Roland Dorgelès (1885-1973) s’est engagé en 1914 alors qu’il avait été réformé.
En 1919, paraît Les croix de bois, grand succès, prix Fémina.
Roland Dorgelès, un « mec bien », patriote mais aussi bon écrivain, à la limite du journaliste.
Une belle langue, de l’humour, des informations sur les soldats entre eux, le rapport hommes de troupes / officiers, un esprit de classe. Certains (sous) officiers hors-sol, pas forcément courageux mais prônant le courage, n’aimant ni les intellectuels ni les artistes…
Des descriptions fortes de villages éventrés, de moments de combat ou d’attente.
Quelques Poèmes Express issus de Cabaret de la belle femme de Roland Dorgelès, paru en 1928 chez Albin Michel :
– Ventre énorme, blanc fromage, gros godillots, les passants.
– D’une voix grêle, les insoumis fendent les gars à la nuque courte.
– On perdait pied, on les entendait rire dans ces décombres.
– La cour à la femme pas bégueule : on arrive aux fesses… mais c’est si peu.
– Arrachement de l’orbiculaire palpébral : récit.
– Les livres ? ça ne manque pas…vraiment, c’était encombré, ridicule.
– Le secteur de la mort vous attend. Allez-y, il n’y a pas un arbre, pas un champ.
– Pour n’être pas gêné, mieux vaut la même chose chaque nuit, sans jamais varier.
– Il avait un grand talent pour l’erreur.
– Jamais on ne le vit, officier à monocle, injurier poète, cycliste et ballets russes.
– De bouche en bouche : – faîtes passer, faîtes passer, puis un muet…
– Un petit air de noce, d’homme saoul. Une discussion confuse. On s’égosille.
L’idée est de l’offrir à Joy Sorman, aussi invitée de la carte blanche de Julia Deck, à la médiathèque de St Etienne, le 30 novembre 2024.