Un Don Carpenter : P U N° 141

La promo 49, le septième roman de Don Carpenter (1931-1995), éditions Cambourakis, traduction de Céline Leroy, dans leur chic collection de poche.
La belle couverture : photo de Bud Shively ; Vivian Demaria/Time and Life Pictures/Getty Images dit toute l’Amérique de cette époque-là, de ce livre-là. Tout comme le roman de Don Carpenter. 24 chapitres pour plus de 24 vies de jeunes gens, au moment crucial de la fin du lycée. Filles et garçons, leurs rêves stéréotypés, ou leur vision du monde, de leur avenir, de ce qui se fait , de ce que, eux, peuvent faire. Comment on continue : l’armée ? le mariage ? Un travail ? les études ? A travers une génération, le livre montre tout de l’Amérique d’alors, les milieux, la place de l’argent, du genre, les ambitions, les (im)possibilités. Toute une sociologie.

Quelques Poèmes Express issus de La promo 49 :
Deux ans qu’on lui faisait quelque chose sous la jupe ; c’était la vie.
– La stupidité réfléchissait à faire le malin, elle avait l’air con.
Embrasser et en être éreinté.
Son inconscient n’avait jamais voulu l’accompagner
– Le poivrot but, se mit en route pour la folie, y arriva.
– Je sais que le mot réfléchit et reste.

Et puis, tant pis, on le renvoie, « augmenté », transformé en tous cas, à Frédéric Cambourakis…

Un Ivan Tourgueniev : P U N° 140

Les Pièces Uniques sont l’occasion de lectures qu’on aurait dû faire bien plus tôt. Le N° 140 nous permet d’aborder Tourgueniev (1815-1883) pour la première fois. Encore une première fois.
Il s’agit de  trois nouvelles rassemblées par les éditions Sillage en 2012 sous le titre de l’une d’elles : L’exécution de Troppmann, écrite en 1870. Les deux autres, autobiographiques également, ont été dictées à Pauline Viardot, peu de temps avant la mort de l’auteur.
Dans la première, Tourgueniev est invité par Maxime Du Camp à assister à la décapitation d’un criminel. Il passe la nuit dans la prison, assiste aux préparatifs, entend la foule à l’extérieur. Il se sent mal d’être présent et en fait un texte contre la peine de mort.
Un incendie en mer conte un naufrage qu’il a vécu jeune.
Une fin raconte sa rencontre avec un noble russe désargenté et rustre. La révolution est proche . les « âmes pas mortes » se laissent moins faire.
Dans chacun de ces courts textes, Tourgueniexv  se montre un peu veule.

Voilà quelques Poèmes Express :
– Repères. Naissance d’un mari. Enfance d’une maîtresse. Mort d’un ami.
– Un long dégoût garde la prison. Comme une force sans mot.
– Beaucoup d’hommes étaient sortis de leur existence par escaliers et corridors…
– Je crois avoir rencontré un lecteur, chevelure encore touffue mais grisonnante, flottant au-dessus de son intelligence.
– S’était précipité du haut d’un talus escarpé, le lièvre, tout gris, tout vif.

Mais l’intérêt réside le plus souvent dans le télescopage de l’information – trouvée en second – avec le « Poème Express »…
C’est offert à Philippe Annocque, auteur entre autres du beau Les singes rouges et du « ionescoien » Pas Liev aux éditions Quidam.

Chat Bleu : novembre 2021- 2)

On a évoqué beaucoup d’autres livres ce jeudi-là :
des polars ou thrillers :
Requiem pour une république, le premier roman de Thomas Cantaloube, Série noire Gallimard 2019 : un crime sur fond d’ « événements » d’Algérie. Peu de fictions ont évoqué le 17 octobre 1961 photographié par Georges Azenstarck, le S A C ou Gerboise. Cantaloube le fait.
Les livres de Jérôme Loubry, tous en poche : Les chiens de Détroit, 2017, pour la force de la ville-personnage. Le 12ème chapitre , Prix Mauves en noir 2018 : 4 qui se sont connus enfants, se retrouvent 30 ans plus tard. Quelqu’un, mais on ne sait pas qui, a envoyé à chacun un texte sur quelque chose qui s’est passé alors. Les refuges, prix Cognac 2019, une jeune femme retrouvée errante.
Alabama 1963, roman à 4 mains de Ludovic Manchette et Christian Miemiec, Le Cherche-Midi 2020, pocket en 2021 : des petites filles noires sont enlevées. La police agit peu. Un détective alcoolique et raciste s’y colle. Sur fond historique de ségrégation

des romans d’auteur(e)s français(e)s :
Feu de Marie Pourchet, 2021, Fayard : son 6ème roman. Une passion amoureuse entre une universitaire mariée et un célibataire avec chien.
On avait totalement adoré Toutes les femmes sauf une, 2018.
La fille qu’on appelle de Tanguy Viel, Minuit, 2021 : le sujet est l’emprise. L’écriture est sans pathos. Il se lit d’une traite.
des livres d’Alain Blottière : Le tombeau de Tommy, 2009, chez Flammarion : sur un jeune héros mort, Thomas Elek, Juif d’origine hongroise qui fit partie du groupe Manouchian. Comment Baptiste est mort,, Gallimard, Prix Décembre 2016 : un jeune a été enlevé par des djihadistes. Le débriefing, ensuite, avec un psychologue et ce qui s’est vraiment passé. « Une construction qui fonctionne très bien » dit M..
des livres de Laurence Cossé, auteure Gallimard : « tous bien » dit D. : Le mobilier national (2001), Au bon roman (2009) : un libraire qui décide de ne vendre que des chefs d’oeuvre…. Les autres libraires sont vent debout contre lui…. La grande arche (2016) un récit historique sur la construction de l’arche de la Défense.
La femme de l’Allemand de Marie Sizun, Arléa 2007, grand prix des lectrices Elles 2008 : une relation mère-fille, vue à à travers le regard de celle-ci. « un très beau livre » dit M.
Le voyage d’Etampes d’Abel Quentin, 2021, ed de l’Observatoire, Prix de Flore : « Plein d’humour, de dérision » dit M-A : un universitaire à la retraite cherche un poète communiste américain.

Et on n’a pas fini ! Une courte rubrique de romans étrangers suit.

Chat Bleu : novembre 2021 – 1)

C’était le jour du beaujolais. Nsenga ne pouvait donc que nous en proposer, d’autant que c’est là » qu’il est « tombé dans le vin », qu’il a fait ses premières vendanges. Certes, avec de plus grands crus que ce petit primeur qui a pour seul atout la fraîcheur du fruit.

Les livres :
– Personne ne sort les fusils de Sandra Lucbert, Seuil 2020, maintenant , en poche, collection Points.
Ellle commente le procès du management de France-Télécom : 7 dirigeants comparaissaient après 10 ans d’instruction et 19 suicides. P.11 : L’obsession du départ en 3 ans de 22 000 salariés et de 10 000 mobilités est devenue le coeur de métier des dirigeants de France-Télécom. »
Elle montre leur manque d’empathie, prouve qu’ils n’ont pas beaucoup de souci à se faire : P 17 : La peine maximale : 15 000 euros d’amende – Olivier Barberot, par exemple, gagne 540 000 euros par an, et une année de prison qu’ils ne feront pas, leurs casiers étant vierges »
Elle fait le parallèle entre la langue managériale et la LTI, la langue oppressive nazie qu’avait étudiée Klemperer.  P 52 : « On ne dit pas protégés, on dit assistés »
L’ écriture de Sandra Lucbert est « cash »,  le sujet est trash. Un tel texte, de même que ceux d’Arno Bertina qui jugent une société de plus en plus « ubérisée » sont essentiels.-
L’aiguilleur de Bertrand Schmid, chez Inculte, 2021. On est en URSS, dans un endroit et un temps assez indéfinis. Plutôt près de la Sibérie. Plutôt du temps de Staline. Le travail de l’aiguilleur est de garder en état les voies, le système d’aiguillage pour les trains qui vont vers l’Est. Il fait froid, il neige. L’ambiance est belle, rude et glaçante, évidemment, mais belle – comme la couverture -.
– Avec Bas Jan Ader de Thomas Giraud, aux éditions lilloises la Contre-allée, 2021 : Comme ses précédents textes – par exemple sur Elysée Reclus – ce n’est pas vraiment une biographie, pas vraiment un essai, pas vraiment un roman mais un peu de tout ça. Thomas Giraud évoque un artiste performeur néerlandais, Bas Jan Ader (1942-1975), un peu son enfance  et surtout ses travaux : ses chutes filmées, le voyage en mer dont il n’est pas revenu. Et ce qu’il dit de ces chutes est beau, délicat. On le voit tomber. Sans jamais appuyer, il nous permet d’imaginer les pensées et les ressentis sous-jacents du plasticien.

Nous étions nombreux. Un Chat Bleu – novembre – 2) va suivre.

La date du prochain Chat Bleu change : c’est le 16 décembre.


 

 

Les Boréales, hier (20-11-2021)

Aux Boréales hier, on parlait danois.

D’abord avec les éditions La Peuplade : Anne Cathrine Bomann pour Agathe, et Johanes Nielsen pour Les collectionneurs d’images (déjà évoqué au cours d’un « faux Chat Bleu », trouvable sur ce blog à la date du 16 mai 2021). L’action du livre de A.C. Bomann se situe en France où elle a vécu un an. Le Nielsen se passe aux îles Féroé où il demeure. A.C. Bomann parle d’un vieux psychanalyste, presque retiré du monde et sa dernière jeune patiente. Nielsen, l’écrivain « taiseux », évoque toute une ville, Torshavn. Le premier texte est intimiste, le deuxième sociétal.

Puis Kim Leine et Mads Peder Nordbo, deux auteurs danois qui ont vécu plusieurs années au Groenland, ont évoqué ce lieu. Mal en point à ce moment-là, ils ont pu y rebondir. L’un, traduit chez Gallimard, écrit des romans hoistoriques, l’autre, des polars chez Actes sud-noir. Deux ambiances, deux temporalités mais ils parlent tous deux du passé colonial, « tyrannie douce », de cette étrange relation où chacun (ex-colon comme ex-colonisé) est retranché dans son ignorance.

Enfin, Björn Larsson était interviewé par Frank Lanot à propos de Le choix de Martin Brenner, chez Grasset, Là, pas de langue étrangère. Larsson parle un français parfait. D’autres langues aussi. Homme du monde ou de no-where, homme de culture qui convoque dans son livre Buber (« Ich und du ») Arendt, Levinas (« L’autre existe, donc je suis »), Modiano ou encore Gary. Le thème du livre : le choix, ses conséquences et le fait qu »‘aucun homme n’est une île ». On est par le regard de l’autre.

Aujourd’hui, d’autres grands moments, dont la venue à 17h 30 de Jon Kalman Stefansson… mais nous n’y serons pas…

Boréales de Normandie

comme chaque année, à Caen, dans l’auditorium du musée, les rencontres littéraires sont un beau et bon moment.
Les 20 et 21 novembre, à partir de 14 h, seront là, entre autres, Joanes Nielsen et Jon Kalman Stefansson.
Les entendre dans leur langue et les comprendre grâce à leurs traducteurs – Eric Boury pour  l’Islandais Stefansson -. Prendre le temps d’écouter une voix, dans une langue qu’on ne comprend pas puis, seulement après, savoir ce qu’elle dit : un luxe extraordinaire.

Samedi 20 : à 14h : Table ronde La Peuplade , maison d’édition québécoise. Avec l’auteur des îles Féroé, Joanes Nielsen dont nous avons évoqué Les collectionneurs d’images au cours d’un Chat Bleu. Venez !

Un Joseph Conrad : P U N° 139

Typhon de Joseph Conrad est réédité dans la traduction d’Odette Lamolle aux éditions Autrement, avec une préface de Mathias Enard .

« Ingrédients » principaux : un vapeur : le Nan-Shan sous pavillon du Siam. Son commandant : le capitaine Mac Whirr présenté comme taiseux, fils d’épicier sans imagination. Son second, Jukes qui n’a pas beaucoup de considération pour lui. Des Chinois qui reviennent chez eux « après quelques années de travail dans diverses colonies des tropiques. ». Et un typhon, le premier jamais vécu par ces hommes.
L’auteur et marin décrit le navire au coeur de la tourmente, les réactions des officiers et la gestion du problème des Chinois qui se battent dans l’entrepont. Les dialogues traduisent, sans effets de manches, le racisme « naturel » de ses personnages. Très fort aussi est le contraste entre les scènes de danger sur le bateau et celles de réception des lettres par mrs Mac Whirr… Conrad sait nous placer dans le chaos et, dans le même temps, au coeur de la médiocrité des sentiments.

Voilà quelques « Poèmes Express » venus de ce roman :
– Petites perspectives, peu d’occasions. Un homme.
– Vous me paraissez drôlement relative, dit ce petit à la porte.
– Sur la toile cirée, la confiture et le livre.
– Arracher ses mains, pousser sa peau, ne pas appartenir à son crâne.
– C’est triste, les mains ridées posées sur l’épouse.
– Il valait mieux ne pas parler de marbre noir.

Typhon, augmenté de « Poèmes Express » et d’actualités, est offert au poète Jean-Claude Pinson…-  un de ses amis et admirateurs ayant la gentillesse de penser que cela peut l’amuser –

Jean-Claude Pinson ( à  J.P. S sur la Pièce Unique reçue) : « Pas eu le temps du coup de regarder d’un peu près ce livre dont tu me parles. L’analyse que tu en fais me paraît très pertinent : on est aux frontières des arts plastiques et de la littérature. Ça me semble relever de ce qu’on appelle l’art conceptuel. On met en œuvre une procédure définie d’avance et on décline ad infinitum (il y a un effet sériel : les 140 échantillons dont tu parles). Cela pourrait paraître bien mécanique. Mais là, l’artiste-auteure invente pour chaque page une triangulation renouvelée (Conrad, un extrait de presse et les mots cut-pués en jaune). L’apport n’est pas visuel (rien à « contempler »), mais seulement « littéraire », dans le décalage obtenu par le procédé. Evidemment, il faudrait prendre le temps de regarder cela de beaucoup plus près. À vrai dire, je n’ai guère d’appétit pour ce genre d’objet (à tort peut-être). »

Chat Bleu – octobre 2021

Les vins d’Oléron étant fort bons et nous rappelant l’été, c’est ce que nous avons bu.
Les livres :
La chaleur de Victor Jestin, J’ai Lu : Un premier roman, prix Femina des lycéens, prix de la vocation, et prix Ouest France. Rien que ça.
Victor Jestin était interviewé par Bernard Martin à Ecrivains en bord de mer 2021. Ce très frêle jeune homme décrit les vacances d’été d’un adolescent, en famille, au camping. Il dit son exécration de ce lieu, l’obligation d’être là, avec un corps qu’on n’aime pas, entouré de corps qui se montrent et feraient mieux de ne pas le faire.
Oscar de Profundis de Catherine Mavrikakis , éditions Sabine Wespieser, 2016 : On est à Montreal dans un futur relativement proche. Une peste touche le quart-monde qui se terre au centre de la ville alors que la bourgeoisie vit dans des banlieues saines. C. Mavrikakis parle du climat et de l’état de notre société dans ce roman d’aventures.
Lëd  de Caryl Ferey, éditions Les Arènes, 2020, nous emmène à Norilsk. Il l’avait déjà fait dans un texte documentaire. Là, c’est roman noir : froid, mafia, corruption, pouvoir. Du fort, du vrai, comme chaque fois avec Caryl Ferey .
Et puis  :
Mademoiselle Else, novella d’Arthur Schnitzler (1924), traduit par Roland Jaccard, Livre de poche. Un drame bourgeois. Le monologue intérieur d’une jeune fille.
Bella-Vista de Colette, Livre de poche : 4 nouvelles dont celle qui donne son titre au recueil : la Provence, une maison, des femmes.
Au printemps des monstres de Philippe Jaenada, 2021, éditions Mialet Barrault : un fait divers de 1964 décortiqué, L’époque décortiquée. Un travail d’enquête sur le terrain et aux archives.
L’intimité d’Alice Ferney, 2020, Actes Sud : sur la relation homme/femme, le désir d’enfant.
La trilogie de Tora d’Herbjorg Wassmo, éd Actes Sud : des textes des années 1980 de cette auteure norvégienne venue plusieurs fois au festival des Boréales de Normandie. La condition de femmes, la violence qui leur est faite.
Le pays qui n’est pas, poèmes d’Edith Södergran, éditions La Différence, traduction de Carl Gustaf Bjurström et Lucie Albertini. Cette poétesse finlandaise, née à St Pétersbours, morte en 1923 à 31 ans, écrivait en suédois, sur la mort et l’espérance d’un après. Léa nous a lu un des textes en suédois et en finnois. Comme aux Boréales, un bonheur !
Slams de Marc Alexandre Oho Bambe, alias Capitaine Alexandre. Il écrit et dit. Il est intervenu au Collège de France. Vous pouvez le voir sur Youtube. Il était dernièrement à la Maison de la Poésie de Val de Reuil.

Le Chat Bleu : prochaines dates : les jeudis 18 novembre et 9 décembre – 18h

art et livre- livre d’art

C’était en octobre 2020 : une conférence de l’historienne de l’art Camille Paulhan : « En remettre une couche. Une petite histoire artistique des caviardages et des effacements ».
🔎 Mais qu’est-ce que le « caviardage » ?! Le terme, très imagé, renvoie tout d’abord à la censure : caviarder signifiant, dans ce contexte, supprimer par recouvrement à l’encre noire de passages de phrases voire d’articles entiers, interdits par le pouvoir. On doit cette déclinaison du mot « caviar » à l’origine supposée russe de cette pratique qui remonterait à l’époque du tsar Nicolas II…
💡 Au fil du temps , les artistes se sont emparé·e·s de manière poétique, plastique et politique de cette pratique du caviardage, dans le texte et l’image.
✍️ Camille Paulhan nous livrera ses réflexions sur une histoire picturale faites de ces effacements et recouvrements, interrogeant, davantage qu’en réalisant une étude exhaustive de ces pratiques, notre rapport aux images et notre façon de regarder les œuvres.
Et je pense forcément à Lucien Suel.
Et je crois que le livre de Camille Paulhan est à lire

Un Jean-Paul Dubois : P U N° 138

Un Jean-Paul Dubois, mon premier : Hommes entre eux, paru en 2007 à L’Olivier. Auteur prolifique, un livre par an, primé souvent.
Ce livre nous emmène au Canada avec Hasselbank, gravement malade, qui cherche à revoir Anna qui l’a quitté. Là, il rencontre deux hommes chez qui elle a vécu, très différents l’un de l’autre et de lui. Comme si Anna était une femme très différente de ce qu’il croyait.
Des moments forts : P. 48 : « …la soirée d’Ultimate fighting (…) « on enfermait deux hommes pêchés dans quelque torrent de misère avec pour instruction de s’entretuer comme des chiens de combat » (…) »au milieu d’une foule délirante ». Les parties de chasse, la tempête de neige,
Un dépaysement.

Voici quelques « Poèmes Express » venus de Hommes entre eux :
– La voix disait des choses, pas grand chose. Rien de vivant.
– Il releva le col de son manteau japonais, et appuya sur un cocon laqué.
– Un gros ver blanc avait fait le tour de la station essence.
– Se délivrer de tous les liens et réparer une banquette en skaï.
– Il comprit quelque 
chose, régla ses oreilles et brossa ses gants.
– Sans doute qu’un sang mêlé est embrouillé.

Cette Pièce Unique N° 138, toujours 3 livres en un : le livre originel + le « Poème Express » sur chaque page de droite + l’actualité qui l’accompagne : … « sauts et gambades » un peu…
Voilà un exemple : Le 9 septembre 2021 : le  Poème express :  » La vieille avait dit : »je crains que vous ne soyez arrivé trop tard… » devant le présentoir de vitamine. » La Croix : « Fin de vie : vers une consultation citoyenne ? ». Petite précision : l’information est cherchée en dernier.

On l’offre  à un plasticien, hyper calé en histoire de l’art contemporain, qui fait un beau boulot abstrait et qui va se demander ce qui lui arrive : Alain Buhot.