On a parlé de :
– Coyote de Sylvain Prudhomme, éditions de Minuit, 2024 : Un parcours de 2500 km en stop au niveau de la frontière américano-mexicaine. Il restitue les conversations avec ceux qui l’emmènent. Petits blocs de leur langage, retenu alors qu’il n’ a ni pris de note dans la voiture, ni enregistré. Des voix, surtout d’hommes, de Mexicains bien plus que d’Américains, de l’oralité. Des informations, plus souvent des opinions. Rarement positives vis-à-vis de l’immigration. Etonnement que quelqu’un ait cette confiance – ou cette inconscience – de faire du stop, ce qui, d’ailleurs, est interdit dans certains états.
Sylvain Prudhomme sera à la Maison de la Poésie – Paris, le 20 novembre.
– Celles qu’on tue de Patricia Melo, paru en grand format chez Buchet-Chastel en 2023 et maintenant en 10/18. Traduction d’Elodie Dupau. Cette auteure brésilienne qui vit maintenant en Suisse parle là des violences faites aux femmes, des féminicides à travers deux histoires, celle de la narratrice, avocate, giflée par son petit ami, et celle de la jeune indigène, massacrée par trois blancs. Un cas plus ou moins grave et une horreur totale que le racisme, la vision des peuples autochtones au Brésil, sous un Bolsonaro, permettent. Une langue de combat.
Christine Ferniot en a dit : « un roman magistral qui ne cherche pas les larmes du lecteur mais plutôt sa colère ».
– L’épouse d’Anne-Sophie Subilia, éditions Zoé 2021, dans leur collection de poche depuis 2024. Une jeune femme accompagne son mari qui travaille pour la Croix Rouge à Gaza, en 1974. C’est d’une grande délicatesse. L’épouse rencontre des vieux, des enfants palestiniens, des militaires israéliens, des expat’, fait aussi attention aux animaux (d’où, la superbe description de l’âne !). La relation femmes-hommes est évoquée. Et si la position des personnages sur la situation existe, elle n’est que suggérée. Un très joli livre.
Archives de catégorie : Un vin des livres
Prochain « Un vin-des livres »- 17 octobre
Il aura lieu à l‘Art Hôtel, 147 rue Louis Brindeau : privatisation de l’espace petit déjeuner le jeudi 17 octobre 2024 ; de 18 h à 20 h.
Je sais que certaines seront ailleurs jusqu’à 19h : qu’elles n’hésitent surtout pas à nous rejoindre !
Un petit peu bousculée ces jours-ci, je n’ai pas fait le compte – rendu de tout ce qui avait été dit : je résume donc :
en auteurs étrangers, vous avez parlé de Grecs :
M. Karagatsis (1908-1960) : « La grande chimère », traduit par René Bouchet, éditions Aiora : « une claque » en a dit Carine sur la position des femmes dans la famille, sur le désir féminin. « ça ne démarre pas bien, ça finit très mal, mais !… »
Petros Markaris ( né à Istanbul d’une mère grecque et d’un père arménien ) : ses polars se passent dans Athènes, parlent de la société, de la crise financière, de la corruption, de l’éducation.
Minos Efstathiadis : Le plongeur, chez Babel noir, autre polar.
Polar aussi et aussi chez Babel noir, le Japonais Keigo Higashino : Le dévouement du système X
Polar toujours, mais français : Thomas Cantaloube : une trilogie, chez Folio Policier : du bon policier historique sur le XXè siècle français : autour de l’Algérie, de la France-Afrique pour Frakas et de la Guadeloupe pour le 3è. On y retrouve les mêmes personnages. Ce sont aussi des romans d’aventure. Vient de sortir de lui Les mouettes, au Fleuve noir, suite du Bureau des légendes.
Polars encore, ou pas : les Michaël Mention : Power (excellent : sur les Black Panthers), Dehors les chiens, un western : « Tu sens bien l’ambiance, le décor » dit Delphine L, Les fantômes de Manhattan sur Miles Davis.
Des auteurs qui ont écrit des romans policiers mais pas cette fois :
Le dernier Olivier Norek : Les guerriers de l’hiver, éditions Michel Lafon : histoire d’un sniper finlandais en 1940. Basé sur des faits réels, écrit après un séjour de trois mois en Finlande.
Sandrine Collette : On était des loups, chez Lattès et en poche maintenant : « une écriture. Magnifique, bien tenu. » dit Anne-Marie Z. »Elle tient les deux : le paysage, la nature sauvage et ce personnage de père. »
On a aussi évoqué, en écrivains d’ailleurs : Eri de Luca, Les règles du Mikado, éd. Gallimard, Joyce Maynard (venue à la Galerne la semaine dernière) pour L’hôtel des oiseaux , ed 10-18, Jeffrey Eugenides pour Middlesex, l’histoire d’une famille sur plusieurs générations,
Jenny Erpenbeck : Kaïros, Booker Prize : Berlin Est avant et après la chute du mur, une histoire aussi d’amour entre une jeune femme et un homme plus âgé et marié… Elle était sur la liste des Nobélisables . Mais ce n’est encore pas elle. C’est la Sud Coréenne Han Kang.
Et aussi en auteurs français : Amélie Nothomb, Maylis de Kerangal (toutes deux venues récemment à la Galerne), Jean-Paul Dubois, Hélène Gaudy en lice en ce moment pour le Goncourt avec Archipels, ed.L’Olivier, Gaëlle Josse, Sandrine Tolotti, Laure Murat, Anita Conti, Marc Hedrich…
Un vin, des livres – septembre 2024 – 1)
Mis en avant
Septembre, c’était carrés de chocolat et pas verre de vin.
Ils accompagnaient
– Tout est jazz de Lili Grün, paru en 2024 aux belles éditions du Typhon (oui, je sais, je me répète ! ), traduit par Sylvaine Duclos. Lili Grün (1904-1942) a été actrice, et auteure, souvent comparée à Irmgard Keun, aussi présente dans le catalogue du Typhon. On est dans le Berlin des années 30, avec un personnage de jeune femme libre qui chante, joue, fait partie de l’aventure de la création d’un cabaret, qui a un amant et souvent faim. Le titre et la couv’ disent tout de l’écriture, enlevée, rapide.
– Le vide et le plein – carnets du Japon, de Nicolas Bouvier, édition Hoëbeke, 2004 : Nicolas Bouvier (1929-1998) est, dit-on, le premier étiqueté « Ecrivain-Voyageur ». Ce Suisse a parcouru le monde seul, ou avec son ami Thierry Vernet, ou avec sa femme, Eliane et ses enfants, Ce livre est MAGNIFIQUE. Il dit beaucoup sur le pays dans lequel, alors, il demeure, son esthétique : (P 12) : « On vous vend un programme de plusieurs pages. Vous entrez :eh bien, il n’y a presque rien dans les vitrines : un panier de bambou tressé dans lequel on mettrait quatre pommes et signé par un certain Rokanzai Iizuka, troisième d’une dynastie de tresseurs de paniers, dispose d’autant d’espace qu’un grand Rubens dans un de nos musées. Quelques mètres plus loin se trouve un cendrier de bronze, plus loin encore, une écharpe de soie. Tout cela signé, bien entendu. On cherche à donner l’impression que chaque objet forme le centre d’une pièce vide, et on y parvient. », le fonctionnement de la population, de l’homme par rapport à la femme, vis-à-vis de l’étranger, mais évoque aussi ses difficultés intimes.
– Présumée disparue de Susie Steiner, un polar britannique traduit aux Arènes en 2018 par Yoko Lacour, trouvable en livre de poche. L’auteure (1971-2022), journaliste, a écrit trois romans avec le même personnage, la policière Manon Bradshaw. Et c’est ce personnage qui rend le livre attachant : femme seule, cherchant à ne plus l’être, plus très jeune, pas super-sexy. Tout ce qui est dit sur elle et ses essais de rencontre est vraiment drôle : (P 11) : « ..., il croise les jambes et son pied vient lui heurter le tibia (…)elle se baisse pour se frotter la jambe. Il ne remarque rien. (…) Son profil le décrit comme « sensible » avec, en parallèle, un intérêt pour l’aviation militaire (…) , il semblerait que le taux de compatibilité ne soit pas un modèle de fiabilité. »…
Mais évidemment, on a parlé de beaucoup d’autres livres. Je reviens…
Prochain rendez-vous prévu : jeudi 17 octobre
M Z – août 2024 -1)
Oui, ça fait un peu crypté mais ça va aller ( je ne rajoute pas ma petite dame…), vous allez voir :
MZ est ce lieu assez incroyable à Thouars où des gens se réunissent et se côtoient, de tous âges, de tous horizons. On peut aussi s’y rencontrer autour de livres et de vin…
Hier, il a été question de :
– Le juif errant est arrivé de Albert Londres, paru à L’Antilopoche en 2024 : 27 reportages en 1929 pour le Petit Parisien. Le journaliste va à Londres, en Europe centrale et en Palestine . Il rend compte de ce qu’il voit, entend, comprend de la vie des Juifs dans ces différents lieux. L’antisémitisme, les pogroms, la misère noire, Israël comme possible mais refusé par les rabbins, et mal vécu par certains qui en sont revenus, pas assez agriculteurs. Il anticipe aussi tous les problèmes entre Arabes et Juifs. Une grande enquête ET tellement bien écrite.
– Les cosmonautes ne font que passer d’Elitza Gueorguieva : son premier livre, paru chez Verticales en 2016, maintenant en Folio.
Ecrit en master de création littéraire à Paris VIII, sous l’oeil attentif d’Olivia Rosenthal : la transformation politique, économique, sociale de la Bulgarie, le passage du communisme au capitalisme vu à travers une fillette. Cela parle de difficultés financières, de corruption, de déceptions mais avec plein d’humour.
– Wonder Landes d’Alexandre Labruffe, 2021 éditions Verticales, puis en Folio. De l’auto-fiction mais dingue, de l’auto-fiction mais une langue, de l’auto-fiction mais de l’humour.
Le frère de l’auteur est arrêté, le père de l’auteur est en train de mourir, criblé de dettes et…on rit… L’histoire est folle et l’auteur la rend encore plus folle. Mais attention, le poignant peut arriver juste derrière un éclat de rire : wonder landes !
M Z – juillet 2024 – 2)
Il a aussi été question de
– François Cheng : Le dit de Tian-Yi. Pour faire le parallèle entre la notion d’art en Europe et en Asie, et ce qu’on a fait, nous Occidentaux, des objets récoltés en Afrique. Objets que nous avons catalogués « Art ». Ce qui, dans un sens, pourrait dire notre respect mais qui, en fait, dit notre superficialité et notre manque d’intérêt pour le monde de l’autre.
– Les mémoires d’un fou de Gustave Flaubert, édition Allia : Flaubert ne sait pas ce que le lecteur va lire, revient sur des souvenirs, son mal être, sa souffrance d’écrivain. « Merveilleuses : son écriture, sa langue »
– Aki Shimazaki, Japonaise vivant au Canada et écrivant en français : 5 livres en coffret chez Babel : Au coeur du Yamato, la même histoire. Dans chaque livre, un personnage principal différent et donc un autre point de vue. Un glossaire, à la fin, aide le lecteur sur des notions coréennes et japonaises. D’autres séries de cette auteure existent, toujours chez Actes Sud.
– La cuisine de la consolation de Stéphanie Schwartzbrod, Actes Sud encore, 2023 : ce que l’on cuisine partout lors des deuils, les recettes et les coutumes liées à ce moment.
– de travaux d’artistes : broderies d’Emmanuelle Augereau, pièces d’Anthony Plasse, passionné de Japon.
– des jolies plaquettes des éditions du Dé Bleu : ex : Mon chat, son chien et le cochon du voisin, ou Capitaine des myrtilles.
-de livre pour enfants : Pleine mer d’Antoine Guillopé, éditions Gautier Langereau.
– de romans graphiques :
de Fabien Toulmé, scénariste et dessinateur : une trilogie : L’odyssée d’Akim. l’histoire d’un migrant, de sa femme qui arrive avec le bébé.
Ce n’est toi que j’attendais, chez Delcourt, 2014 : sur son enfant différent, sa petite fille trisomique. Comment il l’accepte ou pas, à certains moments.
On peut faire le parallèle avec l’expérience de Kenzaburo Oé et cette idée selon laquelle « si je vois mon enfant autrement, il peut aller au-delà de ses capacités. »
Les deux vies de Baudouin, chez Delcourt, 2017 : Baudouin est mécontent de son travail, de son quotidien. Luc, son frère, est tout autre et ils partent ensemble en Afrique. Baudouin apprend que la vie a le sens qu’on lui donne. Or, il est malade et n’a que quelques mois à vivre. Il y aura un retournement de situation…
Formellement : les flashback sont dans une couleur différente.
– de Taiyo Matsumoto, chez Futuropolis : Les chats du Louvre. Flocon, un chat caché dans les combles, peut devenir enfant. Marcel et Cécile croient que les tableaux parlent, Patrick, lui, n’y croit pas.
– un roman de Zoé Brisby, Les égarés, édition Michel Lafon. Cette historienne de l’art, propose à la fin de chacun de ses romans un chapitre supplémentaire, accessible sur les réseaux sociaux où on peut aussi la contacter.
Ici, il est question d’un stage de survie sur le GR 20 d’un groupe hétéroclite. Le guide prévu disparaît. Un chapitre par personnage… (un côté Dix petits nègres ?)
La prochaine réunion livres à MZ est prévue le vendredi 23 août, à partir de 18h.
M Z – juillet 2024 – 1)
On a parlé de :
– Starlight de Richard Waganese, Zoé poche 2021, traduit par Christine Raguet. Roman inachevé, posthume d’un auteur (1955-2017), Indien ojibwé de Colombie britannique.
Le personnage principal, Frank Starlight, est un Indien, élevé par un blanc qui lui a légué sa ferme. Un pur, amoureux de la nature, photographe animalier. Il va aider Emmy et sa fille qui se sont sauvées d’une vie moche, avec des mecs moches.
Starlight est intégré mais le fait qu’une femme blanche vienne vivre chez lui pose problème à certains. Une blanche… Un Indien… De même, quand on aime ses photos, dans une galerie de Vancouver, c’est son indianité qui joue.
– Tokyo Electrique : 5 nouvelles traduites du japonais, parues chez Autrement puis en poche chez Picquier, (2006) : de 5 auteur.es peu, voire pas traduit.es en français , ni à ce moment-là, ni depuis. 5 ambiances très différentes, 5 écritures. 5 lieux de Tokyo. Ces nouvelles parlent de faits de société (japonais) : l’anonymat dans la grande ville, les immigrés, la femme vis-à-vis de l’homme, le travailleur pauvre.
– King Kasaï de Christophe Boltanski, Stock 2023, collection Ma nuit au musée, maintenant en Folio. Le musée choisi par Boltanski est Tervuren, en Belgique, lieu d’exposition d’objets africains. Lieu qui représente la colonisation, et qui a été retravaillé. Il en avait besoin, de par sa vétusté mais aussi du fait que le discours devait changer.
Il est question de la façon dont on a pillé le Congo belge, dont on a traité les populations, dont on a « collecté » des objets, dont on les a présentés, leur enlevant le sens qu’ils avaient pour les peuples à qui on les a volés.
De ce fait, on a évoqué les objets venant d’ex-pays colonisés, leur retour, envisagé ou pas, dans les pays d’origine. Sujet déjà évoqué par Arno Bertina dans Des lions comme des danseuses, éditions de la Contre-allée, 2015, enrichi en 2019. Combat mené pour le patrimoine du Cameroun par une conservatrice d’Angoulême actuellement.
Hello Havrais.es !
Hello Havrais.es qui lisez et aimez en parler :
voilà deux dates :
A la cabane de Lire à la plage du Havre, le mercredi 7 août à 17h,
avec une ou des Ancres noires,
on parle POLAR
ET
A la boutique de L’Eloge du Monde, le jeudi 19 septembre, à 18h, on reprend nos séances de
Un vin, des livres. C’est au 7, rue Louis-Philippe.
Hélène Lanier sera peut-être avec nous,
Peut-être pas.
Elle nous parlera peut-être d’un ou deux livres qui donne(nt) des envies de voyage.
Peut-être pas.
M Z – juin 2024 – 2)
On a aussi parlé de :
– Mary Sydney – alias Shakespeare d’Aurore Evain, éditions Talents hauts, 2024 : le livre, fait à partir de travaux universitaires, se présente comme un procès avec preuves à charge et à décharge, et prouverait
– que Shakespeare ne peut avoir écrit les pièces qui lui sont attribuées,
– qu’il fallait une grande culture à laquelle il n’avait pas accès,
– que la personne nantie de cette grande culture, et donc l’auteure, serait Mary Sydney, comtesse de Pembroke. L’argumentaire a totalement convaincu C.
– Le buzz de l’abeille d’Isabelle Renaud, Glénat jeunesse, 2021 : collection # on est prêts
Dans la banlieue de Paris, à Montreuil, une ado fait sa crise d’ado et ses parents leur crise de la quarantaine. Un héritage les fait déménager dans les contreforts du Vercors, changer de vie. L’ado est d’abord contre, elle perd ses copains, Puis elle est happée comme ses parents par le village à re-dynamiser, la protection de l’environnement – superbe- à assurer. Un livre écologiste, bien fait avec, à la fin, plein d’explications.
Je n’ai pas pu m’empêcher de faire le rapprochement avec Une année à la campagne de Sue Hubbell (1935-2018), le livre que j’ai le plus offert, trouvable en Folio : pareil, elle n’a pas envie de quitter la ville, c’est son compagnon qui l’entraine, mais quand il se tire, elle reste. Et ce texte autobiographique génial nous apprend plein de choses sur la faune dans ce coin des USA.
– Apaiser nos tempêtes de Jean Hegeland, libretto : le choix, ou pas, de la maternité.
– Les nouveaux venus d’Adèle Gascuel, éditions Hors d’atteinte, 2023 : un premier roman, une fiction mais proche de notre monde. Un événement de dingue qui entraîne des résultats de dingue : une tempête amène de « nouveaux venus » à Paris.
Accueillir ou se barricader ?
Parallèles possibles : les migrants, le confinement.
C’est « très subtil, super drôle et vrai » dit E.
Et des romans graphiques :
– Himawari House de Harmony Becker, traduit en 2023 par Marc Lesage pour les éditions Rue de Sèvres : une colocation rassemblant trois filles à Tokyo : une Singapourienne, une Coréenne du sud et une jeune fille née au Japon mais élevée aux Etats-Unis. Une recherche d’identité.
– L’odyssée d’Hakim en trois volumes chez Delcourt, de Fabien Toulmé : un migrant et son enfant : de la Syrie, à la Turquie, à la Macédoine et à la France.
– Du même Fabien Toulmé, en 2018, chez le même éditeur : Ce n’est pas toi que j’attendais : autobiographie : la naissance d’un enfant trisomique.
– Etienne Davodeau : Le droit du sol, 2021, chez Futuropolis : entre grotte de Pech Merle et Bure…
Ce qui m’a amenée à redire combien Le grand Je de Rachel Deville, 2023, éditions Atrabile, est beau, intelligent et politique lui aussi.
Jeudi 18 juillet, 18h à MZ pour de nouveaux livres avec…, en ce qui me concerne, le vin les trois poiriers…
M Z – Juin 2024- 1)
Un vin, des livres se tenait le 26 juin au Tiers-lieu M Z
J’apportais, moi,
– de Michèle Pedinielli, Après les chiens,
éditions de l’Aube, collection poche Mikros noir, 2021,
acheté pendant le festival Polar à la plage 2024 : une histoire de migrant retrouvé mort à Nice, de chiens maltraités, de batte de base-ball et de jeune blonde… Avec le même humour léger et la même détective que dans Sans collier, l’ex-compagnon toujours aimé, mais aussi des copines scandinaves et leur chien, Scorcese.
– de José Vieira : Souvenirs d’un futur radieux, Chandeigne 2024 : récit autobiographique d’un documentariste né au Portugal, arrivé en France en 1965 : la vie, enfant dans un bidonville à Massy, la vision du père venu travailler avec l’idée de repartir, de la mère qui rêve d’une maison avec jardin et qui l’obtiendra plusieurs années plus tard, des enfants qui parlent vite français et se libèrent des croyances paternelles. La manière dont la France recevait ces travailleurs et dont ils parlaient de leur vie française lorsqu’ils retournaient en vacances au Portugal.
Et le parallèle que fait José Vieira entre ce qu’il a vécu et ce que vivent aujourd’hui les Roms.
– de Scott Smith : Un plan simple, paru en 1993 aux Etats-Unis et en 2024 aux belles et marseillaises éditions du Typhon. Traduction de Eric Chédaille.
C’est l’hiver et il neige ferme dans l’Ohio. Nous sommes dans une petite ville, avec un couple Hank et Sarah, tout ce qu’il y a de plus middle class, et bien pensant jusqu’à ce que…
On ne peut que comparer ce roman au travail des plasticiens Fischli et Weiss, présenté au château d’Oiron : Der Lauf des Dinge. Quelque chose arrive qui entraîne quelque chose qui enclenche autre chose etc…sur 467 pages. Délicieusement trash et immoral ou diablement moral, comme on veut.
La suite, bientôt,
et déjà, une autre date à MZ : le Jeudi 18 juillet, à 18h
Un vin, des livres – juin 2024 -2)
Vous aviez beaucoup lu, et surtout des auteurs français ou francophones :
– François Jonquet : D’or et de plomb éd. Sabine Wespieser, 2024 : un roman – portrait amoureux des artistes Christian Boltanski et Annette Messager, et portrait à charge d’un certain art contemporain
– Laurent Gaudé : Terrasses, chez Actes Sud. Sur le 13 novembre 2015. De nombreux personnages, bien cernés. Dense.cela a été joué au théâtre de la Colline. Laurent Gaudé, le 1er juin, échangeait avec Mohamed Mbougar Sarr, à Terres de paroles.
– Amin Maalouf : Nos frères inattendus, chez Grasset. Dans une île, deux personnes, un dessinateur, une romancière vivent chacun de leur côté. Un jour, c’est le black-out complet…
– Philippe Garnier: Neuf mois, 2024, éditions L’Olivier. Ce Havrais qui a beaucoup vécu aux USA et écrit sur la musique et le cinéma, évoque ici la fin de vie de sa femme.
– Edouard Louis : Monique s’évade, au Seuil, 2024 : sur l’emprise qu’a vécue sa mère et la fuite réussie à laquelle il a aidé.
– Mathieu Belezit : Moi le glorieux, éditions du Tripode, en 2023 Prix du Livre Inter : dans l’Algérie colonisée, un personnage odieux raconte sa vie : un colon riche qui méprise les Algériens et s’en enorgueillit.
– Sébastien Spitzer : Léonie B aux éditions Albin Michel : un roman à partir de la vie hors norme d’une femme qui, ayant eu une liaison avec Victor Hugo, fit de la prison pour adultère. Pas Hugo qui était pourtant lui aussi marié et partie prenante… Par ailleurs, épouse du peintre François Biard, elle l’accompagna dans une expédition au Pôle nord. Ecrit en narrateur omniscient, jusque dans la chambre…
– la poétesse Pierrine Poget : Inachevée, vivante, éditions La Baconnière, 2024 . Ecrit à la première personne du singulier : une femme vit d’abord la soumission, devient mère, attentive à ses bébés et cherche sa liberté. Elle s’appuie sur des artistes, Corot, Vuillard, Heidi Bücher (1926-1993). « Elle a une écriture, une façon de dire les choses vraiment pas courantes, que j’aime beaucoup » dit M-A.
Un peu de textes d’auteurs étrangers aussi :
– Le festin de Margaret Kennedy. En Folio, traduction de Denise van Moppès : en 1947, en Cornouailles, un éboulement de falaise emporte un hôtel et ses clients.
– Le royaume désuni de Jonathan Coe. En Folio, traduction de Marguerite Capelle. En sept parties, on suit plusieurs générations de familles anglaises, de 1945 au Covid et on retrouve le ton de l’excellent Testament à l’anglaise.
– Le silence des tambours d’Hanna Pylväinen, éditions Paulsen, 2023. Traduit de l’anglais par Emmanuelle Ghez. Histoire au XVII ème siècle de peuples autochtones. Les Samis pouvaient circuler librement jusqu’en 1851, moment où des frontières ont été installées. On a également voulu leur interdire de pratiquer leurs croyances.
Livre à rapprocher des romans policiers contemporains d’Olivier Truc,
et de la mini-série sur Arte, Little bird, sur les peuples premiers du Canada.
– Hans Fallada (1893-1947) : Seul dans Berlin, Folio, traduction d’Alain Virelle et André Vandevoorde. Paru l’année de sa mort à Berlin Est. Une rue dans Berlin, pendant la guerre : persécuteurs et persécutés cohabitent. Une femme est dénoncée. Primo Levi en disait : » Un des plus beaux livres sur la résistance allemande contre le nazisme« .
– Destins piégés de Goliarda Sapienza (1924-1996), traduction de Nathalie Castagné, éditions du Tripode, 2023. Des nouvelles, de petits textes.
Les mardi 9 juillet et mercredi 7 août, 17h,
à la cabane de Lire à la plage du Havre,
on parle romans policiers et romans noirs,
en lien avec Polar à la plage.
Vous êtes là ? Venez !