Réveillez-moi !

On est en plein cauchemar,
OK, vous l’aviez déjà remarqué.
Mais il y a toujours pire,
j’entends vis-à-vis des femmes  :

  • Israël – par Haaretz, relayé par France Culture aujourd’hui  et en cherchant – mais on ne trouve pas l’info très vite : dans Times of Israël :
    « Les Tazpitaniyot
    (= soldates de surveillance de l’armée israélienne)
    estiment que leurs avertissements ont été ignorés par sexisme
    .
    Selon un reportage diffusé vendredi, les hauts gradés ont refusé de tenir compte des avertissements des jeunes soldates chargées de surveiller la frontière de Gaza dans les semaines qui ont précédé le massacre brutal perpétré par le Hamas le 7 octobre, et les soldats estiment que cette ignorance s’explique en partie par une forme de sexisme.

Loin de cacher ses plans d’attaque, le groupe terroriste du Hamas s’entraînait au vu et au su de tous. Les soldates du Corps de défense des frontières qui ont tiré la sonnette d’alarme ont déclaré au quotidien Haaretz (hébreu) que selon elles, le sexisme a joué un rôle dans le fait qu’elles n’ont pas été écoutées. »

  • Argentine – Javier Milei, l’homme à la tronçonneuse, le président tout juste élu, celui qui veut que l’Etat ne s’occupe de rien, semble vouloir s’occuper du sort des femmes ! :
    « Opposé à l’avortement, qui a pourtant été légalisé fin 2020 en Argentine, il compte pour cela organiser un référendum pour abroger la loi après son élection. » :  Huffington post

Déserter – Mathias Enard – extrait et rapprochement

Mis en avant

Mathias Enard – Déserter :
« avant la guerre c’était un pauvre type d’une famille de pauvres types, dès le premier jour de la guerre il portait une arme, dès le premier jour,
sans uniforme, il portait déjà une arme,
dès la première aube avec d’autres il battait à mort,
dès le premier soleil ils chargeaient sur des camions,
dès le premier soir ils assassinaient en bande. »
Rapprochement  avec :
Deux fois dans le même fleuve, essai de Sofi Oksanen , éditions Stock

Ivar Ch’Vavar- Laurent Albarracin- Emmanuel Caroux

Mis en avant

Un très joli petit livre,
joli comme objet : orange tout vif dans la main
joli pour ce qui s’y lit : de faux haïkus, des textes courts, 3 vers
pour dire un animal,
le dessiner avec les mots,
le rendre dans sa forme (la vache), ou
dans un geste (l’éléphant d’Afrique), ou
dans une allure (la cane), ou
dans son nom ( la brebis), ou
dans l’histoire qu’on s’en fait (le chat), ou
dans sa réputation (l’âne)

Beaucoup sont drôles, certains sont émouvants (le cheval attelé, la taupe)

J’y ai même trouvé mon horoscope :
« Il court il court le bélier
sur la spirale de ses cornes
il vient s’affronter à lui-même »

Et la préface de Laurent Albarrracin présente super bien ces petits bonbons.

Phèdre !

PHEDRE ! ‚

au Volcan, encore ce soir et demain, 15 et 16 novembre,
un sorte de ONE-MAN-SHOW  :
Romain Daroles présente Phèdre de Racine,
enfin, le présente, pas seulement,
le joue,
joue tous les rôles
avec comme seul accessoire
un petit livre : Phèdre !
C’est drôle,
et aussi (…pourtant ?…) pédagogique.
C’est une pièce de François Gremaud.

On rit
On est ému
On reçoit même un cadeau

Emission de G. Erner :

Ici, normalement, je ne me montre que positive
MAIS …
dans l’émission de Guillaume Erner de ce jour, en lien avec la mort de Dominique Bernard :
Camille Taillefer, 20 ans d’enseignement, se montre pleine de passion.
Elle est entourée d’un inspecteur d’académie honoraire et d’un professeur de collège, secrétaire général de l’APHG, tous deux bien plus ternes et donneurs de leçons.
Le collègue se permet de dire qu’elle a été longue dans son intervention. Le manspreading ne lui pose pas de problème, le womanspreading, si, apparemment.
Il a cette façon insupportable de parler en faisant entendre en même temps la salive ravalée. Je m’imagine élève, en cours avec lui…
Les deux hommes faisaient, pour moi, très « voix de son maître ». La norme, la loi, une forme de pompe, pas vraiment l’investissement dans son travail…

Mais c’est moi, sans doute…

Hubert Reeves : Le P. F. H.

Hubert Reeves, l’astrophysicien, vient de mourir à 91 ans.
Il avait créé le concept de P F H.

P F H = « Putain de Facteur Humain »
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Carole Fives – Le jour et l’heure

Carole Fives était hier à la Galerne pour Le jour et l’heure , paru chez J.CL.Lattès en septembre 2023.
Un voyage à Bâle… pendant le carnaval
Un voyage en voiture
Un voyage en famille
mais pas n’importe quel voyage :
pour Edith, la mère,
le dernier, voulu, souhaité du fait d’une maladie dégénérative.

On n’a jamais le point de vue d’Edith,
On a celui des 4 enfants adultes et du mari.
Presque tous sont médecins
Presque tous ont du mal à comprendre et accepter cette décision.

Carole Fives a commencé ce livre en 2017 quand une amie a vécu ce voyage vers l’association suisse Pegasos qui pratique la « mort volontaire assistée ». Elle s’est résolue à le publier au moment de la convention citoyenne, de l’éventualité du projet de loi sur l’aide active à mourir.
Elle a admiré cette femme et souhaitait montrer combien la mort est tue en France.

Terres de paroles 2023 – jour 1 – suite

Michelle Perrot et Eduardo Castillo étaient là pour Le temps des féminismes paru chez Grasset en janvier, né de 14 entretiens d’à peu près deux heures entre l’historienne et son ancien étudiant, intellectuel chilien à l’origine de cet ouvrage.
Les noms d’Olympe de Gouge, Marceline Desbordes-Valmore, George Sand, Flora Tristan, Marguerite Durand, Julie-Victoire Daubié ont émaillé leur conversation. Si certains sont évidents, d’autres le sont moins : ainsi J-V. Daubié ( 1824-1874), la première bachelière, journaliste économique qui écrira sur la femme pauvre et les métiers des femmes.

Les frontières à franchir pour les femmes ? : elles sont « constantes, la domination masculine est réactualisée à chaque époque. » (…) « Les femmes ne sont pas vues comme créatives, sont pensées non comme des individus mais dans des familles, et un Nietzsche peut écrire :  » les femmes font des enfants, les hommes font des livres. ».


La première conquête des femmes ? : «  la lecture puis l’écriture. L’écriture épistolaire, privée » (…) La ruse sera nécessaire pour entrer dans l’espace public. »


Une modification du travail historique  : « Les femmes étant dans l’obscurité, le silence, avec quelles sources va-t-on faire cette histoire ? » : « on élargit la notion de sources : privées, judiciaires, littéraires. » (…) « on a commencé avec les femmes victimes », « les femmes de science, angle mort de l’histoire, celles qui ont fait ce que leur mari a revendiqué » – Cf. L’effet Matilda, livre jeunesse de Ellie Irving- 2017-

 

Michelle Perrot : une historienne féministe ? : « Non, je suis historienne ET féministe. L’histoire, c’est une démarche, une méthode, des règles, c’est souvent penser contre soi-même. Il s’agit de comprendre les rapports entre les hommes et les femmes à travers le temps. »
« Le féminisme est une PENSEE, pas seulement une action »

 

Terres de paroles 2023 – jour 1

Terres de paroles 2023 – conseiller artistique et littéraire : Rémi David – est sous l’égide d’une phrase de Jacques Prévert : « Notre vie, c’est maintenant ».
 Pourtant, le festival s’inscrit déjà dans le futur en annonçant sa prochaine édition : du 1er au 8 JUIN 2024.
Les deux premières journées du festival – 30 septembre et 1er  octobre – se passent, comme l’an dernier, dans le cadre somptueux – et ensoleillé – de l’abbaye de Jumièges.

Premier interviewé, Dany Laferrière lance tous ses feux, plaisanteries, formules brillantes, aphorismes. Un truc à vous réconcilier avec l’Académie française… :
« L’écrivain, c’est le lecteur » Mais aussi : « Le lecteur n’est pas mon ami, c’est une illusion. »
« Quand un Japonais me lit, je deviens Japonais. »

A ceux qui lui reprochent son insouciance quand Haïti sombre : « Que je sois malheureux n’aide en rien Haïti » (…) « J’ai toujours voulu garder la fête » (…)
« Les pauvres ne s’attendent pas à lire un livre de pauvres » (…) « avec mon écriture, j’essaie de sortir Haïti de l’engrenage où la dictature l’a mise »(…) « je me suis astreint à ouvrir les fenêtres »(…) « Le problème est l’enfermement de la pensée. Haïti a cessé de rêver. »

Quand on lui a proposé de travailler sur le racisme, il a d’abord dit : « Je ne peux pas être la maladie et le remède », et puis est venu Petit traité de racisme en Amérique », éditions Grasset, janvier 2023.
George Floyd est mort en mai 2020 : « c’est un spectacle et le spectacle ne m’intéresse pas. » (…)  » Le racisme est la préméditation. Tous les matins, 47 millions de personnes savent que l’histoire n’est pas passée. » : « les choses se répètent. »
« Le racisme, c’est de l’économie » (…) « on vous dit noir pour déprécier la marchandise. »

« Ecrire est une longue affaire, un tissage de jours et de nuits. »

« On ne lit pas un livre, on est lu »

Le 18 octobre sort Un certain art de vivre.

Algorithme ou…

Oeuvre d’algorithme ou de travailleur pauvre à l’autre bout du monde : ?
en tous cas, R I R E assuré :

FB agit et m’écrit : « Nous avons supprimé votre contenu
Pourquoi cela est arrivé

Il semble que vous ayez partagé un contenu montrant de la nudité ou une activité sexuelle. »

Le contenu en question : un extra-terrestre, peut-être un peu nu, oui, à côté d’une soucoupe volante. Belle image N et B, très 1940. Je le mettais en page d’accueil ; quelques un(e)s l’ avaient remarqué.
Oter des traces, faire comme si ça n’existait pas, n’avait pas existé, n’avait pas le droit d’exister – ça rappelle, toutes proportions gardées évidemment – les photos politiques remaniées années 30 et la pruderie XIXème siècle. Que du bon et de l’intelligent …
( Je n’ai pas retrouvé l’image incriminée ( qui était vraiment bien ). J’en mets une autre … Ciel, il est nu aussi …