Editions Rue du Départ

Incitation au voyage, du roman noir au poème.

Editions Rue du Départ

Un peu de désordre

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Déjà deux ou trois réunions Un vin, des livres sans compte-rendu…
Shame on me  !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Alors, dans le désordre, et de manière très incomplète,
voilà ce que j’ai pu proposer :
– Pauvre folle de Chloé Delaume, au Seuil et maintenant en poche :
un très beau roman-auto-fictif
parce que c’est vrai et c’est faux,
très féministe,
et c’est surtout très ECRIT et plein d’humour !
– La zone d’inconfort de Jonathan Franzen, paru en 2006, en 2007 éditions des l’Olivier : dans les années 70 aux Etats-Unis, l’adolescence d’un garçon middle-class complexé . Au-delà de ça, une vision du pays, de l’époque, de la famille.
 Tornade de Simon Fichet, 2024, éditions Marchialy.
A noter absolument : la beauté de ces éditions grâce au travail de Guillaume Guilpart.
De la non-fiction toujours.
Ici, le journaliste parti aux USA pour cerner des tornades nous les rend visibles.
et c’est réellement IMPRESSIONNANT
Il ne joue pas les héros, dit sa peur.
Le témoin de Joy Sorman, Flammarion 2024 :
Fiction et non-fiction mélangées.
Fiction : Bart travaillait à Pôle Emploi mais il est remercié. Il part définitivement de son studio, Emporte un minimum et va au tribunal. Il s’y installe clandestinement
et
Non-fiction : il suit des audiences.
Un livre engagé, qui finit à la Kafka

Prochaine date prévue à L’Art Hotel : le jeudi 13 février, 18h

Studio – Ancres noires : le jeudi 23 janvier

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La fille qui en savait trop – Mario Bava – 1964 :
séance du 23 janvier à 20h30
au Studio et en partenariat avec Cannibal Peluche

Voilà l’article de Patrick Grée à cette occasion :
 » Mario Bava l’Italien se fait plaisir et nous comble avec cette parodie de giallo (le polar sanglant à l’italienne des années 60-70). Noir et blanc hyper contrasté (signé du pinceau même du maître) à la limite de l’abstraction : voir la scène du meurtre. Avec quelques gouttes de surréalisme buñuelien : les trois cornettes des bonnes sœurs vues d’en haut. Le cinéaste manie l’humour et l’autocitation aussi bien que la hache ou le rasoir. L’effet cinéma est garanti : heureux ceux qui le découvrent sur grand écran ; le cinoche de ces années-là (d’avant la t.v.) était fait pour ça ! Et peut-être surtout le cinéma de genre, le cinéma populaire du sam’di soir. Celui des Américains bien sûr, mais aussi des Anglais, des Italiens, sans oublier les Japonais, qui y apposèrent chacun leur marque distinctive. Les Italiens surent aller très loin, repoussèrent les limites du bon goût , à moins que ce ne soit…du mauvais!

La France, belle nation du septième art à n’en pas douter, ne brilla pas tant dans les bobines du second rayon ; l’Espagne même l’y dépassa aisément avec son baroque halluciné et enfila de belles perles irrégulières. L’esprit classique de nos lettres tant réputées nous imbiba la rétine semble-t-il, intimida nos pulsions scopiques, les réduisant à quelques errements albicoccoquesques ou hosseiniens. Notons au passage la frilosité du pays de Descartes pour l’écran large que les cinématographies citées plus haut favorisèrent joyeusement et qui semble satisfaire l’appétit du cinéphile amateur de sensations. On peut voir aussi dans cet isolement une belle résistance de la grammaire visuelle gauloise à ce qui bascule vite dans l’effet facile trop peu motivé. Malgré tout, peu de visions intelligemment anamorphosées, de regards savamment bridés : bien sûr un Vadim de temps à autre… Observons, au vu de la variété géographique des terres du scope évoquées, que l’argument “spatial” associant les Etats-unis à ce format ne tient pas tant que ça !

Partis de la projection d’un pur divertissement, La fille qui en savait trop de Mario Bava, nous voici réécrivant l’histoire du cinéma – comme art visuel ? Mais on l’aura compris, le mot n’a pas été lâché au hasard : c’est bien de pure-té qu’il est question ici.

Au commencement :

Etait le regard. »

Un Maryline Desbiolles : P U N° 220

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Il s’agit ici de : Il n’y aura pas de sang versé, son avant-dernier livre, paru en 2023 et maintenant trouvable en Livre de poche.
Des femmes ont fait grève à Lyon en 1869 ; c’était la première grève de femmes. Il fallait se faire entendre des fabricants de la soie, des patrons qui vous payaient moitié moins que les hommes, pour le même temps et le même travail, mais il fallait aussi se faire entendre des collègues ouvriers, des délégués « au congrès de l’association internationale des travailleurs », comme Proudhon. Et ce n’était pas forcément plus facile. Certaines de ces femmes, M. Desbiolles les nomme, raconte une partie de leur histoire, les présente comme faisant une « course de relais » parce que c’est un « livre du nous »* et pour « donner du rythme »*. Car ce qui compte, c’est l’écriture, l’intérêt pour les mots, oubliés comme « ovalistes », et tous les mots, qui courent eux aussi dans des phrases quelquefois incroyablement longues

On peut voir et entendre Maryline Desbiolles à propos de ce livre, sur YouTube dans une interview* à la Villa Gillet, le 11 mai 2023

Quelques Poèmes Express qui viennent de ce texte :
– Ils avaient peur. Ils avaient l’habitude.
– La grosse chaleur engloutit la Méditerranée, grand drap froissé et chargé.
– Les mots dépassent ; on parle trop, inutilement.
– Un petit bout de hurlements a dévidé une odeur grège.
– La révolte est une épine ; on ne peut pas la retirer de la rue. Elle a appris à ne pas en démordre.
– Il y a de l’inquiétude dans la chaleur des nuits, dehors, pour elles.
– On est dans la rue, on rit fort, on est moins à l’étroit que les autres.

La Pièce Unique N° 220 est offerte à Lucie Pagès, créatrice, avec Guillaume Collet, de l’asso Les Chiens Fantômes et du festival de courts-métrages Nouveaux rêves à Saint-Etienne.

L’art du paysage : un essai – P U N° 219

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L’art du paysage de Kenneth Clark, traduit par André Ferrier et Françoise Falcon, paru en 1949 chez Julliard puis en 2010 chez Arléa est la Pièce Unique n° 219.

Kenneth Clark (1903-1983) a eu pour principal sujet d’études la Renaissance et une carrière impressionnante : dans les années 30, directeur de la National Gallery, conservateur de la Royal Collection. Aussi conférencier, essayiste, il a plus tard une chaire à Oxford puis, dans les années 50-60, devient présentateur dans des séries sur l’art à la TV.
Sacré bonhomme donc, qui voulait rendre l’art visible par tous.
Ce livre nous conduit de l’art médiéval à Seurat et Cézanne. On y apprend beaucoup, passant du jardin clos et son sens, au Salon de 1860 où «  la première règle était qu’il fallait corriger la nature en vue d’idéal », en passant par l’affirmation : « Michel Ange savait que le paysage était une invention flamande » et bien d’autres informations …ou avis…

Quelques Poèmes Express qui viennent de L’art du paysage :
– Il y avait de mystérieux insoumis. Ce serait une erreur de les croire.
– D’amour épris et réceptifs à l’art, des déchiquetés par l’âpreté.
– Des forces secrètes ont permis d’entrer dans la vieille religieuse.
– Les impressions sont des versions libres du monde, ce théâtre.
– C’est au moment où nous remarquons la porte du tombeau à terre que …
– Chemise à carreaux et barbe, l’énorme a un accent de carte postale.
– C’était un point de départ : un Poussin.
– L’imagination pouvait se fourvoyer, c’est l’essence de sa technique.

C’est offert à Sophie D. qui peint, colorie, et dessine sur une multitude de supports.

En retard sur Un vin, des livres mais…

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En retard, mais voilà la prochaine date : le jeudi 9 janvier, 18h, à l’ Art Hotel !

En retard mais je ne parle pas de ça aujourd’hui.

Je parle de la Pièce Unique N° 218

un Claude Farrère (1876-1957) : L’homme qui assassina, paru au début du XXème siècle (plusieurs dates trouvées : 1907 ? 1919 ?) et des rééditions avec des illustrations, une fois de Henri Farge, une autre avec des bois de Gérard Cochet.
Claude Farrère, jamais lu jusque là, trouvé dans la bibliothèque de la maison à vider. Officier de marine, homme de droite, prix Goncourt 1905, académicien à partir de 1935 … Sans doute peu lu au XXIème siècle même si un volume-compilation est paru chez Arthaud en 2018, titré La mer, l’Orient, l’opium. Même si on l’a cité le 14 décembre dans l’émission de François Angelier, « Mauvais genres » sur France Culture à propos du livre d’Eric Walbecq Paris opium, aux éditions L’échappée, pour son opiomanie.

L’homme qui assassina 
se passe à Istanbul, que Farrère connut bien. Le personnage principal est un diplomate qui arrive en poste dans une Turquie vampiriisée économiquement par les banques et entreprises européennes. Mais il est aussi question d’amour…

Quelques Poèmes Express issus de L’homme qui assassina :
– A la table à écrire, ébène et faïence : Loti.
– Là, le pétrole, ton de sang séché, fini de rire.
– Ces pauvres femmes tiennent en équilibre sur les secrets.
– Je reçois des ventres luxueux dans un pays dépecé. Et baise des femmes.
– La maison trempe dans l’eau. Porte grande ouverte.
– Je vous donne mes os ; il m’est doux de vous les donner.
– Nous vivons, pli triste de la bouche, au fond de ce matin.
Derrière un grand mur, un ravin couleur de nuit, ravin cimetière.
Marbre blanc ciselé mais tapis troué.

Cette Pièce Unique est offerte à Jean-Louis P. …que je ne connais pas…

Un Hervé Guibert : P U N° 217

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Les Le protocole compassionnel de Hervé Guibert (1955-1991), paru en 1991 chez Gallimard, dernier texte sorti de son vivant.
Hervé Guibert a écrit une trentaine de livres, été photographe et a filmé. Dès son premier livre, La mort propagande, en 1977,  il annonce « mon corps est un laboratoire que j’offre en exhibition, l’unique acteur, l’unique instrument ». Dans ce dernier, c’est toujours son corps, mais avec LE SIDA.
C’était mon premier Guibert et j’ai trouvé ça beau, un document intime qui vaut – même s’il est un privilégié – pour beaucoup de malades à l’époque, alors qu’on ne sait pas soigner, qu’on fait des essais, des suppositions. Il raconte le rapport à des soignants, à des proches, à des examens, des médicaments, à sa fatigue, à ses nouvelles incapacités, à sa nouvelle apparence.
Un document intime qui vaut même pour un patient de 2024 vis-à-vis de certains praticiens tout-puissants qui traitent le corps sans respect pour la personne et « objectivisent » le malade (cf : le passage de la première fibroscopie)

Un entretien Christophe Donner – Hervé Guibert, du 16 février 1991, paru dans La règle du jeu, n° 7, mai 1992, reparu en archives et trouvable sur le net depuis le 13 août 2024, est super intéressant sur ce livre.
On peut le compléter par le visionnage d’un extrait d’Apostrophe pour son « roman » précédent : à l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie.

Quelques Poèmes Express  venus de Le protocole compassionnel :
– La situation était d’abandon total, une technique pour ce qui reste d’heures.
– Au-dessus de chaque os, une nouvelle chair, une peau-expérience.
– Elle raccompagnait des chaussures élégantes, chevilles lourdes.
– Quand je hurlerai, je serai sauvé. Je hurlais ; le chien s’en fichait. Chien pas commode.
– Je n’avais pas envie de vive voix et de chair.
– Mille guerres sont tableaux.
– Emballement des premiers instants : on aime les anomalies, protégé par la nuit et de minuscules bougies.
– La vitesse de l’abattoir, de l’éclaboussure de sang.
– Mange, lape, mâche.
– Ce temps dilaté ou boudiné au bord de la piscine avait une très particulière morosité.

Cette Pièce Unique est proposée à Guillaume Collet,
rencontré à Saint-Etienne, grâce à Julia Deck.
Il y a parlé de son deuxième roman,
Les mains pleines chez Bourgois, 2024.

Prochain Un vin, des livres, le jeudi 9 janvier 2025

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C’est noté pour nous.

Je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année.

A bientôt,

Angélique

Best Western ARThotel LE HAVRE Centre
147 rue Louis Brindeau | 76600 LE HAVRE | FRANCE
Tél. : + 33 (2) 35 22 69 44
ARThotel LE HAVRE Centre

Un Roland Dorgelès : P U N° 216

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Roland Dorgelès (1885-1973) s’est engagé en 1914 alors qu’il avait été réformé.
En 1919, paraît Les croix de bois, grand succès, prix Fémina.

Roland Dorgelès, un « mec bien », patriote mais aussi bon écrivain, à la limite du journaliste.
Une belle langue, de l’humour, des informations sur les soldats entre eux, le rapport hommes de troupes / officiers, un esprit de classe. Certains (sous) officiers hors-sol, pas forcément courageux mais prônant le courage, n’aimant ni les intellectuels ni les artistes…
Des descriptions fortes de villages éventrés, de moments de combat ou d’attente.


Quelques Poèmes Express issus de Cabaret de la belle femme de Roland Dorgelès, paru en 1928 chez Albin Michel :
Ventre énorme, blanc fromage, gros godillots, les passants.
D’une voix grêle, les insoumis fendent les gars à la nuque courte.
– On perdait pied, on les entendait rire dans ces décombres.
– La cour à la femme pas bégueule : on arrive aux fesses… mais c’est si peu.
Arrachement de l’orbiculaire palpébral : récit.
– Les livres ? ça ne manque pas…vraiment, c’était encombré, ridicule.
Le secteur de la mort vous attend. Allez-y, il n’y a pas un arbre, pas un champ.
Pour n’être pas gêné, mieux vaut la même chose chaque nuit, sans jamais varier.
– Il avait un grand talent pour l’erreur.
– Jamais on ne le vit, officier à monocle, injurier poète, cycliste et ballets russes.
– De bouche en bouche : – faîtes passer, faîtes passer, puis un muet…
– Un petit air de noce, d’homme saoul. Une discussion confuse. On s’égosille.

L’idée est de l’offrir à Joy Sorman, aussi invitée de la carte blanche de Julia Deck, à la médiathèque de St Etienne, le 30 novembre 2024.

Super d’être dans la carte blanche de Julia Deck !

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Masterclass Julia Deck |

Masterclass Julia Deck

Entretien – dialogue

Le 30/11/2024 de 10:00 à 16:30 CatégorieCulture littéraire

Tarentaize, 24 Rue Jo Gouttebarge, 42000 Saint-Étienne
Conditions : Entrée libre.

Description

Julia Deck s’est imposée comme une figure incontournable de la littérature française contemporaine dès son premier roman, Viviane Élisabeth Fauville, publié en 2012 par les éditions de Minuit.
Avec un style incisif et une grande maîtrise narrative, elle a rapidement attiré l’attention des critiques et des lecteurs.
Julia Deck est l’autrice de plusieurs romans qui explorent avec brio les complexités psychologiques et les intrigues singulières de personnages, souvent en marge.

=> Grand entretien avec Julia Deck : samedi 30 novembre, 10h-12h
Julia Deck débute sa carrière littéraire en 2012 avec Viviane Élisabeth Fauville, un roman qui la propulse sur le devant de la scène littéraire.
Ses oeuvres suivantes, Le Triangle d’hiver (2014), Sigma (2017) et Propriété privée (2019), confirment son talent pour explorer les zones d’ombre de ses personnages.
Elle explore les thématiques de l’identité, de la solitude et de l’aliénation. Ses histoires mettent en lumière les contradictions et les tensions de la vie moderne.
Ann d’Angleterre est son dernier roman paru lors de cette rentrée littéraire au seuil.

En avril 2022, la mère de Julia Deck subit un grave accident. Contre toute attente, elle entame un long processus de convalescence.Julia Deck explore en parallèle la vie de sa mère, une femme issue d’une famille ouvrière anglaise, passionnée de littérature, qui a gravi les échelons sociaux et s’est installée en France, tout en maintenant des relations complexes avec sa famille en Angleterre. Julia découvre une étrangeté dans l’histoire familiale, un secret auquel seule sa mère pourrait répondre.

=> Julia Deck en dialogue : samedi 30 novembre, 14h-16h30
Julia Deck dialoguera avec deux écrivains ou artistes, Joy SORMAN et Catherine HEMERY-BERNET.

→ Joy SORMAN

Après avoir enseigné la philosophie, Joy Sorman se tourne vers l’écriture et publie son premier roman Boys, boys, boys en 2005, qui lui vaut le prix de Flore. Membre du collectif d’écrivains Inculte de 2005 à 2011, elle a également été chroniqueuse de télévision et animatrice radio.
Avec Le témoin, denier roman publié aux éditions Flammarion, début 2024, Joy Sorman poursuit, cette fois à travers la fiction, son exploration de nos « lieux communs », ceux qui racontent le monde et jettent une lumière crue et acérée sur la société dans laquelle nous vivons.
Dans ce roman mâtiné de réel, l’auteure imagine qu’un homme, nommé Bart, pénètre à l’intérieur du Palais de Justice de Paris et décide de s’y installer clandestinement. Caché la nuit dans un plafond et arpentant le jour les salles d’audience, il assiste au spectacle de la justice – ou est-ce plutôt à celui de l’injustice ? Mais pour quelle raison Bart a-t-il quitté sa vie et organisé sa disparition ? Que cherche-t-il dans ce lieu inhabitable ?L’œuvre de Joy Sorman se caractérise par une écriture singulière et un goût prononcé pour l’immersion. Ses thèmes de prédilection ont trait au corps, à l’identité, à l’altérité et aux façons d’habiter la ville. Ses romans, souvent hybrides et très documentés, mêlent fiction, observation et sciences humaines.
Quelques-uns de ses ouvrages  :
Boys, boys, boys (2005)
• Du bruit (2007)
• Comme une bête (2013, prix François-Mauriac de l’Académie française)
• La Peau de l’ours (2014)
• Sciences de la vie (2017)
• À la folie (2021)
• Seyvoz (2022, co-écrit avec Maylis de Kerangal)
Le témoin  (2024);

 

→ Catherine HEMERY-BERNET

A la manière de Lucien Suel et ses « Poèmes Express » et de l’artiste André Cadéré (1934 -1978) qui venait déposer ses oeuvres dans les expositions des autres, et qui a maintenant ses « bâtons » dans des musées d’art moderne du monde entier, Catherine Hemery-Bernet, artiste plasticienne française contemporaine, squatte le travail d’écrivains et d’écrivaines.
Les Pièces Uniques sont faites à partir de livres existants, d’auteurs reconnus, publiés.
Trois livres en un – un livre objet : qu’elle envoie à des « gens de la profession », bouteille à la mer, avec réaction en retour ou non.La réaction de Julia Deck est cette invitation dans notre médiathèque !

 

Modération de Guénaël Boutouillet, conseiller littéraire de la fête du livre de Saint-Étienne.

32 ème festival Les BOREALES

Les Boréales, c’est de la musique, de la danse, du théâtre, du cinéma, des expos et la LITTERATURE.
Cette année, le pays mis en avant est la Finlande.
Mais il n’y a pas que des auteurs finlandais.
Les Islandais étaient nombreux ce week-end : Hallagrimur Helgason, Thora Hjörleifsdottir, Sigridur Hagalin Björnsdottir et Jon Kalman Stefansson.
Des Norvégiens également, tous deux chez Gallmeister : Maren Uthaug et Lars Elling.

De Finlande,
– le poète, musicien, et activiste same, Jalvvi Niillas Holmberg, auteur de La femme grenouille, paru au Seuil en 2024..
– Pirkko Saisio, auteure multi-cartes, dont deux tomes d’un « journal intime » La trilogie de Helsinki viennent de paraître chez Robert Laffont en 2024.
Ces deux auteurs sont traduits par Sébastien Cagnoli
– Maria Turtschaninoff, Finlandaise suédophone autrice de Nevabacka chez Paulsen 2024. Traduction de Marina Helde et Johanna Kuningas.

A remarquer : les Sames prennent place dans la littérature de ces contrées.
Holmberg voit son livre comme la continuité de son activisme contre le colonialisme qu’a vécu ce peuple, sous forme de christianisme autrefois et maintenant d’écologie. Les peuples autochtones en ont assez qu’on choisisse pour eux, assez de l’extraction minière, des coupes massives de forêts, assez qu’on les tienne éloignés des décisions.
Son livre évoque la dualité de deux modes de valeurs, la vision moderne et la culture originelle.
Maren Uthaug (en blanc et noir sur la photo) est à demi Same mais elle insiste, elle, dans son livre, 11 %sur le féminisme. Elle le fait de manière complètement humoristique et radicale.

Remarquable et féministe aussi : Magma de Thora Hjörleifsdottir, aux éditions Agullo,, traduit par Jean-Christophe Salaün. Cette auteure a, auparavant, publié de la poésie. Le texte se présente en courts chapitres, de plus en plus courts, montrant que Lilja commence à s’effacer. Très frontal, cru, il a pour but de dénoncer la violence invisible, psychologique dans une relation toxique. Lilja est une jeune femme ordinaire,  sans fragilité, avec un socle social solide.
Thora Hjörleifsdottir a eu, à l’époque de la publication en Islande, un peu peur des réactions, a été la première surprise de la réception hyper-positive du livre. Il est maintenant traduit en treize langues et Oprah Winfrey en a parlé en 2021.
Sigridur Hagalin Björnsdottir et Jon Kalman Stefansson ont clos le week-end. Avec le charme (oui, je sais…) et l’humour qu’on connait à l’auteur de Mon sous-marin jaune, éd. Christian Bourgois et à son traducteur Eric Boury.