Les Vivants et Le Typhon

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Ce soir, c’est la dernière fois de Un vin, des livres aux Vivants.
Nous n’arrêtons pas,
Sébastien n’arrête pas
mais ne sera plus dans une boutique.
Il continuera son travail de libraire engagé sur Internet, dans les festivals et sur les marchés. Une nouvelle page.
Mais,
avant de quitter la rue Paul Doumer,
il reçoit le 21 mai, à 18h, 

Les Editions du Typhon
maison marseillaise dont on a déjà parlé ici plusieurs fois, pour : Une vie étincelante d’Irmgard Keun, dans leur belle collection poche, et C’est bien écrit d’Andreï Siniavski, préfacé par Iegor Gran, son fils, écrivain chez P O L .
Maison marseillaise dont j’ai quelques volumes dans mes piles de « zundoku »… comme Ironopolis de Glen James Brown.

Le Typhon fait une tournée loin de ses terres.
Leur travail est et beau et intéressant.
Leurs propositions sont différentes et magnifiquement éditées.
( ici, deux exemples de leurs nouveautés)

Venez le 21 mai !!!!!

MZ – mai 2024 – 1)

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Au MZ, on peut déguster « les trois poiriers »,
un Chenin blanc du domaine des Terres Blanches, à Oiron
– haut lieu de l’art contemporain mais pas que, il y a des vignes aussi -.
Sec, notes citronnées et salines
Pour accompagner :
– Le musicien de Charles Reznikoff (1894-1976), son deuxième roman. Paru aux USA après sa mort, une première fois chez P O L en 1986 et réédité maintenant chez Héros-Limite avec la même traduction, de Claude Richard et Emmanuel Hocquard.
Reznikoff n’est pas connu pour cela mais pour ses poèmes, « objectivistes », Et plus particulièrement Testimony (1965) à partir d’archives de tribunaux américains de la fin du XIXème siècle, ou Holocaust (1975), dont une traduction par André Marlowicz existe aux  éditions Unes en 2017, à partir des archives du procès de Nüremberg. Il opère là par sélection, montage, découpe, sans y ajouter de mots.
Avec Le musicien, nous sommes dans les années 30 aux USA. Deux hommes se retrouvent par hasard, le narrateur qui écrivait et est devenu représentant et un autre, Jude Dalsimer, musicien qui tire le diable par la queue. On s’accorde à dire que ces deux personnages sont deux faces de Reznikoff qui n’a jamais vécu de sa plume. Les amis se revoient plusieurs fois. L’évolution de la situation économique et artistique de Dalsimer est le sujet du livre.
– Prison d’Emmy Hennings (1885-1948), aux éditions Monts Métallifères, collection de poche.
Traduit par Sacha Zilberberg.
Encore une femme longtemps oubliée ! Elle a pourtant participé à la création du Cabaret Voltaire à Zürich en 1916, y a été aussi performante, en tant que « diseuse », chanteuse, que son compagnon Hugo Ball, Arp ou Tristan Tzara. Avec Prison (1919), de même qu’avec La flétrissure (1920), paru cette année dans la même maison d’édition, nous sommes dans des textes autobiographiques mais qui disent aussi magnifiquement  l’ambiance de ces années en Allemagne. Elle va être emprisonnée pour avoir volé, va se prostituer pour vivre et se rebeller de manière très actuelle contre des lois qui mettent tout sur le dos de la « séductrice » et non du client.
(sur la photo, Emmy Hennings et Hugo Ball)
– Ne me cherche pas demain d’Adrian McKinty, paru à Londres en 2014, chez Actes Sud en 2021. Trouvable en Babel noir.
McKinty est né en 1968 à Belfast, a fait des études de droit, sciences-politiques et philo à Oxford et s’est installé aux USA. Son premier roman est sorti en 1998 mais ce n’est qu’en 2004 qu’il aborde le roman noir, et en 2012, la série de « romans historiques« , sur les troubles, années 1980 – 1990, en Irlande du Nord. Le personnage récurrent des huit livres est Sean Duffy, un flic catholique en Ulster. C’est documenté et McKinty rend très bien l’ambiance de ces années pour les avoir vécues. Ce livre est le troisième de la série mais on peut les lire séparément. A noter aussi, l’humour. C’est « dark » ET « funny ».

David Foster Wallace

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Voilà un tout petit échantillon de David Foster Wallace (1962-2008), l’homme au roman de quelques 1400 pages, écrit en au moins dix ans, entre 1986 et 1996, L’infinie comédie, sorti en 2015 aux éditions de l’Olivier…
On en est loin avec les deux nouvelles – 87p – traduites par Charles Recoursé.
En J’ai Lu, à partir d’un recueil plus important paru aux USA en 1989 et en France, au Diable Vauvert en 2010, soit deux ans après la mort de l’auteur.

– Ici et là-bas est à deux voix, celles d’un jeune homme et d’une jeune femme et dit ainsi leur relation et, surtout, la personnalité complexe de cet homme.
– La fille aux cheveux étranges : un homme parle. Il est complètement décomplexé. Par la drogue qu’il a ingérée mais aussi par sa position sociale. Il est à un concert de Keith Jarrett avec des amis, des punks. Et tout peut arriver.

De même qu’un journaliste a parlé d' »impressionnisme » pour se moquer, un critique américain, James Wood, a parlé de « réalisme hystérique » face au travail de David Foster Wallace et quelques autres : Franzen, Eugenides, Eggers et autres Zadie Smith.

Quelques « Poèmes Express » (aussi « hystériques » ?) qui en sont issus :
Vous trouverez un intérêt à devenir généreux de loin. Confortablement.
– Carburer à la pizza pour dormir : sa thèse, c’est sur les systèmes de transfert d’énergie.
– Vouloir disparaître et laisser derrière moi le supermarché.

– Des tresses terminent la pauvre vieille assise à la table de la cuisine
– Une Porsche intérieur cuir sur la Pacific Coast Highway dans un palmier.
– Je suis devenu bol de punch. Cette action a privé d’air l’avocat. J’étais content.
– On s’est tous reculés pour laisser de la place à des déchets radioactifs.

Cette Pièce Unique est envoyée à Guillaume Mélère qui a créé en 2021 les éditions des Monts métallifères. Je viens de lire deux textes d’Emmy Hennings (1885-1948) : Prison et La flétrissure qu’il a publiés.
Si elle a fait autant que son compagnon, Hugo Ball, pour le Cabaret Voltaire, lieu Dada créé à Zürich en 1916, on l’avait oubliée.

Mais on reviendra bientôt sur Emmy Hennings.

Humour et arts plastiques – 6)

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Présence Panchounette
Rien que le nom, déjà
 » Entre 1969 et 1990, c’est à coup de tracts, de lettres irrévérencieuses ou d’interventions potaches que le collectif Présence Panchounette part en guerre contre le monde de l’art. D’abord actif à Bordeaux, le groupe étend son action à la scène artistique internationale dont il pointe avec un jovial acharnement les hypocrisies esthétiques et les tabous idéologiques. Célébrant l’esprit chounette, faisant l’apologie du pire, du banal ou du vulgaire contre le sérieux de la modernité, Présence Panchounette (…) proclame sa dissolution en 1990.

L’œuvre de Présence Panchounette a bénéficié d’une importante rétrospective au CAPC de Bordeaux en 2008, et plus récemment, au Garage Cosmos à Bruxelles ainsi qu’au Lieu Commun et au CIAM La Fabrique à Toulouse en 2019. Leurs œuvres font l’objet de nombreuses expositions monographiques et collectives, au Musée National d’Art Moderne – Centre Pompidou, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, (FR), au MAC VAL, Vitry-sur- Seine (FR), au MAMCO, Genève (CH), à la Power Station of Art, Shanghai (CN), à la Kunsthalle Darmstadt (DE), au Carré, Centre d’art contemporain, Château Gontier (FR) au CAPC et Frac Nouvelle-Aquitaine, Bordeaux (FR). Leurs œuvres sont conservées dans de nombreuses institutions. »