Je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année.
A bientôt,
Angélique
Best Western ARThotel LE HAVRE Centre
147 rue Louis Brindeau | 76600 LE HAVRE | FRANCE
Tél. : + 33 (2) 35 22 69 44
ARThotel LE HAVRE Centre
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Roland Dorgelès (1885-1973) s’est engagé en 1914 alors qu’il avait été réformé.
En 1919, paraît Les croix de bois, grand succès, prix Fémina.
Roland Dorgelès, un « mec bien », patriote mais aussi bon écrivain, à la limite du journaliste.
Une belle langue, de l’humour, des informations sur les soldats entre eux, le rapport hommes de troupes / officiers, un esprit de classe. Certains (sous) officiers hors-sol, pas forcément courageux mais prônant le courage, n’aimant ni les intellectuels ni les artistes…
Des descriptions fortes de villages éventrés, de moments de combat ou d’attente.
Quelques Poèmes Express issus de Cabaret de la belle femme de Roland Dorgelès, paru en 1928 chez Albin Michel :
– Ventre énorme, blanc fromage, gros godillots, les passants.
– D’une voix grêle, les insoumis fendent les gars à la nuque courte.
– On perdait pied, on les entendait rire dans ces décombres.
– La cour à la femme pas bégueule : on arrive aux fesses… mais c’est si peu.
– Arrachement de l’orbiculaire palpébral : récit.
– Les livres ? ça ne manque pas…vraiment, c’était encombré, ridicule.
– Le secteur de la mort vous attend. Allez-y, il n’y a pas un arbre, pas un champ.
– Pour n’être pas gêné, mieux vaut la même chose chaque nuit, sans jamais varier.
– Il avait un grand talent pour l’erreur.
– Jamais on ne le vit, officier à monocle, injurier poète, cycliste et ballets russes.
– De bouche en bouche : – faîtes passer, faîtes passer, puis un muet…
– Un petit air de noce, d’homme saoul. Une discussion confuse. On s’égosille.
L’idée est de l’offrir à Joy Sorman, aussi invitée de la carte blanche de Julia Deck, à la médiathèque de St Etienne, le 30 novembre 2024.
Le 30/11/2024 de 10:00 à 16:30 CatégorieCulture littéraire
Julia Deck s’est imposée comme une figure incontournable de la littérature française contemporaine dès son premier roman, Viviane Élisabeth Fauville, publié en 2012 par les éditions de Minuit.
Avec un style incisif et une grande maîtrise narrative, elle a rapidement attiré l’attention des critiques et des lecteurs.
Julia Deck est l’autrice de plusieurs romans qui explorent avec brio les complexités psychologiques et les intrigues singulières de personnages, souvent en marge.
=> Grand entretien avec Julia Deck : samedi 30 novembre, 10h-12h
Julia Deck débute sa carrière littéraire en 2012 avec Viviane Élisabeth Fauville, un roman qui la propulse sur le devant de la scène littéraire.
Ses oeuvres suivantes, Le Triangle d’hiver (2014), Sigma (2017) et Propriété privée (2019), confirment son talent pour explorer les zones d’ombre de ses personnages.
Elle explore les thématiques de l’identité, de la solitude et de l’aliénation. Ses histoires mettent en lumière les contradictions et les tensions de la vie moderne.
Ann d’Angleterre est son dernier roman paru lors de cette rentrée littéraire au seuil.
En avril 2022, la mère de Julia Deck subit un grave accident. Contre toute attente, elle entame un long processus de convalescence.Julia Deck explore en parallèle la vie de sa mère, une femme issue d’une famille ouvrière anglaise, passionnée de littérature, qui a gravi les échelons sociaux et s’est installée en France, tout en maintenant des relations complexes avec sa famille en Angleterre. Julia découvre une étrangeté dans l’histoire familiale, un secret auquel seule sa mère pourrait répondre.
=> Julia Deck en dialogue : samedi 30 novembre, 14h-16h30
Julia Deck dialoguera avec deux écrivains ou artistes, Joy SORMAN et Catherine HEMERY-BERNET.
→ Joy SORMAN
→ Catherine HEMERY-BERNET
Modération de Guénaël Boutouillet, conseiller littéraire de la fête du livre de Saint-Étienne.
Les Boréales, c’est de la musique, de la danse, du théâtre, du cinéma, des expos et la LITTERATURE.
Cette année, le pays mis en avant est la Finlande.
Mais il n’y a pas que des auteurs finlandais.
Les Islandais étaient nombreux ce week-end : Hallagrimur Helgason, Thora Hjörleifsdottir, Sigridur Hagalin Björnsdottir et Jon Kalman Stefansson.
Des Norvégiens également, tous deux chez Gallmeister : Maren Uthaug et Lars Elling.
De Finlande,
– le poète, musicien, et activiste same, Jalvvi Niillas Holmberg, auteur de La femme grenouille, paru au Seuil en 2024..
– Pirkko Saisio, auteure multi-cartes, dont deux tomes d’un « journal intime » La trilogie de Helsinki viennent de paraître chez Robert Laffont en 2024.
Ces deux auteurs sont traduits par Sébastien Cagnoli
– Maria Turtschaninoff, Finlandaise suédophone autrice de Nevabacka chez Paulsen 2024. Traduction de Marina Helde et Johanna Kuningas.
A remarquer : les Sames prennent place dans la littérature de ces contrées.
Holmberg voit son livre comme la continuité de son activisme contre le colonialisme qu’a vécu ce peuple, sous forme de christianisme autrefois et maintenant d’écologie. Les peuples autochtones en ont assez qu’on choisisse pour eux, assez de l’extraction minière, des coupes massives de forêts, assez qu’on les tienne éloignés des décisions.
Son livre évoque la dualité de deux modes de valeurs, la vision moderne et la culture originelle.
Maren Uthaug (en blanc et noir sur la photo) est à demi Same mais elle insiste, elle, dans son livre, 11 %, sur le féminisme. Elle le fait de manière complètement humoristique et radicale.
Remarquable et féministe aussi : Magma de Thora Hjörleifsdottir, aux éditions Agullo,, traduit par Jean-Christophe Salaün. Cette auteure a, auparavant, publié de la poésie. Le texte se présente en courts chapitres, de plus en plus courts, montrant que Lilja commence à s’effacer. Très frontal, cru, il a pour but de dénoncer la violence invisible, psychologique dans une relation toxique. Lilja est une jeune femme ordinaire, sans fragilité, avec un socle social solide.
Thora Hjörleifsdottir a eu, à l’époque de la publication en Islande, un peu peur des réactions, a été la première surprise de la réception hyper-positive du livre. Il est maintenant traduit en treize langues et Oprah Winfrey en a parlé en 2021.
Sigridur Hagalin Björnsdottir et Jon Kalman Stefansson ont clos le week-end. Avec le charme (oui, je sais…) et l’humour qu’on connait à l’auteur de Mon sous-marin jaune, éd. Christian Bourgois et à son traducteur Eric Boury.
Toutes querelles tues : pouvoir admirer Zinneman.
Les tenants de la politique des auteurs l’ont bien méprisé! Et il ne figurait pas parmi les chouchous des cinéphiles. Zinneman académique, lourd, thésard, trop insistant dans son esthétique : l’aura-t-on entendu! Le train sifflera trois fois, western préféré de ceux qui n’aiment pas le western, même si Bazin le préférait à “L’Homme des vallées perdues”.
Et pourtant l’hommage que vient de lui rendre le Festival Lumière aide à réviser ces anathèmes. Il faut dire que la critique de cinéma revient vite sur ses erreurs . Qui sait ? : parce qu’arrivée tard pour éclairer une forme d’expression elle-même tardive ?
Et puis il y a Acte de violence que j’aimerais mettre en pendant à son tout dernier film, trop oublié, l’excellent Cinq jours ce printemps-là. Les deux méritent franchement votre détour. Le premier parfaitement inscrit dans un genre, le film noir américain, dont il respecte les codes, en particulier l’expressionnisme visuel (Zinneman aussi venait de cette Europe-là) servi ici par la photo du grand Robert Surtees. Apprécions aussi une parfaite gradation “des” suspens reposant sur un scénario très élaboré qui ménage les zones d’ombre et introduit de beaux personnages secondaires. La tension y est permanente, relevée d’une dramatisation propre au réalisateur qui aime évoquer (ici à l’arrière plan mémoriel notamment) des thèmes forts : trahison, vengeance, montée des fascismes. Il adapta, rappelons-le, La Septième Croix d’Anna Seghers et Julia d’après Lillian Hellman, un de ses derniers grands films avec, donc, le très amer et mélancolique Cinq jours ce printemps-là, ultime opus intimiste sous la belle lumière des Alpes suisses saisie par Giuseppe Rotunno.
Patrick Grée, Rouen-Le Havre, 13 – 19 novembre 2024
S’il est minuit dans le siècle de Victor Serge (1890-1947), écrit entre 1936 et 1938, est paru en 1939 chez Grasset.
C’est un livre d’une grande force et assez incroyable, de la part d’un homme qui, s’il croit toujours au communisme, juge le régime de Staline et le dit dès ce moment. Un livre sur la folie d’un système, un roman qui met en évidence l’absurdité et la misère, montre que tout peut servir à vous perdre et entraîner une arrestation, que la surveillance est permanente, que les dénonciations sont la norme et qu’on n’est jamais quitte.
Quelques Poèmes Express qui en sont issus :
– Un petit hôtel aux portes de la mort. Pressentiment. Même au lit.
– Le soir quelque part au-dessus, un fantôme, trente fantômes s’agitaient, possibles et fictifs.
– C’étaient des petits rectangles précis à la surface de la vie ordinaire.
– Il y a un geste sans savoir dans le poing, du brut.
– On paie et l’on a quelques idées imprimées dans le cerveau.
– Bourdonnaient les secrétaires, acquiesçait le politique, ordonnaient les cabinets.
– Six millimètres d’acier pointu dans la nuque. Dans le cadre de la parfaite exécution du plan.
– L’envie de rire montait, dépassait la bouche de l’homme en uniforme.
– Au fond de la chair, un dégoût quelque part entre séant et nuque.
– Il suivit un étroit chemin, se rapprocha des mots, de leur chair.
La Pièce Unique n° 215 est envoyée à Guenaël Boutouillet qui, à St Etienne, le 30 novembre, animera la rencontre autour de Julia Deck.
Julia Deck ayant carte blanche, nous a invitées Joy Sorman et moi-même. Inutile de dire que j’en suis extrêmement fière et reconnaissante !!!!!
Julia Deck qui avait reçu une Pièce Unique à partir de l’un de ses livres, m’a proposé de les accompagner, elle et Joy Sorman, dans une master-class à la Médiathèque Tarentaize, à Saint-Etienne le 30 novembre 2024.
Petit rappel de ce que sont les Pièces Uniques :
La réaction de Julia Deck est cette invitation à St-Etienne !
Julia Deck est aussi, pour Ann d’Angleterre aux éditions du Seuil, à La Galerne, ce mercredi, 6 novembre.
qu’il a reçue, à sa demande, en main propre.
Un auteur et éditeur ( Le Clos Jouve) qui, pour le moment, est lyonnais mais se prépare à arriver au Havre.
Je pense qu’on l’invitera à déjeuner avec nous .
La rencontre a été sympathique : des références communes : Pascal Garnier, des idées proches sur des auteur.es
Sur les réseaux, il a mis 3 photos, en voici une, et :
Il est des cadeaux uniques dont on ne peut dévoiler que des détails.
Merci, Catherine.
Et il est vrai que les Pièces Uniques sont difficiles à photographier ! D’ailleurs, je ne les photographie pas…
Nous étions nombreux le 17 octobre : Plein d’autres livres ont été évoqués, beaucoup de ceux que la rentrée a abondamment mis en avant :
le Kamel Daoud, le Maylis de Kerangal, le Amélie Nothomb, le Marie Vingtras, le Gaël Faye.
des polars d’Alan Parks, de David Joy (voir les résumés de ce qui s’est dit lors de leur venue à la Galerne, sur ce blog), de Joseph Incardona, de Peter Swanson, de la théorie sur le polar : De l’assassinat considéré comme un affaire de femmes de François Rivière et Le détective était une femme de Frédéric Regard.
Des lromans d’auteurs d’ici :
de Bérénice Pichat aux éditions Avril – 2024 : La petite bonne. Vous avez pu la voir à La Grande Librairie.
de Claude Malon qui nous plus habitués à ses livres d’historien : un parfum de neige : terroir et autobiographique.
Des romans graphiques :
Mon petit AVC de Margot Turcat, éd. Larousse : une professeur d’art plastique raconte ce qui lui est tombé dessus à 34 ans.
La chiâle de Claire Braud, éd. Dupuis.
Et puis d’autres encore :
des historiques comme Charlotte Delbo : Prière aux vivants pour leur pardonner d’être vivants : toute sa poésie, jusque là disséminéedans ses autres livres, rassemblée en un volume, en Minuit- Double.
des étonnants : Jean Dutourd : Une tête de chien, Gallimard.
des beaucoup moins connus : la S F « space » de Yann Bécu : L’effet coccinelle en Pocket
des écrits de reporters : Loin de chez moi, de Maryse Burgot chez Fayard, 2024. Dans le Donbass., Le gardien de Téhéran de Stephane Perez, Pocket, 2024
des romans d’écrivains un peu moins médiatisés ou des livres un peu moins récents :
Zizi Cabane de Bérengère Cornut, au Tripode. Elle eut le prix FNAC pour De pierre et d’os, chez le même éditeur. Tous deux en poche maintenant.
L’absence est une femme aux cheveux noirs d’Emilienne Malfatto. Sur l’Argentine, les enfants disparus.
Acide de Victor Dumiot, ed. Bouquins – : du dur ! L’interview de l’auteur est disponible sur Zone critique.com
Suite inoubliable d’Akira Mizubayashi, Gallimard : plus doux !
– de l’histoire et des images : Le monde sacré des femmes amérindiennes, de Judith et Michael Oren Fitzgerald, éditions Vega 2005.
Prochain Un vin, des livres prévu à l’ Art Hôtel le jeudi 21 novembre, 18 h.
On a parlé de :
– Coyote de Sylvain Prudhomme, éditions de Minuit, 2024 : Un parcours de 2500 km en stop au niveau de la frontière américano-mexicaine. Il restitue les conversations avec ceux qui l’emmènent. Petits blocs de leur langage, retenu alors qu’il n’ a ni pris de note dans la voiture, ni enregistré. Des voix, surtout d’hommes, de Mexicains bien plus que d’Américains, de l’oralité. Des informations, plus souvent des opinions. Rarement positives vis-à-vis de l’immigration. Etonnement que quelqu’un ait cette confiance – ou cette inconscience – de faire du stop, ce qui, d’ailleurs, est interdit dans certains états.
Sylvain Prudhomme sera à la Maison de la Poésie – Paris, le 20 novembre.
– Celles qu’on tue de Patricia Melo, paru en grand format chez Buchet-Chastel en 2023 et maintenant en 10/18. Traduction d’Elodie Dupau. Cette auteure brésilienne qui vit maintenant en Suisse parle là des violences faites aux femmes, des féminicides à travers deux histoires, celle de la narratrice, avocate, giflée par son petit ami, et celle de la jeune indigène, massacrée par trois blancs. Un cas plus ou moins grave et une horreur totale que le racisme, la vision des peuples autochtones au Brésil, sous un Bolsonaro, permettent. Une langue de combat.
Christine Ferniot en a dit : « un roman magistral qui ne cherche pas les larmes du lecteur mais plutôt sa colère ».
– L’épouse d’Anne-Sophie Subilia, éditions Zoé 2021, dans leur collection de poche depuis 2024. Une jeune femme accompagne son mari qui travaille pour la Croix Rouge à Gaza, en 1974. C’est d’une grande délicatesse. L’épouse rencontre des vieux, des enfants palestiniens, des militaires israéliens, des expat’, fait aussi attention aux animaux (d’où, la superbe description de l’âne !). La relation femmes-hommes est évoquée. Et si la position des personnages sur la situation existe, elle n’est que suggérée. Un très joli livre.