Comme nous étions juste après le Polar à la plage
et que ce sont bientôt les vacances,
pas mal d’entre vous ont évoqué des « Polars ».
Et cela a amené une discussion sur
ce qu’il est « bien » d’écrire
et ce qui pose problème
parce que trop dur, voire insoutenable.
– Caryl Ferey était l’auteur cité comme posant typiquement ce problème.
Or, Ferey parle du monde, des maux du monde. Il voyage, reste longtemps dans un pays, se documente et raconte ce que nous n’avons pas vu mais qui a existé.
Pas seulement des histoires de petites frappes, de tueurs en série mais des histoires en lien avec la politique, l’Histoire d’un pays. Il l’a fait entre autres en Afrique du Sud avec l’apartheid, en Amérique latine avec les dictatures militaires.
J’ai tendance à penser qu’il apporte l’Histoire à des gens qui ne la liraient pas dans un texte plus sérieux, académique.
Cette fois, le Caryl Ferey Grindadrâp, sorti en 2025 dans la Série noire, parle d’écologie, de chasse à la baleine, vue comme tradition ou comme horreur. On est aux îles Féroé, dans la tempête avec le zodiaque de sea shepherd comme si on y était.
– Peter Swanson, ceux qu’on tue, éditions Gallmeister, collection de poche Totem est aussi du très très noir, mais plein d’humour.
– Chris Whitaker : Duchesse, éditions Sonatine, 2022, traduction de Julie Sibony, entre dans les cases policier social, d’enquête, et de procès. Des jeunes sont ensemble et arrive un événement… « Noir de chez noir, atroce » dit V.
_ R. J. Ellory : Everglades, Sonatine, 2025, traduit par Etienne Gomez : histoire d’un shérif qui devient gardien de prison en Floride, d’une évasion du couloir de la mort.
» oppressant, hyper-dur »
– Thomas H Cook : un thriller plutôt politique de 2015 : Le crime de Julian Wells, Le Seuil. Traduit par Ph. Loubat-Delfranc,
mais le polar n’est pas que « hard » :
Il peut être historique et politique comme
– La vierge et le taureau de Jean Meckert / Amila, éditions Joëlle Losfeld qui rééditent tout de lui : sur la Polynésie, les essais nucléaires. Cela vaudra en 1972 à Meckert d’être agressé, et au livre d’être raflé par les services spéciaux.
« Son grand oeuvre » dit A « c’est Les coups », son premier livre paru en 1942, maintenant chez Folio.
» Le boucher des Hurlus est republié par une petite maison d’édition : Ronces, avec les illustrations de Saint Molotov »
Le polar peut être drôle, voire un peu dingue :
– Piergiorgio Pulixi : La librairie des chats noirs, 2d. Gallmeister, 2024, traduit de l’italien par Anatole Pons-Reumaux : « bien fait », dit V.
– Chester Himes : La reine des pommes, maintenant en Folio. Cet Africain-Américain né dans le Missouri, venu à Paris est engagé en 1958 par Marcel Duhamel, dans la première Série noire. « C’est rocambolesque, on rit vraiment » dit D.
– Yann Bécu : Les bras de Morphée, d’abord paru chez H S N, maintenant en Pocket : « complètement décalé » dit D, « jubilatoire » dit A. Ses récits sont assez complexes, pas du genre polar pur. On est sous une dictature, le héros est enseignant à Prague (ce qu’est Yann Bécu… venu au festival du Polar à la plage). Il faut agir vite, sur les heures d’éveil…
Et si vous manquez encore d’idées : Libé a sorti un hors-série : Les sept familles du Polar.
Mais vous n’avez pas lu que cela et il y en a même qui n’aiment pas ça… Un 3ème volet de Un vin des livres de juin est donc nécessaire…