polar à la plage 2025 – la semaine prochaine

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ALORS,
– Lecture – arpentage d’Elle le gibier d’Elisa Vix à la médiathèque Oscar Niemeyer mardi10 à 15h.
– Tribunal des flagrants des livres,  mercredi 11 à 18h30, au même endroit.
– Atelier d’écriture avec David Coulon , jeudi 12 à 10h au pôle Simone Veil.

Et puis, après, c’est sur la digue promenade, avec les auteurs, samedi 14 à partir de 14h et dimanche 15 dès 10h. Rencontres, conférences, slam, théâtre de rue

VENEZ !

Et pour plus d’infos sur le festival, sur certains auteurs : Thomas Cantaloube, Gwenael Bulteau par exemple, écoutez le podcast !

Un Yannick Haenel : P U N° 229

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 La solitude Caravage
de Yannick Haenel, paru en 2019 chez Gallimard et trouvable en Folio
est un livre d’histoire de l’art mêlé à un récit d’apprentissage.
Le point de départ est la rencontre avec le désir.
Désir de l’auteur, à 15 ans, pour une femme peinte.
Désir né d’un détail en noir et blanc d’une reproduction, un visage dans un livre d’art.
Puis les retrouvailles, quinze ans plus tard, dans un musée : la femme fantasmée est Judith et elle est en train de tuer Holopherne…
L’émotion originelle et rejouée entraîne l’écrivain dans le travail et la vie de Caravage (1571-1610).
Et, dans plusieurs tableaux, Haenel retrouve la même femme.
Celle qu’il voyait douce, tue.
Celle qui est peinte dans d’autres toiles en sainte est une courtisane.
Haenel enquête et donne des éléments pour saisir le Caravage
dans ses émotions et dans son siècle.

Quelques Poèmes Express issus de La solitude Caravage :
 
– J’étais soldat et, d’un geste froid, taillai un coeur.
– Le feu d’un visage me suffisait ; j’étais heureux.
– Des bourreaux s’acharnent, des bouches crient, un visage geint.
– Les pierres précieuses ; cette opulence si profane, exclusivement matière.
– Scintille la femme déshabillée : seins, croupe, hanches giclent.
– On n’y voyait rien. Un paquet de lueurs, un éclat cru.
– Sable de l’engrenage, le médiocre.
– Offerte la couleur, des ocres dans des bleus pour peindre le mouvement.
– La prostitution avale le trouble et le sexe représente la misère.
– La sexualité est avant tout jouée, en témoignent ces corps s’emparant de l’espace.
– Les arômes macèrent et le suc suinte, dimension de l’accomplissement.
– Fascinés les affamés se cognaient contre les richesses.
– Ce n’est pas parce qu’apparaît le réalisme que s’ouvre la réalité.
– Une tête de mort d’un noir boueux scande la pauvreté du visible.
– Dans sa chair vigoureuse, elle figure l’intraitable, le pas fade.
– Cette larme qui coule dans une carafe existe, glisse, chaude.
–  La rumeur a tort de s’imaginer fermée sur sa violence.

 La Pièce Unique n° 229 est offerte à  Jean-Luc Thierry, collectionneur d’art un peu spécial…
Sa collection est et sera montrée sous le titre « Invitorama » en sept fois au Portique, Centre d’Art Contemporain du Havre.

Un Carlos Liscano : P U N° 230

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Carlos Liscano ( 1949-2023) Uruguayen, victime pendant 13 ans de la dictature militaire, s’est mis à écrire en captivité.
« Au début, je ne songeais pas à faire un livre, explique -t-il. Ecrire était une manière de garder le contrôle de mes pensées, pour ne pas sombrer dans le délire. »
 Le papier est rationné. Il écrit d’une écriture minuscule. Un jour, un codétenu qui va être libéré lui propose d’emporter ses textes. Le premier livre de Liscano s’évade donc avant que son auteur ne quitte la prison.

Ce premier livre, c’est Souvenirs de la guerre récente, que Belfond puis 10-18 publieront en français, traduit par Jean-Marie Saint-Lu.
Cela commence comme la vraie histoire de Carlos Liscano :
des militaires cognent à la porte…
Ensuite, ce n’est pas le pénitencier, mais un camp militaire isolé, hors du monde.
Parce qu’il y aurait la guerre. Sauf que le temps passe et rien ne se passe.
Si ce n’est que l’homme s’habitue à ce rien. «Le moine, le soldat et le prisonnier sont libres. Tous leurs problèmes sont réglés par la loi. Il suffit de la suivre. Même la désobéissance trouve sa punition. Tout est tracé. » dit Liscano
Buzzati et Kafka sont là. L’humour et l’absurde aussi.

Voilà quelques Poèmes express issus de Souvenirs de la guerre récente :
– La lecture, c’est du papier, c’est essayer de connaître.
– Il n’était pas certain que nous trouvions quelque chose dans notre imagination.
– Mourir est devoir et sauve la civilisation.
– Deux étaient armés, fusil et carabine. Ils fermèrent les portes.
– La restructuration concernait le vide ; le terrain nous était connu.
– Tout le personnel était chaud et commença à se déplacer comme un troupeau qui charge.

 

Un vin, des livres – mai 2025 – 1)

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La pire espèce de Cristian Fulas, éditions La Peuplade, 2025. Traduit du roumain par les Couriol. Ce deuxième livre de Fulas est hyper-différent.
Le premier, Iochka se passait loin de la capitale, avec des personnages loin du pouvoir. On y suivait un homme sur toute sa vie. L’amour était un des sujets du livre.
Dans La pire espèce, il y a peu d’amour.
Le pouvoir et son corollaire, la corruption, sont le sujet.
Un homme politique -dont on ne saura que le nom – va entrer en prison.
On suit les gens qui ont travaillé pour lui, pour sa sécurité, pour la propagande de son parti. La plupart de ces hommes sont partis de rien, profitent largement de la situation.
Tout se passe en une journée. Elle commence fort et finit encore plus fort.
Lire ça un peu avant les élections présidentielles roumaines, avec le risque d’arrivée des George Simion et Calin Georgescu à la tête du pays rendait le texte encore plus fort.
Et
voilà un ajout prometteur du 27 mai par Floria Couriol :
« Et voici le 3 eme roman à traduire, à la suite. Excellent projet issu du talent de Cristian Fulas, de la confiance en lui et en nous ( humbles traducteurs) des éditeurs de la Peuplade et du public qui est le premier véritable critique du texte. Ce sera tout à fait autre chose que “ La pire espèce “ ou que “ Iochka” … mais je vous en dirai un peu plus dans quelques temps…. »

Les têtes hautes de Martin Thibault, éditions bordelaises Do, 2025 :
Un premier roman.
Des ouvriers font chaque semaine un loto.
Le narrateur, syndicaliste, passé par la fac, n’y croit pas mais trouve sympathique ce truc qui fait du lien entre 12 copains ou juste collègues.
Un jour, ils gagnent.
Ils ont tous des idées différentes sur la manière de dépenser les gains.

La version de Fenoglio de Gianrico Carofiglio, traduit de l’italien par Elsa Damien, paru en poche en 2023. Un polar mais pas vraiment. Fenoglio est le maréchal de police, intelligent, cultivé, sensible, personnage récurrent de l’écrivain – procureur – ex-sénateur Carofiglio. Ici, il y a peu d’action. Fenoglio, opéré de la hanche parle de son métier avec un jeune homme accidenté, chez le kinésithérapeute.
On peut penser que Fenoglio = Carofiglio

Prochain Un Vin, des livres prévu le jeudi 19 juin, à partir de 18h à l’Art Hôtel.
Mais avant, il y aura tout ce qui a encore été dit en mai, parce que vous lisez beaucoup.

Un Gérard Delteil : P U N° 228

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Gérard Delteil est né en 1939 et a BEAUCOUP écrit à partir de 1983 : articles, romans noirs.
K Z retour vers l’enfer est, comme Les années rouge et noir, un de ses bons romans historiques. Paru en 1987 chez un petit éditeur, réédité chez Métailié en 1998, actuellement indisponible en version papier – sauf seconde main -,  réédité numériquement.
On trouve peu d’infos sur ce texte mais l’association des bibliothèques françaises le répertorie dans une liste d’ouvrages sur le fascisme d’hier et d’aujourd’hui  et l’association française Buchenwald Dora et Kommandos le cite comme « un des rares romans s’appuyant sur certains aspects de l’univers concentrationnaire ».
On est en Pologne, en 1945, dans un camp de travail ; les prisonniers, politisés, sont au courant de l’avancée rapide des soviétiques et se révoltent. Les personnages (détenus, comme Kapos, ou militaires) sont bien campés. L’auteur rend compte des croyances politiques d’alors.

Quelques Poèmes Express qui en sont issus :
–  Crânes rasés, rangers : des poussières dans les couloirs de la station les Halles.
Il avait vendu la main d’un Obersturmführer… c’est évidemment un peu plus coûteux que le matériel de série.
Vous êtes placé sous contrôle. Sous le contrôle de la mémoire.
Des lueurs de haine passèrent dans les regards, quelque chose de vieux, de ferme.
– Relâchés pendant la nuit, les visages, traces effacées, pas de transpiration.
– Il administrait des coups à la peau des animaux.
– Dentition répertoriée, victuailles rapportées et de quoi se saouler.
– Il s’efforça de maîtriser la main dans les cheveux d’une coiffeuse à lèvres de magazine.

Dominique, rencontré grâce au MZ, est celui qui a reçu ce « trois  livres en un »

Planètes intérieures au M Z :

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A partir du 9 mai 2025, exposition au M Z
des petites planètes
ou « planètes intérieures »
d‘Eric Enjalbert :
Des intérieurs d’artistes: bdistes, marionnettistes, peintres, collectionneurs, éditeurs…
Des intérieurs en couleur
et sous une forme étonnante

 

Un vin, des livres – avril 2025 – 2)

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Aussi, un peu de livres étrangers :
– Dossier Akhmatova du Mexicain Alberto Rey Sanchez, aux éditions Les fondeurs de briques, 2023, Toulouse. Traduit par Marianne Millon. Livre primé en 2022 au Mexique. Un roman-biographie, avec une construction mosaïque, sur la poétesse russe Anna Akhmatova, sa vie très dure sous Staline, son oeuvre.
– Les éblouissements de Pierre Mertens (1939-2025), paru au Seuil en 1987. Prix Médicis. Sur un autre grand auteur méconnu : Gottfried Ben (1886-1956).
– Les trois femmes de la Baltique d’Ann Christin Antell. Traduit par Sébastien Cagnoli, éditions Hachette. 2 tomes de cette trilogie sont sortis. Nous sommes en Finlande au XIXème siècle, alors qu’elle fait partie du grand duché de Russie. Les faits historiques sont très présents. C’est féministe, malgré la 1ère de couv’, ce n’est  » pas du tout à l’eau de rose. C’est un livre de détente par un grand écrivain » dit Gérard Collard, le libraire de la Griffe noire.
– Un thriller tordu, sanglant : La leçon du mal de Yusuke Kishi. Traduction du japonais de Diane Durocher.
– Un livre à part : Atlas inutile de Paris, de Vincent Périat, éditions Le Tripode, 2024 : 100 cartes de Paris. Oeuvre de piéton. Cartes toutes plus étonnantes les unes que les autres, pas forcément utiles mais amusantes.
Et beaucoup de livres français, de femmes :
– Les vivants d’Ambre Chalumeau, éd. Stock : écriture légère, d’ado, sur l’amitié, la mort d’un ami, la découverte de l’âge adulte.
– Les séparées de Kethevan Davrichevy, chez Sabine Wespieser, 2012 : dans les années 80,  l’amitié fusionnelle de deux filles pendant l’enfance. Des malentendus. La perte et la fin d’un temps.
– Nos insomnies de Clothilde Salles, dans la collection l’Arbalète, Gallimard 2025. Un premier roman. « Une écriture magnifique » dit D. Une petite fille raconte la vie dans sa famille. Tous sont insomniaques parce que le père l’est. Il est tout le temps excédé. Les choses ne sont jamais nommées mais…
– L’oiseau des Français de Yasmine Liassine, chez Sabine Wespieser, 2024. Premier roman, dans la sélection de Terres de paroles 2025 : des Français sont retournés en Algérie après 1962. Différents points de vue, portraits. L’enfermement des femmes.
– Depuis toujours nous aimons les dimanches de Lydie Salvayre, Points, 2025 : un éloge de la paresse comme acte politique, contre la consommation. De l’humour, de l’impertinence.
– Gaelle Josse : plusieurs livres : Le dernier gardien d’Ellis Island, éd. Noir sur Blanc, un roman émouvant qui fait revivre la crainte au moment des passages, des coups de tampon à l’entrée sur le territoire. Aussi : De nos blessures un royaume, éd. Buchet Chastel : une danseuse qui veut continuer à vivre. Une déclaration d’amour à l’art, la littérature pour réussir à se battre.
– Avant que ça commence  de M. Laure Brunel-Durin  et Valérie Peronnet, J’ai lu, 2024. L’une est commissaire et profileuse, l’autre, journaliste. C’est « drôle et glauque », ça parle des femmes dans le milieu.
– Sourdre de Zoé Bescond de Senneville : poésie autobiographique venue du fait qu’elle est devenue sourde à 30 ans, aux éd. Maelström Révolution. Elle était présente aux journées de la poésie organisées à Danton dernièrement.
Aussi quelques hommes :
– Le rêve du jaguar de Miguel Bonnefoy, 2024, Payot-Rivages : à partir de 1900, trois générations au Vénézuéla. « ce style ! coloré ! »
– Photo sur demande de Simon Chevrier, Stock, 2025. Sur l’homosexualité, le mal être. Premier roman d’un élève du master de création littéraire. Goncourt du premier roman.
– Un essai de Peter Turchin, anthropologue : Le chaos qui vient,éditions du Cherche-Midi 2024. Né en URSS, installé aux USA en 1977, il a créé la « cliométrie » la science de la complexité, en 2003. Les choses se reproduisent en cycles. Il y a trop d’élites, des riches rares mais tellement riches et des gens pauvres nombreux, désespérés.
– Patrice Autréaux chez Gallimard : « j’ai lu tous ses livres. J’adore son style » : L’époux, Dans la vallée des larmes.
– François Cheng : Une nuit au cap de la Chèvre, Albin Michel, 2025 : invité pour une lecture en Bretagne, il y reste seul pour méditer. Cela donne ces poèmes.

Le prochain Un vin, des livres : le 15 mai !

Poésie-bagarre

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Poésie-bagarre est un beau titre. C’est celui du recueil de Sarah Kügel, paru aux éditions Baraques en 2025.
Baraques, comme Baraques Walden où, chaque jeudi et vendredi soirs, à Rouen, 59 rue du Pré de la Bataille, on peut écouter des textes, des musiques.

Sarah Kügel est graphiste et c’est elle qui a réalisé cette première de couverture, dessin et typo.
Le titre, l’image disent la personnalité de Sarah Kügel qui écrit et se bat mais de manière rigolote ou soft avec la langue, le corps, la relation amoureuse.

C’est un livre de poésie du plaisir, du désir, un ensemble érotico-punchy, d’amour physique et pas que.

Voilà quelques traces de son écriture – mais des poèmes entiers comme Digression douce (p 47) montrent encore mieux combien l’auteure aime les mots –  :
 » les pavés turbulents pleins de soiffeurs joyeux » (p 11)
«  ça durerait des heures à se lécher les petits détails » (p 35)
 » l’heure des hommes-goûters » (p 43)
«  je te trempe et je te déguste » (p 126)
«  sous la bouscule des doigts » (p 135) 

 

Un Chloé Delaume : P U N° 227

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C’est Phallers.
C’est paru en 2024 en collection Points.
Vous êtes une femme ?
vous êtes féministe ++ ?
ou, même pas !
juste vous êtes : lisez le.
C’est du lourd, c’est sûr, mais drôle, vraiment.
Ce qui s’y raconte ?
Une sororité qui fonctionne, des femmes qui s’assemblent, font peur et ont un pouvoir anti-agression : P 94, référence à : « …un article de Molly Fisher (…) dans le New Yorker : peut-être que craindre les femmes, « est aussi commencer à les voir comme des êtres humains. »
Comment Chloé Delaume le raconte ? :
– à la manière d’un roman graphique : vous n’avez pas les dessins
(si : dans votre tête : vous visualisez  la démarche de l’homme Alpha abrité par une coque en titane ou le type qui hèle Violette : P 11 :  » Allez, souris, fais pas la gueule. Violette marche vite et en silence, elle ignore les questions qui déferlent, l’éclaboussent et la noient. Ses yeux cherchent la sortie ; elle tangue d’être ferrée. Allez, juste un café, t’inquiète, c’est moi qui paie. »)
mais vous avez les onomatopées :  «  SCHBOUM SCHBOUM SPLOTCH »
– et, plus sérieusement  :
en mettant dans la bouche des hommes ce que disent les femmes quand elles sont victimes d’attouchements ou de viol : P 61 : «  hoquetant face caméra : c’est elle qui m’a fait ça. C’est elle mais j’ai pas de preuves et personne ne me croit. »
 et en reprenant un de leurs systèmes de défense : P 61 :  » … un prof épuisé d’être harcelé par des gamines travaillées par leurs hormones qui projettent tant sur lui  qu’elles en font un objet. Alors de temps en temps, évidemment, hein, puisque c’est elles qui insistaient. » (… Genre, c’est pas moi, c’est elle… Toutes des… sauf les « tradwives » évidemment)
… 

Quelques Poèmes Express issus de Phallers

– Il pleut, pailleté noyé, la route est longue.
– Les hommes grimacent face caméra : agitation des hormones.
– Pour neutraliser le leader, ne pas attendre, agir.
– Elle n’a rêvé de rien, se l’est formulé.
– Comble du coup de théâtre : il a le sirocco dans la tête depuis que sa mère a un caniche.
– Au trumpiste le doigt de féministes, le majeur, fait un tas de choses.
– Près de 200 personnes s’entassent : moment de solitude.
– Au milieu d’un siècle dernier, Elvis Presley hulule
– En carence de sentiments, le nouveau pulvérise un spray à la rose.

Et même si on n’est pas l’ennemie des hommes – parce qu’y en a des bien, on en connaît – on l’offre à une femme, évidemment…

Un vin, des livres – avril 2025 – 1)

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Tout d’abord, la date de la prochaine réunion à l’Art Hotel :
le jeudi 15 mai, à partir de 18h.

En avril, il a été question de :
– Voir plus loin d’Esther Kinsky, traduit de l’allemand par Cécile Wajsbrot (elle-même auteure), paru à Berlin en 2023 et aux éditions Christian Bourgois en 2024 : un texte plus ou moins autobiographique. En 2004, Esther Kinsky a racheté un cinéma abandonné dans une petite ville hongroise, l’a remis en état et a tenté de le faire vraiment renaître. Un texte qui lie deux arts, l’écriture et le cinéma.
Les descriptions du village, de la pauvreté des gens qui y vivent, leur relation à la culture font contrepoint avec l’amour du cinéma, l’espoir de le ramener là. Amour et espoir déçus. Mais elle est allée au bout du rêve. Les travaux ont été faits, des séances ont eu lieu, elle s’est fait plaisir avec des films de l’histoire du cinéma et de son panthéon qu’elle a pu projeter
Plutopia – une histoire des premières villes atomiques de Kate Brown, paru aux USA en 2013, chez Actes Sud en 2024, traduit par Cédric Weis  : un essai – reportage sur deux villes , Richmond dans l’état de Washington et Ozersk, au sud de l’Oural où a été produit le plutonium pour fabriquer des armes nucléaires fin années 40, jusqu’aux années 2010.
On croit qu’un des deux endroits est pire que l’autre, pas du tout !
C’est le même fonctionnement, et surtout les mêmes dysfonctionnements (différences de statut des personnes qui y travaillent, secret, travailleurs mal formés, pollution, maladies…).
Sur les cinquante ans étudiés, le parallèle est constant.
– L’opération Jackson Pollock de Christian Carisey, éditions Kubik, 2025 : un roman historique sur les années 40-50. On trouve là le FBI, la CIA, le Kominform,  Jdanov, les personn(ag)es de Lee Krasner et Pollock.
L’expressionnisme abstrait est choisi, et ce peintre plus précisément, parce que très américain (plus que Gorky, le juste émigré ou que Rothko trop juif) pour s’opposer au réalisme soviétique.
L’art est politique et, grâce à cela, Jackson Pollock est mis en avant.

La suite d’avril bientôt .