Dimanche prochain VIVA CULTURE à 11 heures, sur Ouest-track radio : https://ouest-track.com
ou en podcast : https://ouest-track.com/podcasts/viva-culture-217/1
AUTOUR DES LIVRES : “Vive les femmes !”, au cinéma, dans les BD et les romans,
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AUTOUR DES LIVRES : “Vive les femmes !”, au cinéma, dans les BD et les romans,
Sur Ouest Track radio, à 11h :
Autour des livres,
la rubrique livres de Viva culture s’égare dimanche 1er octobre au cinéma, à la radio, dans la BD, dans d’autres médias et dans un peu de livres quand même.
Autour des livres
s’égare mais pas tant que ça :
le thème, lui, est unique :
LES FEMMES !
à gauche, Sandra Hüller dans Anatomie d’une chute de Justine Triet.
Ci-dessous, Alma Pöysti qui joue Ansa dans Les feuilles mortes, le dernier film d’Aki Kaurismaki
vous aviez beaucoup lu : des livres étrangers :
Grosse admiration pour :
– Le Christ s’est arrêté à Eboli de Carlo Levi, traduit par Jeanne Modigliani et sorti en France en 1948 : « une magnifique écriture » dit F. pour parler des Pouilles, de la misère dans les années 1930.
– Le cartographe des absences de Mia Couto (Mozambique), éditions Métailié, traduit du portugais par Elisabeth Monteiro Rodrigues : « Une très belle écriture pour une histoire horrible » dit M.C., l’histoire de la colonisation. Un poète est face à un cyclone qui ravage la ville. Son père, également poète, a oeuvré à l’indépendance.
Intéressant pour son propos social : Assemblage de Natasha Brown, ed. Grasset, traduction de Jakuta Alikavazovic : une femme noire dans la société britannique actuelle. Elle acquiert une place sociale mais doit toujours prouver qu’elle est la meilleure.
Plaisir pris en lisant des Leonardo Padura, éd. Métailié :
Les brumes du passé, 2006, traduit par Elena Zayas : Le personnage Mario Condé et des livres dans le Cuba castriste ,
L’homme qui aimait les chiens, 2011,, traduit par E. Zayas et René Solis. On suit Trotski et son meurtrier Ramon Mercader.
– Le lilas ne refleurit qu’après un hiver rigoureux de Martha Hall Kelly, traduit par Geraldine Koff-d’Amico, en PocKet. Premier de trois tomes : 1939, trois femmes en Pologne
On est revenus sur :
– Joyce Carol Oates et La nuit. Le sommeil. La mort. Les étoiles, ed. Philippe Rey, en 2021, trouvable en collection Points. Traduction de Claude Seban. Il en avait déjà été question et on en avait dit beaucoup de bien. Un Américain blanc contemporain s’interpose entre un policier et un Indien et meurt. La suite pour cette famille aisée.
– Tove Jansson : Le livre d’un été traduit par Jeanne Gauffin, Maintenant en livre de poche : plein de charme pour sa présentation de la nature : une île finlandaise, une grand-mère fantasque.
On a effleuré Conquest de Nina Alla, 2023, éd. Tristram. Traduction de Bernard Sigaud. L’auteure nous fait écouter de multiples versions de Bach.
On y reviendra.
Vous aviez lu aussi des auteurs français, romanciers comme essayistes. Une troisième partie à venir
Calamity Jane (1852-1903) : une sacrée femme, qui conduit des diligences, fait la cuisine pour des hors-la-loi et en donne les recettes, monte à cru et tire au revolver dans le spectacle de Buffalo Bill. Une sacrée femme qui ne supporte pas l’affectation des Anglaises, la pruderie des Américaines. Une sacrée femme que les Sioux respectent, ou craignent, ou croient folle. Une sacrée femme capable de reconnaître la barbarie des Indiens mais aussi celle de Custer, au moment où cela se passe. Une sacrée femme qui eut une fille et la confia à quelqu’un pour qu’elle vive mieux qu’elle.
Quelques Poèmes Express venus de ses lettres à sa fille, parues chez Rivages poche :
– T’avoir dans mes bras auprès des loups.
– Leurs petites griffes avaient trouvé les yeux.
– Travailler dans l’agitation, aimer l’argent et le cul.
– Je néglige l’absence. J’espère ce que je connais.
– Si tu trouves un Dieu, demande lui de miser sur une femme.
– J’ai le coeur loin.
– Les menteurs ne se soucient que d’empêcher.
Ce petit volume est offert à Hélène Souillard, diplômée de l’ESADHaR puis d’un CAP de pâtisserie, responsable de l’artothèque du Havre. « Plasticienne » – le mot re-trouve son sens -, elle réalise et propose de faux plats alléchants en vraies matières artificielles.
C’était la reprise mais N’senga voulait préserver une atmosphère de vacances avec des vins corses : en rouge, à la robe rubis foncé, syrah et grenache alliés à un cépage noir, emblématique de la Corse : niellucciu. En blanc, un mono-cépage : vermentino, venant du domaine de Padulone et donnant un vin très fruité, très présent en bouche.
Ils accompagnaient :
Le vieil incendie d’Elisa Shua Dusapin, éditions Zoé, sorti en cette rentrée littéraire. Son quatrième livre. Nous ne sommes plus à la frontière des deux Corée ou au Japon ou en Bouriatie mais en Périgord. On y perd donc en exotisme mais pas en étrangeté. La narratrice est toujours aussi « lointaine », très en retenue. Elle est revenue des Etats-Unis vider la maison paternelle avec sa soeur, aphasique. On sait peu de sa vie à New York, de sa relation à sa famille. On sent juste que rien n’est évident.
Les loups de Benoît Vitkine, son deuxième livre aux éditions les Arènes, maintenant en livre de poche. Le premier était Donbass. B. Vitkine est correspondant du journal Le Monde en Russie. Les loups du titre sont les oligarques d’Ukraine qui seraient… pires que ceux de Russie… L’histoire : une femme se présente aux élections pour être présidente de l’Ukraine. Elle veut moraliser la vie politique mais dépend des « loups ». Elle n’est elle-même pas un(e) agne(au)lle.
Un an dans la forêt de François Sureau, Gallimard, 2022 : un récit autour des Ardennes où l’auteur vient régulièrement et où Elisabeth Prévost, « femme de cheval » et Blaise Cendrars ont vécu une amitié amoureuse.
François Sureau, superbe voix entendue sur France-culture alors qu’il contait, en 2022, son voyage autour de la Seine, de la source à l’estuaire, est un homme étonnant. En plus d’être avocat, académicien, haut-fonctionnaire, il a été colonel de réserve de la légion étrangère. Et c’est un de ses liens à Cendrars avec les Ardennes et l’écriture.
Les dates prévues pour le quatrième trimestre de 2023 sont :
Au Chat Bleu, on parle de livres, et pas seulement de romans, on trouve de nouvelles idées de lecture, on gagne des livres,
on boit – l’autre nom de ces rencontres est : Un vin, des livres -… et on goûte aux belles idées de N’senga.
Les grands cimetières sous la lune, parus en 1938, sont la Pièce Unique N° 183.
Cet essai, plein de fougue, de morgue de Georges Bernanos ( 1888-1948 ), écrit à partir de ce qu’il voit aux Baléares, est étonnant. Le ton est fort, dur vis-à-vis de ce qui fut son camp, du clergé. Il se fait défenseur des classes populaires, montre son mépris vis-à-vis d’un Franco et de la bourgeoisie espagnole, coupables des exécutions de pauvres à peine républicains. Il étend ce dédain à la classe moyenne française qui ne pense qu’à préserver ses privilèges et penche sans honte du côté des dictateurs alors que vient la guerre.
Quelques « Poèmes Express » venus de ce livre :
– Des siècles portent l’angoisse sous la moisissure, la colère au comptoir.
– Bien moins nombreux qu’on ne l’imagine, les vrais vieux.
– La presque totalité de la population mâle pense à son corps.
– Toutes les erreurs viennent pourrir en pus d’histoire.
– Je ne trouve pas drôle de comprendre. D’ailleurs, on peut toujours jouer les imbéciles.
– Vous attendez le progrès; permettez que je rigole.
– Des saints ne doivent rien à personne, n’ont aucun secret, drôles de gens !
– Ce détail n’a aucun intérêt. Mais les poissons tournent en rond.
Ce Bernanos « augmenté » est offert à Eloïse Guénéguès, directrice de la maison Gueffier, lieu dédié à l’écriture et à la littérature qui fait partie du grand R, scène nationale de La Roche-Sur-Yon. Rencontrée plusieurs fois à Ecrivains en bord de mer, elle était, cette année, avec Bernard Martin, et avec ferveur et brio, du côté des intervieweurs.
Oeuvre d’algorithme ou de travailleur pauvre à l’autre bout du monde : ?
en tous cas, R I R E assuré :
Il semble que vous ayez partagé un contenu montrant de la nudité ou une activité sexuelle. »
« Le verbe libre ou le silence : dans cet essai qui prend la forme d’un plaidoyer pour la liberté des écrivains et contre les diktats imposés par certains professionnels de l’édition, Fatou Diome est catégorique. Les éditeurs ne peuvent interférer dans le processus créatif des auteurs puisque celui-ci relève de l’expression d’une intimité et d’une subjectivité qui leur est propre. »
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Je fais un lien avec une émission qui m’avait hérissée il y a quelque temps sur cette même radio – sans pouvoir, désolée, la retrouver – où une écrivaine et son éditrice parlaient. L’éditrice donnait ses conseils / ordres et ,clairement, ça simplifiait un maximum, influait sur le fond comme sur la forme et avait pour but que « le produit » soit simplifié, se vende plus sûrement, pas pour faire progresser la littérature.
Entre ça et Chatgpt, peu de différence …
Au risque d’enfoncer une porte ouverte,
on vous enjoint d’aller voir Anatomie d’une chute de Justine Triet.
C’est du grand cinéma,
du M A G I S T R A L .
Le film, porté par des acteurs et par un montage fabuleux,
pose plein de questions ( et
ne les résout pas toutes ) :
vérité ? Justice ? couple ? reconnaissance ?
Ce n’est pas grave, ça nous fait cogiter.
Mais vous le saviez déjà, la porte était déjà ouverte …