Auteurs français dont on a (re)parlé :
Fabien Drouet : « je serai jamais morte« , éditions des Lisières : L’histoire de sa cohabitation avec sa grand-mère. Une grand-mère pleine d’énergie, née en Tunisie, Des moments collectés.
– Clémentine Mélois : Alors, c’est bien, éd. Gallimard. sur son père mort, mais pas triste du tout.
– Bérénice Pichat : La petite bonne, éd. Les Avrils. « On s’attend à quelque chose et c’est autre chose qui arrive. » dit M-H. « Une écriture, un rythme »
Eric Chacour : Ce que je sais de toi, éd. Philippe Rey, un premier livre. « Une très belle histoire ». Le prix Terres de paroles 2024
– Marion Brunet : L’été circulaire. « un roman social, un grand texte ». Dans le sud, deux ados et une famille peu aimante.
– Nina Léger : Mémoires sauvées de l’eau, éd. Gallimard. Prix du roman historique. Californie, entre la ruée vers l’or et les incendies de 2025.
– Alexis Jenni : Le passeport de Mr Nansen, éd. Paulsen : années 1920, la famine en RussieDes milliers de personnes ont bénéficié de ce passeport créé légalement. Des inconnus mais aussi : Chostakovitch, Chagall, Stravinsky, Rachmaninov…
– Edouard Philippe : du polar politique qui fonctionne : Dans l’ombre, en poche
_ Mona Cholet : Sorcières, la puissance invaincue des femmes : la chasse aux sorcières à partir de la Renaissance (et non du Moyen-Age). Ce qui subsiste de l’idée de sorcière dans la société contemporaine : la femme vieillissante, indépendante ou sans désir d’enfants. « complètement scotchée sur le niveau » dit M-A
– Vanessa Springora : Patronyme, éd. Grasset : Le père de V S est mort quand le premier livre est sorti. Il vivait dans un grand désordre. L’histoire du grand-père qui a pris ce nom pour changer d’identité, ayant été nazi.
– Jeanne Benameur : Vers l’écriture, éd. Actes Sud. « un super style ! » Sur les ateliers d’écriture qu’elle a menés, une écriture pour soi, pas en vue de publication. « De toute façon, tous ses livres sont beaux » dit V.
– Rose-Marie Lagrave x Annie Ernaux, Une conversation , éd. EHESS. La sociologue et l’auteure, prix Nobel sont deux « transfuges de classe »
Quelques auteurs étrangers :
– Boualem Sansal : toujours emprisonné… 5 ans de prison requis pour… avoir juste dit ce qu’il pense… : Le serment des barbares en Folio, sur l’Algérie post-coloniale.
– Max Lobe : La danse des pères, éd. Zoé. Max Lobe est d’originaire camerounaise mais vit depuis ses 18 ans en Suisse. Parle de cela, d’un jeune homosexuel, au père grandi sans parents, pas tendre.« des personnages féminins forts; un style : du métissage linguistique » dit B.
– David Grann : les naufragés du Wager, en collection Points. Vers 1750, au Cap Horn, un bateau de la Royal Navy, le journal d’officiers restés à bord plusieurs mois, puis revenus par des voies différentes en Angleterre. Roman historique bien documenté.
– Iouri Bouida : Le train zero, L’imaginaire-Gallimard : dans une petite ville, une petite communauté pauvre. Une gare. Tous les jours, un train plombé. D’où vient-il ? Et où va-t-il ?
– Anna Enquist : Quatuor, Actes Sud, 2016. Un roman psychologique. Une femme de 80 ans, psychanalyste et violoniste. La disgrâce de la vieillesse. La musique qui console. Parallèlement, le démantèlement de la culture et de la santé aux Pays-Bas.
– Marwan Bakhti : Comment sortir du monde, premier livre aux nouvelles éditions du Réveil. « très touchant, plein de sensibilité » dit M-C. De père maghrébin et de mère française, le personnage découvre son homosexualité, cherche à partir mais est aussi attaché à la campagne où il vit.Il se réfère un peu à Edouard Louis mais son écriture est différente.
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Archives de catégorie : Un vin des livres
Un vin, des livres – mars 2025 – 1)
Mis en avant
Mascarade de Robert Coover (1932-2024), traduit par Stéphane Vanderhaeghe, éditions Quidam, 2025 :
un roof-top luxueux, une party monstre, un ascenseur qui monte mais ne descend pas, des tas de gens.
Ce que je préfère : la fin, extraordinaire !
Déjà, en 1988, paraissait Gerald reçoit de Robert Coover, aux éditions du Seuil : comme Mascarade, le roman entier était le récit d’une soirée avec beuverie, sexe, chahut. Unité de lieu et de temps.
Mascarade a un côté surréaliste : la bonne soeur, les corps, la mort.
L’intérêt du texte est dans sa construction : sans paragraphes, sans ponctuation, sans crier gare, un flot de paroles et des changements de locuteur fréquents mais presque invisibles à un lecteur distrait.- Le créateur de poupées de Nina Allan, traduction de Bernard Sigaud, 2021 chez Tristram, comme les autres romans traduits en français de cette auteure : La course, La fracture, Conquest.
Dans tous les livres de Nina Allan, on est dans la vie « normale », et tout à coup, un peu, pas beaucoup, on glisse dans le fantastique.
Ici, le narrateur, personnage principal, est un nain, collectionneur puis créateur de poupées. Il a une relation épistolaire avec une jeune femme, elle aussi collectionneuse et veut la rejoindre. Voyage dans une Angleterre rurale.
Entre les moments où il raconte sa vie et son périple, sont reproduits dans leur intégralité les textes d’une écrivaine, Ewa Chaplin.
S’il s’agit d’une écrivaine fictive, on a pourtant des éléments de réel : sa biographie, ses nouvelles. - Neiges intérieures d’Anne-Sophie Subilia, éditions Zoé, 2022 : comme dans
L’épouse, on est dans un lieu assez clos, un bateau de petite taille sur lequel cohabitent pour un travail de recherche dont on ne saura pas grand-chose six personnes – deux femmes, quatre hommes – qui ne se connaissaient pas auparavant. Ils descendent quelques fois à terre, dans une zone arctique.
Nous lisons le journal d’une des passagères qui a ses failles, et qui conte la promiscuité, les alliances, les idées préconçues, les relations homme/femme.
Le prochain Un vin, des livres, est prévue le jeudI 3 avril à L’ART HOTEL
Et, avant, bientôt… les autres livres dont il a été question
Un vin, des livres – février 2025- 3)
Déjà, un oubli dans les textes étrangers :
Les romans historiques de l’Américaine Marie Benedict qui redonnent leur place aux femmes:
Madame Einstein,
La femme qui en savait trop sur Hedy Lamarr
L’affaire Mitford
Romans français – presque que de femmes ! – :
– Anatole Bernolu a disparu de Pauline Toulet, éditions Le Dilettante. Un premier livre : un jeune fait un travail d’anthropologie sur les marabouts à Paris, écrit sur Levi-Strauss, possible assassin de ses collègues. Par ailleurs, « Perecien », il ne prend et ne descend que dans les stations de métro sans E…
On l’a compris : loufoque et sympathique.
– Madelaine avant l’aube de Sandrine Collette, 2024, chez J.C. Lattès. Prix Goncourt des Lycéens 2024. « très bien écrit ». dans un petit village paumé, dans un temps indéfini mais qui pourrait être le Moyen-Age, une sorte de conte. Une fille rebelle fait bouger les lignes.
– Frapper l’épopée d’Alice Zeniter, Flammarion 2024. Cela se passe en Nouvelle-Calédonie. Une enseignante revient sur cette île et travaille dans une classe avec des jumeaux kanaks.
– Pietra viva de Leonor de Recondo, 2013 chez Sabine Wespieser, trouvable en Folio. 1500 : Michel Ange quitte Rome pour trouver à Carrare le marbre pour le tombeau du pape Jules II. « Superbe ; j’adore tout ce qu’elle écrit »
– Il n’y aura pas de sang versé de Maryline Desbiolles, 2023 Sabine Wespieser, trouvable en Livre de poche : la première grève de femmes. A Lyon, deux ans avant la Commune. L’histoire de 4 femmes « ovalistes », une Italienne et trois Françaises d’origine très modestes. « très humain et féministe »
– Les roses fauves de Carole Martinez, Gallimard 2020, et en Folio. Ecrit comme un conte, faisant écho à son premier roman, Le coeur cousu. Trois histoires se mêlent, celle de l’auteure écrivant ce roman, d’une postière en Bretagne, de ce qui s’est passé en Andalousie.
Quand même … deux textes d’hommes :
– La barque de Masao, dernier livre sorti d’Antoine Choplin, éd. La fosse aux ours. Mais TOUT Choplin est de la même délicatesse et donc à lire.
– Les guerriers de l’hiver d’Olivier Norek, éditions Michel Lafon. Son premier non-polar. Sur la guerre en 1939, entre la toute petite Finlande et la très grande URSS, avec Simo, un petit paysan, transformé en sniper, surnommé « la mort blanche » et devenu une légende. Evident parallèle avec l’actualité.
Le Jeudi 6 mars, 18h, prochain Un vin, des livres.
Un vin, des livres – février 2025 -2)
On avait beaucoup lu : il faudra sans doute un 3 ème volet.
En romans étrangers, on a parlé de :
– Impossibles adieux de Han Kang, Prix Nobel de littérature 2024, traduit du coréen par Kyungran Choi et Pierre Bisiou. « Un texte très poétique. Il neige tout le temps. On a des images qui créent des sensations : des pieux noirs dans un paysage de neige, un oiseau. L’histoire de deux femmes. Combien l’histoire habite les générations suivantes. »
– Propre d’Alia Trabu Eco Zeran, éditions Robert Laffont. Traduit de l’espagnol (Chili) par Anne Plantagenet : Une petite bonne se raconte, et, évidemment, ça parle du rapport entre les classes sociales.
– Une vie étincelante d’Irmgard Keun (1905-1982) , traduit par Dominique Autrand, retrouvé par les éditions marseillaises du Typhon, créées en 2018 par les frères Torrès : un roman des années 30 qui parle d’une jeune femme rebelle qui, dans les années 30, à Berlin, veut fuir sa pauvreté. « Le style est moderne, plein d’humour. Cela évoque aussi le désastre qui s’annonce. »
des romans policiers étrangers :
– les Abir Mukherjee : 4 existent en poche, chez Folio. « tous sont bons, Le premier, L’attaque du Calcutta Darjeeling, traduit par Fanchita Gonzalez-Battle, sur le déclin du Raj britannique est super ».
– Les Craig Johnson et son personnage récurrent : Walt Longmire . ou chez Gallmeister ou en 10-18, traduit par Sophie Aslanides. « Ici, Longmire encore adjoint shérif, rentre du Vietnam et se trouve face à des meurtres dans un train qui ne transporte que des shérifs en congrès. »
– Les Peter May, dont L’île des chasseurs d’oiseaux, paru au Rouergue, trouvable en Babel noir, premier d’une trilogie. Traduit par Jena-René Lastugue. » un enquêteur arrive sur une petite île au nord de l’Ecosse. Il en est originaire, n’y était pas revenu depuis longtemps. Les paysages, extraordinaires, sont un élément très présent. »
– Le diable dans la ville blanche d’ Erik Larson, éd du Cherche Midi en 2011, trouvable en Livre de poche, traduit par Hubert Tézénas. Larson, journaliste, évoque Chicago au moment de l’Exposition Universelle, Holmes et le premier serial-killer américain.
Et ça ricoche avec un des essais dont il a été question :
– Abattoirs de Chicago de Jacques Damade aux éditions de la Bibliothèque : l’histoire de ces abattoirs, du train, de la rivalité entre Chicago et Cincinatti. « On apprend beaucoup de choses. »
– Dans la même maison, du même auteur : Du côté du Jardin des Plantes », paru en 2022, l’histoire de la création de ce jardin.
– Les émotions cachées des plantes de Didier van Cauwelaert, J’ai lu, 2020 : « Il y raconte de façon farfelue des choses scientifiques. »
– Le roman des artistes, de Dan Franck, 2024, Grasset : le premier volume de quatre prévus : la vie d’auteurs et de peintres du XIXè siècle. « enthousiasmant ».
– L’histoire de la solitude – de l’ermite à la célibattante, de l’historienne Sabine Melchior-Bonnet, P U F , 2023. Entre autres, sur le deuil, la vieillesse.
– Le voyage avec l’enfant d’André Hirt, aux toutes nouvelles éditions rouennaises Les Grands Détroits : une très belle maquette de Colombe de Dieuleveult. Un récit. L’auteur, philosophe qui écrit aussi sur la musique, est à la recherche de son histoire, dans les Vosges.
– Le barman du Ritz de Philippe Collin, éd. Albin Michel, 2024 : un barman juif pendant la seconde guerre mondiale, au Ritz où viennent collaborateurs et officiers allemands. « C’est bien, simple à lire. Je m’attendais à quelque chose de plus fouillé, de moins lisse. »
Il y a effectivement besoin d’un 3 ème volet !
Sinon, au jeudi 6 mars !
Un vin, des livres – février 2025 – 1)
Au moment
– enfin presque, il sort début mars –
où la Peuplade publie le deuxième livre de Cristian Fulas, La pire espèce,
on reparle de Iochka, paru en 2022 à La Peuplade,
traduit du roumain par Floria Couriol et Jean-Louis Couriol
et trouvable en 10-18 :
Un livre-conte autour du personnage de Iochka, jusqu’à sa rencontre avec Ilona, sa vie avec elle, et le temps sans elle.
Une très belle écriture. De l’amour et de l’humour. Mais aussi du politique.
Au moment – enfin presque, il est sorti fin 2024 –
où Flammarion a publié La mer intérieure. En quête d’un paysage effacé, de Lucie Taïeb,
on parle de Capitaine Vertu, paru aux éditions de l’Ogre en 2022 et en Pocket en 2023.
Estampillé « Sélection Prix Nouvelles Voix du Polar », acheté dans une station-service, avec l’intention don quichottesque de permettre … par mon achat… qu’on ne trouve pas là que du Coben ou du Bussi…
C’est quand même loin du polar, même du noir.
Quoique, pour le noir, faut voir : il y a du social dans Capitaine Vertu.
Le personnage principal est d’abord policière : on parle de sa façon de travailler, efficace avec les coupables, moins avec les victimes, de sa disparition volontaire, de sa vie d’après, du pourquoi.
Et ce pourquoi, c’est peut-être LA raison d’écrire le livre : le fait de vivre dans un pays où vos parents ne sont pas nés, ce qu’ils en attendent et ce qu’ils attendent de vous, dans ce nouveau pays.
Prisonnière à Téhéran de Fariba Abdelkhah, Le Seuil, 2024 :
un document : cette ethnologue franco-iranienne a été arrêtée en 2019 en allant chercher un ami, sociologue français, à l’aéroport. Lui aussi a été arrêté.
Elle a été libérée en 2023, vit en France, mais rêve de retourner en Iran pour poursuivre son travail sur le religieux.
Elle a voulu faire de ce temps de détention à Evin un temps de travail. Elle décrit les lieux, évoque les prisonnières, la vie selon les services responsables de l’emprisonnement. Elle montre le côté ubuesque de situations et de décisions. Elle alerte sur la dureté plus grande encore pour les prisonnier.es qui ne parlent pas la langue. Une Française est là-bas, aujourd’hui et depuis environ trois ans dans ces conditions, Cécile Kohler.
Je reviens
mais le prochain Un vin des livres est programmé le jeudi 6 mars, 18h, à l’ Art Hotel
Parler de livres la veille de la St Valentin …
un dessin de Franco Matticchio
pour dire l’importance des livres
pour parler de la très jolie exposition Dominotés : éphémères couvertures de papier à Rouen, jusqu’au 15 mars
pour représenter, sans trier, sans situer, sans tout dire de ce qui a été présenté la fois dernière…, des textes – quelques fois en poche – de 2024 :
– Bristol de Jean Echenoz,
– Un perdant magnifique de Florence Seyvos qui se passe au Havre,
– Viendra le temps du feu de Wendy Delorme,
– Cabane d’Abel Quantin,
– blackouts de Justin Torres,
– Anne d’Angleterre de Julia Deck,
– Reprendre corps, premier roman de Déborah Costes,
– Série noire de Bertrand Schefer.
Prochaine réunion le 13 février à l’Art Hotel, 18h
A l’Art Hotel, le 17 octobre – 1)
On a parlé de :
– Coyote de Sylvain Prudhomme, éditions de Minuit, 2024 : Un parcours de 2500 km en stop au niveau de la frontière américano-mexicaine. Il restitue les conversations avec ceux qui l’emmènent. Petits blocs de leur langage, retenu alors qu’il n’ a ni pris de note dans la voiture, ni enregistré. Des voix, surtout d’hommes, de Mexicains bien plus que d’Américains, de l’oralité. Des informations, plus souvent des opinions. Rarement positives vis-à-vis de l’immigration. Etonnement que quelqu’un ait cette confiance – ou cette inconscience – de faire du stop, ce qui, d’ailleurs, est interdit dans certains états.
Sylvain Prudhomme sera à la Maison de la Poésie – Paris, le 20 novembre.
– Celles qu’on tue de Patricia Melo, paru en grand format chez Buchet-Chastel en 2023 et maintenant en 10/18. Traduction d’Elodie Dupau. Cette auteure brésilienne qui vit maintenant en Suisse parle là des violences faites aux femmes, des féminicides à travers deux histoires, celle de la narratrice, avocate, giflée par son petit ami, et celle de la jeune indigène, massacrée par trois blancs. Un cas plus ou moins grave et une horreur totale que le racisme, la vision des peuples autochtones au Brésil, sous un Bolsonaro, permettent. Une langue de combat.
Christine Ferniot en a dit : « un roman magistral qui ne cherche pas les larmes du lecteur mais plutôt sa colère ».
– L’épouse d’Anne-Sophie Subilia, éditions Zoé 2021, dans leur collection de poche depuis 2024. Une jeune femme accompagne son mari qui travaille pour la Croix Rouge à Gaza, en 1974. C’est d’une grande délicatesse. L’épouse rencontre des vieux, des enfants palestiniens, des militaires israéliens, des expat’, fait aussi attention aux animaux (d’où, la superbe description de l’âne !). La relation femmes-hommes est évoquée. Et si la position des personnages sur la situation existe, elle n’est que suggérée. Un très joli livre.
Prochain « Un vin-des livres »- 17 octobre
Il aura lieu à l‘Art Hôtel, 147 rue Louis Brindeau : privatisation de l’espace petit déjeuner le jeudi 17 octobre 2024 ; de 18 h à 20 h.
Je sais que certaines seront ailleurs jusqu’à 19h : qu’elles n’hésitent surtout pas à nous rejoindre !
Un petit peu bousculée ces jours-ci, je n’ai pas fait le compte – rendu de tout ce qui avait été dit : je résume donc :
en auteurs étrangers, vous avez parlé de Grecs :
M. Karagatsis (1908-1960) : « La grande chimère », traduit par René Bouchet, éditions Aiora : « une claque » en a dit Carine sur la position des femmes dans la famille, sur le désir féminin. « ça ne démarre pas bien, ça finit très mal, mais !… »
Petros Markaris ( né à Istanbul d’une mère grecque et d’un père arménien ) : ses polars se passent dans Athènes, parlent de la société, de la crise financière, de la corruption, de l’éducation.
Minos Efstathiadis : Le plongeur, chez Babel noir, autre polar.
Polar aussi et aussi chez Babel noir, le Japonais Keigo Higashino : Le dévouement du système X
Polar toujours, mais français : Thomas Cantaloube : une trilogie, chez Folio Policier : du bon policier historique sur le XXè siècle français : autour de l’Algérie, de la France-Afrique pour Frakas et de la Guadeloupe pour le 3è. On y retrouve les mêmes personnages. Ce sont aussi des romans d’aventure. Vient de sortir de lui Les mouettes, au Fleuve noir, suite du Bureau des légendes.
Polars encore, ou pas : les Michaël Mention : Power (excellent : sur les Black Panthers), Dehors les chiens, un western : « Tu sens bien l’ambiance, le décor » dit Delphine L, Les fantômes de Manhattan sur Miles Davis.
Des auteurs qui ont écrit des romans policiers mais pas cette fois :
Le dernier Olivier Norek : Les guerriers de l’hiver, éditions Michel Lafon : histoire d’un sniper finlandais en 1940. Basé sur des faits réels, écrit après un séjour de trois mois en Finlande.
Sandrine Collette : On était des loups, chez Lattès et en poche maintenant : « une écriture. Magnifique, bien tenu. » dit Anne-Marie Z. »Elle tient les deux : le paysage, la nature sauvage et ce personnage de père. »
On a aussi évoqué, en écrivains d’ailleurs : Eri de Luca, Les règles du Mikado, éd. Gallimard, Joyce Maynard (venue à la Galerne la semaine dernière) pour L’hôtel des oiseaux , ed 10-18, Jeffrey Eugenides pour Middlesex, l’histoire d’une famille sur plusieurs générations,
Jenny Erpenbeck : Kaïros, Booker Prize : Berlin Est avant et après la chute du mur, une histoire aussi d’amour entre une jeune femme et un homme plus âgé et marié… Elle était sur la liste des Nobélisables . Mais ce n’est encore pas elle. C’est la Sud Coréenne Han Kang.
Et aussi en auteurs français : Amélie Nothomb, Maylis de Kerangal (toutes deux venues récemment à la Galerne), Jean-Paul Dubois, Hélène Gaudy en lice en ce moment pour le Goncourt avec Archipels, ed.L’Olivier, Gaëlle Josse, Sandrine Tolotti, Laure Murat, Anita Conti, Marc Hedrich…
Un vin, des livres – septembre 2024 – 1)
Septembre, c’était carrés de chocolat et pas verre de vin.
Ils accompagnaient
– Tout est jazz de Lili Grün, paru en 2024 aux belles éditions du Typhon (oui, je sais, je me répète ! ), traduit par Sylvaine Duclos. Lili Grün (1904-1942) a été actrice, et auteure, souvent comparée à Irmgard Keun, aussi présente dans le catalogue du Typhon. On est dans le Berlin des années 30, avec un personnage de jeune femme libre qui chante, joue, fait partie de l’aventure de la création d’un cabaret, qui a un amant et souvent faim. Le titre et la couv’ disent tout de l’écriture, enlevée, rapide.
– Le vide et le plein – carnets du Japon, de Nicolas Bouvier, édition Hoëbeke, 2004 : Nicolas Bouvier (1929-1998) est, dit-on, le premier étiqueté « Ecrivain-Voyageur ». Ce Suisse a parcouru le monde seul, ou avec son ami Thierry Vernet, ou avec sa femme, Eliane et ses enfants, Ce livre est MAGNIFIQUE. Il dit beaucoup sur le pays dans lequel, alors, il demeure, son esthétique : (P 12) : « On vous vend un programme de plusieurs pages. Vous entrez :eh bien, il n’y a presque rien dans les vitrines : un panier de bambou tressé dans lequel on mettrait quatre pommes et signé par un certain Rokanzai Iizuka, troisième d’une dynastie de tresseurs de paniers, dispose d’autant d’espace qu’un grand Rubens dans un de nos musées. Quelques mètres plus loin se trouve un cendrier de bronze, plus loin encore, une écharpe de soie. Tout cela signé, bien entendu. On cherche à donner l’impression que chaque objet forme le centre d’une pièce vide, et on y parvient. », le fonctionnement de la population, de l’homme par rapport à la femme, vis-à-vis de l’étranger, mais évoque aussi ses difficultés intimes.
– Présumée disparue de Susie Steiner, un polar britannique traduit aux Arènes en 2018 par Yoko Lacour, trouvable en livre de poche. L’auteure (1971-2022), journaliste, a écrit trois romans avec le même personnage, la policière Manon Bradshaw. Et c’est ce personnage qui rend le livre attachant : femme seule, cherchant à ne plus l’être, plus très jeune, pas super-sexy. Tout ce qui est dit sur elle et ses essais de rencontre est vraiment drôle : (P 11) : « ..., il croise les jambes et son pied vient lui heurter le tibia (…)elle se baisse pour se frotter la jambe. Il ne remarque rien. (…) Son profil le décrit comme « sensible » avec, en parallèle, un intérêt pour l’aviation militaire (…) , il semblerait que le taux de compatibilité ne soit pas un modèle de fiabilité. »…
Mais évidemment, on a parlé de beaucoup d’autres livres. Je reviens…
Prochain rendez-vous prévu : jeudi 17 octobre
M Z – août 2024 -1)
Oui, ça fait un peu crypté mais ça va aller ( je ne rajoute pas ma petite dame…), vous allez voir :
MZ est ce lieu assez incroyable à Thouars où des gens se réunissent et se côtoient, de tous âges, de tous horizons. On peut aussi s’y rencontrer autour de livres et de vin…
Hier, il a été question de :
– Le juif errant est arrivé de Albert Londres, paru à L’Antilopoche en 2024 : 27 reportages en 1929 pour le Petit Parisien. Le journaliste va à Londres, en Europe centrale et en Palestine . Il rend compte de ce qu’il voit, entend, comprend de la vie des Juifs dans ces différents lieux. L’antisémitisme, les pogroms, la misère noire, Israël comme possible mais refusé par les rabbins, et mal vécu par certains qui en sont revenus, pas assez agriculteurs. Il anticipe aussi tous les problèmes entre Arabes et Juifs. Une grande enquête ET tellement bien écrite.
– Les cosmonautes ne font que passer d’Elitza Gueorguieva : son premier livre, paru chez Verticales en 2016, maintenant en Folio.
Ecrit en master de création littéraire à Paris VIII, sous l’oeil attentif d’Olivia Rosenthal : la transformation politique, économique, sociale de la Bulgarie, le passage du communisme au capitalisme vu à travers une fillette. Cela parle de difficultés financières, de corruption, de déceptions mais avec plein d’humour.
– Wonder Landes d’Alexandre Labruffe, 2021 éditions Verticales, puis en Folio. De l’auto-fiction mais dingue, de l’auto-fiction mais une langue, de l’auto-fiction mais de l’humour.
Le frère de l’auteur est arrêté, le père de l’auteur est en train de mourir, criblé de dettes et…on rit… L’histoire est folle et l’auteur la rend encore plus folle. Mais attention, le poignant peut arriver juste derrière un éclat de rire : wonder landes !