupable face à ceux qui ont du mal à se faire publier ; je n’ai jamais eu ce problème.(…)
J’ai tendance à écrire trop et en même temps, avoir peur que les gens s’ennuient
: il est plus facile d’en faire plus et d’en enlever que le contraire.(…)
Au début, j’avais l’idée de faire un livre documentaire sur les logements sociaux à Glasgow  puis je me suis dit que cela n’allait pas intéresser grand monde. C’est comme ça que je suis arrivé au roman noir. Mon personnage Harry McCoy, 30 ans dans le premier, était le produit de la contre-culture des années 60, ce qui faisait un contraste avec le reste de la police. Il a des fêlures, a grandi en foyer. Mc Coy n’est pas moi, même si on a des points communs : on fréquente les mêmes pubs…
Cela se passe à Glasgow parce que c’est une ville que je connais bien, et dans les années 70 parce que c’étaient des années difficiles pour cette ville et l’Ecosse : toute l’industrie s’était effondrée et on vivait une grosse crise sociale. J’aime écrire sur les laissés pour compte. Un sans-abri vivait dans la gare, McIlvanney l’a mis dans un de ses romans, Laidlaw. Je me suis aperçu que je le connaissais, qu’on pouvait écrire sur quelque chose de proche,  et pas forcément des histoires de pirates (…)
Les méchants, je les aime plutôt bien, les méchants dont c’est le travail d’être méchants.
(…) Je n’ai pas besoin de silence, je travaille partout, dans les cafés, dans les trains (Glasgow-Londres : 5 heures de trajet, c’était un bon moment pour écrire toutes les semaines), les avions, les aéroports – Mais ça peut avoir des aspects négatifs : j’ai oublié une fois mon ordi dans celui d’Amsterdam avec, dedans, le manuscrit d’un texte terminé dont je n’avais aucune copie… Heureusement, on me l’a renvoyé !… et je pense un peu plus à faire des sauvegardes –
Je ne fais pas vraiment de plan ; le point de départ, ce sont des lieux : je veux les intégrer et je dois trouver la raison de les placer dans le livre.

On aimerait beaucoup le voir, les 14 -15 juin 2025, au festival du Polar à la plage. 
On a essayé… On verra.

Paul Sartre traduisait ce soir comme la veille David Joy, pas plus gêné semble-t-il par l’accent écossais … que par celui des Appalaches.

Et le feu d’artifice continue : Richard Ford  est attendu à la Galerne mardi 1er octobre !!!!!

David Joy : donner des voix à des sans voix

Un long corps, une barbe rousse sous une casquette, David Joy est à la Galerne, au Havre. Il est arrivé de Caroline du Nord la veille. Il est en France pour un mois.
Il vit au coeur de la nature, « où il voit peu de gens mais beaucoup d’ours. » Il écrit sur cet endroit. « j’essaie d’écrire une histoire très humaine à l’endroit que je connais. Je viens de gens à qui on n’a jamais donné la parole. »

Le point de départ des livres dépend de chaque histoire : la première est née d’une image : celle d’un très jeune garçon qui se tient avec son père devant un sanglier. Le père veut qu’il le tue. Lui, ne le veut pas. Pour le dernier roman, je voulais écrire sut la suprématie blanche. Le pays est fondé sur la suprématie et ceux qui bénéficient de ce système, ne veulent pas l’admettre. Je voulais les y obliger. 
(…)  Le silence est de la complicité mais je ne pense pas que la littérature doive s’engager . Elle a à susciter une réponse émotionnelle (…) à mettre en lumière les aspects de la condition humaine. (…)
je voulais rendre le lecteur blanc mal à l’aise. (…)
Les deux visages du monde
est un roman noir parce que  » je suis influencé par des écrivains : Larry Brown, Ron Rash..
Ce roman vient d’une idée, Je suis fier d’être de Caroline depuis douze générations mais c’est très compliqué : ces gens ont eu des esclaves. C’est un endroit très puissant pour créer de la fiction. La fiction bénéficie énormément du conflit.
Mon père a grandi dans la pauvreté. Il est dur de regarder un homme comme ça et lui dire qu’il a vécu une vie de privilèges, mais c’est vrai, il n’a pas été arrêté par la police, a toujours eu un meilleur salaire que son collègue noir.
Les fins heureuses ne m’intéressent pas. Les Américains les aiment, n’ont pas envie d’être mal à l’aise.
C’est pour ça que mes livres sont plus appréciés en France qu’aux USA où on veut des livres d’aéroport. Les Français demandent plus de l’art.
J’ai tendance à écrire sur des personnes dos au mur. (…)

Chaque roman a été écrit différemment : le premier, la nuit, entre 22h et 4 h du matin. C’était une nécessité, j’avais deux métiers. Maintenant, je n’ai plus besoin de faire ça.. Je n’écris pas tous les jours mais j’ai confiance.(…)
Je n’avais jamais fait de plan  mais celui-là est différent, j’ai essayé de faire une histoire avec du mystère. Là, un plan est nécessaire.(…)
Oui, je détruis beaucoup : pour le 1er livre, j’ai brûlé 15 000 mots, pour le 2ème 30 000, pour le 3ème toute la première version… « I’m getting worse…(rire)
En
 ce moment, je travaille sur un livre à la première personne. Et je joue avec l’idée d’une fin heureuse ! »

Et David Joy finit par :« Les librairies indépendantes attirent de bonnes personnes. Ce sont des sanctuaires. Je vois comme vous êtes fiers de me recevoir. Ce n’est pas possible ailleurs. Amazon ne peut pas faire ça. »

Ça fait un peu longtemps

Pas de Pièce Unique terminée en vue.

Pas de réunion bouquins récente  – la prochaine est le jeudi 19 septembre, à 18 h, à L’éloge du monde. Un lieu tenu par Hélène qui prépare des voyages cousus main. On essaiera jeudi de voyager un peu aussi…

Pas d’énervement autour d’une expo.
Au contraire, une belle journée à Caen, de vraies joies, joie devant les peintures et sculptures de Sean Scully, dans l’église St Nicolas
et plaisir de continuer à l’artothèque, avec le résultat de la résidence de deux jeunes artistes : Justine Eliès et Arthur Heilporn : un travail très graphique, très fin, léger et ludique . Je suis fan de leur « vis de forme » : jeu avec les mots : petit multiple en verre…en forme de vis.

Quant à l’expo au musée des Beaux-Arts, Le spectacle de la marchandise- art et commerce 1860-1914, elle était très, très intéressante. Peu de peintures vraiment « belles » et même quelques unes de GRANDS peintres, franchement moches et peu représentatives de leur travail… Mais un ensemble documentaire, historique de qualité.
Et puis quand même, entre autres, un Walter Sickert, La blanchisserie (1885), un Café parisien de 1906 d’Albert Weisgerber, un adorable petit Vuillard : enfant avec écharpe rouge (environ 1891), une super gravure sur bois de VallottonLes modistes (1894).

Depuis,
aussi sur l’art,
le film de Mati Diop : « Dahomey »
C’est à voir et il faut se presser : vous savez bien, la première semaine est décisive pour un film et nous n’étions que quatre à la séance à laquelle j’assistais…
Un documentaire, un moyen-métrage : le retour de 26 « objets » au Bénin : du musée français du Quai Branly, où ils étaient » emprisonnés » – longs couloirs gris – plus qu’abrités, au palais présidentiel où ils sont exposés. Plein de questions naissent de et dans ce film, posées par les étudiants : pourquoi 26, alors que ce sont des milliers de pièces qui sont dans nos musées ? Comment les voir, les montrer ? Quel est leur statut : oeuvres d’art ou objets religieux ? A qui les rendre ? etc…

Bof !

Aller voir du David Hockney. Son Normandism… En être déçue, enfin non, parce que jamais trop aimé. Mais là, quand même, pire !
Regarder autour : les grandes machines de ce musée des beaux-arts de Rouen :
des tableaux XXXL. Scènes de grand genre – religion, mythologie -. Non, pas les regarder…puisque ne pas voir l’intérêt. Continuer ailleurs : l’impressionnisme … forcément !…Lire les cartels et voir, voir que ce ne sont pas souvent des achats, ou alors pas de l’époque, plus souvent des dons, des legs ou des dépôts de musées nationaux. Donc voguer plus loin et trouver des sujets d’étonnement :
– le « Voltaire assis » de Jean-Antoine Houdon (1741-1828) version en papier mâché exécutée dans l’atelier d’après le marbre conservé à la Comédie française.
– Des « miroirs-luminaires », peut-être italiens, du XVIIIème siècle dont la fonction « n’est pas de servir de miroir mais de créer avant tout de la luminosité » Un bras avec chandelle manque mais le miroir est couvert de dessins et le produit de techniques : « verre (…) églomisé, c à d qu’il a reçu au revers le décor d’une feuille d’argent » puis « étamé avec un amalgame d’étain et de mercure ». Fait donc, non pour « réfléchir » mais pour « miroiter ».
– La manière de ce musée de nommer les salles : avec un nom de « vedette » : Velasquez, Caravage, faisant croire que la salle contient DES Velasquez, DES Caravage. Eh ben non ! Une seule oeuvre et des suiveurs.
Mais très belle, cette Flagellation du Christ à la colonne de Caravage. Magnifique ce Christ musculeux, un vrai corps.
Trouver aussi, quand même, des sujets d’admiration ou de contemplation : ce Caravage très humain, presque « bad boy », deux petites huiles de raisins noirs et blancs de Louis-Léopold Boilly (1761-1845), des études de Jacques-Emile Blanche, bien bien plus belles que ses toiles achevées. Le portrait de Mauriac, par exemple. Enfin, un bronze de Jacques Lipschitz de 1923 : la tête de Raymond Radiguet.

Toujours de mauvaise foi…
Il y a évidemment plus que cela d’intéressant
dans ce musée…
« bourgeois » …

Vous avez dit groupie ?

Mis en avant

Oui : groupie littéraire.
Et la semaine dernière, groupie comblée :
un soir avec Florian, un des deux créateurs des éditions du Typhon, au Havre, grâce à Sébastien qui, s’il ferme les Vivants, n’arrête pas d’être libraire.

La maison d’édition le Typhon est installée depuis 2018 à Marseille. Pas la porte à côté, mais elle reviendra en Normandie, dans le cadre d’une résidence d’éditeur à Hérouville St Clair, avec, en octobre 2024, une exposition du travail de l’illustrateur Tristan Bonnemain pour le livre Dans la nuit d’E T A Hoffmann.

Au catalogue de ces éditions, on trouve
– des auteurs connus et oubliés, « écrivains du passé qui parlent au présent » : comme les Allemands Ernst Wiechert (1887-1980), Wolfgang Koeppen, la Néerlandaise Dola de Jong (1911-2003) ou André Masson (1921-1988). En nouveauté : Tout est jazz de Lili Grün sur le Berlin des années 20
– des écrivains contemporains : dont Scott Smith : Un plan simple, Lucie Baratte : Chien noir. En nouveauté : le premier roman de Bibiana Candia : Azucre.

– des semi-poches, somptueux – les couvertures sont du graphiste Adrien Bargin – qui reprennent certains textes déjà parus chez eux comme : Irmgard Keun : Une vie étincelante ou l’auteur caribéen Edgar Mittelholzer : Eltonsbrody.

Une soirée très sympathique avec un éditeur investi, et un bon vin blanc …

 

 

Et un soir avec Arno Bertina à La Baraque, à Rouen, 59 rue du Pré de la Bataille, pour son film L’héritage de Jack London. Le film s’est fait avec l’association Désirdelire, à Sigonce, Haute-Provence. Il présente des personnes qui, de là où elles sont, dans leur métier, dans leur vie, agissent pour  » freiner la violence du monde, rendre la vie plus douce » . Avec l’apiculteur, éleveur de poules et plus grand  lecteur de Jack London de la région, l’éleveuse de chèvres qui fait vivre ses bêtes autrement que comme des machines à lait, le retraité qui avait rejoint les gilets jaunes, le journaliste Alex Robin qui a su voir la complexité des événements, le marionnettiste émigré qui aide maintenant les migrants, Arno rassemble des gens avec qui « le monde est plus habitable ». Au départ, un ami comédien devait les rencontrer, mais, après un passage de témoin par poule interposée, c’est Arno Bertina qui, devant la caméra, les écoute et leur pose des questions. Un joli moment d’humanité accompagné d’un bon chili

Si vous n’êtes pas avec nous, à l’Aub’art, pour Un vin, des livres, jeudi 30 mai,
il y a, lecture de Ceux qui trop supportent d’Arno Bertina par la Compagnie Les Mots ont la Parole, à La Baraque, 59 rue du Pré de la Bataille, Rouen.
Sinon, Ceux qui trop supportent est à lire !

Humour et arts plastiques -7)

Allez voir le site de Studio Zimoun.

Il faut voir les pièces ou les vidéos. Les photos ne donneraient pas grand chose. C’est de l’art « monumental » avec plein
– de petites machines, toutes les mêmes, qui bougent et qui bruissent
ou
– de matériaux pauvres, tous les mêmes : cartons, sachets, bidons, bâtons de bois, eau, plaques chauffantes, tiges d’acier, balles de ping-pong qui raclent, soufflent, remuent légèrement.
C’est fait avec presque rien.
C’est gigantesque.
C’est technique.
C’est impressionnant.
C’est drôle.
ou peut-être de la dérision : de ce si pauvre, si petit, faire de méga-grandes installations dans les plus grands musées du monde.
On peut penser à Fischli et Weiss, leur The way things go (1987), à Roman Signer, ses explosions et actions, aussi Suisses que Zimoun et au moins aussi drôles que lui.

Humour et arts plastiques -5 bis)

Martin Parr visible jusqu’au 26 mai
à la galerie Clémentine de la Ferronnière
51 rue St Louis-en-l’ïle 75004