Octobre 2025 : Un Vin, des Livres – 1)

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Déjà, quelques dates :
– à La Galerne, à 18 h, le 21 octobre :
trois jeunes écrivains sortis du Master de création littéraire :
Bobby Chalard, Louise Rose, et Julia Sintzen
qui ont vu, en cette rentrée 2025, sortir leur premier livre.

– à l’Art Hotel, à 18 h, le jeudi 6 novembre :
le prochain Un vin, des livres.

Pourquoi avoir mis en gras le nom de Julia Sintzen ?
Parce que Oskar, lui aussi du master, nous avait parlé de deux amies qui venaient d’être publiées : Louise Rose, chez P O L et Julia chez Corti.
Pas encore eu le temps de lire le Louise Rose
mais Sporen , si :
et j’ai été scotchée par son premier chapitre  : très fort, intense à un point rare.
Relu deux fois et ressenti la même impression.
Un travail sur la langue, ou plutôt sur les langues :
beaucoup de français, très beau, et un peu de néerlandais.
L’histoire : des moments de la vie conjugale de Rinske et Wim.
Elle est d’origine indonésienne, il est néerlandais … et un peu sanguin.

De cette rentrée également,
premier livre également,
Quatre jours sans ma mère de Ramses Kefi, éditions Philippe Rey
Plus classique dans sa forme.
Une femme, Amani, est partie de son foyer (un mari, Hedi et leur fils de plus de trente ans, le narrateur) et de sa banlieue, pas du tout criminogène. Ils ne comprennent pas. Hedi veut faire table rase, le fils se remémore les derniers mois et voit combien ils ont été peu attentifs à Amani.
Les personnages sont tous attachants. Pas lénifiant mais d’un humour tout doux.

Un thriller, sorti en 2024 chez Denoël, maintenant en Folio :
La colère d’Izanagi de Cyril Carrère, encensé par G. Collard, le libraire de la Griffe noire.
Deux raisons pour le lire : le Japon et Polar à la plage… Mais Carrère vit au Japon… Trop cher pour Les Ancres noires…
Des actions sanglantes ont lieu, en lien avec le darknet.
Les enquêteurs forment un duo improbable : une jeune franco-japonaise qui n’a pas sa langue dans sa poche et un policier hors norme.
Le twist final est bien foutu.

Ils et elles avaient beaucoup lu. La suite bientôt …

Retour sur le Alexander Starritt : P U N° 235

« C’est vraiment intéressant, la triple lecture permise par le livre unique que vous m’avez envoyé, unique aussi en ce sens.

Dans L’enfant de volupté, de Gabriele d’Annunzio, il est question d’un livre unique et cela m’avait beaucoup impressionné lorsque je l’avais découvert pendant mes études.

Merci encore

Bien sincèrement

François »

Un Vin, des livres : le jeudi 9 octobre

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Allez, on ré-essaie l’Art Hotel
Le 9 octobre à 18h

Une jeune femme très sympathique
à qui j’ai demandé s’ils avaient vraiment envie de nous voir ?
à qui j’ai fait état des problèmes de dates, éventuellement même d’amabilité…
C’est un peu bête,
les personnes à qui on le dit n’étant jamais celles avec qui le problème s’est passé…
à qui j’ai aussi rappelé notre intitulé « Un vin, des livres »
et leur proximité avec la caviste…

rentrée d’un Vin, des Livres

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Le jeudi 9 octobre, à 18h
Un vin, des livres fait sa vraie rentrée.
Rentrée littéraire (n’) oblige (pas) ,
des livres récents,
d’autres beaucoup moins
parce que,
malgré ce que vous voyez ou croyez peut-être,
les livres ont une durée de vie de plus de
…trois,…
heu… non,…
deux mois…
Je ne vous présenterai sans doute pas,
ou pas forcément, ces trois livres-là,

Juste, rappelez-vous la date !
Venez partager vos lectures ou en parler !
.
Où ?
Je ne le sais pas encore…!!!…

le 18, l’écrivaine Judith Wiart

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Autrice de
Les gens ne se rendent pas compte, éd Le Clos Jouve
Le Havre de paix, ed. Moby Dick
Pas d’équerre, éd. Louise Bottu
Le jour où la dernière Clodette est morte, éd Le Clos Jouve.
Des textes de genres très différents. Polar, essai, autobio.

 – Le Havre de paix, forcément, ici, ça fonctionne !
Nous avions accueilli Judith avec ce polar à Polar à la plage cet été.
Il est paru dans le cadre d’une collection, une suite aux « Poulpe » de Jean-Bernard Pouy, « la fille du poulpe » sous la direction de Sergueï Dounovetz : un livre de commande, avec un cahier des charges de 8 pages.
Et, heureusement, Judith Wiart « aime bien la liberté dans la contrainte. »
Elle a travaillé comme dans un commissariat de série américaine, avec des éléments collés au mur, des flèches, des liens .
« L’écriture du livre m’a permis de retourner au Havre et la ville est devenue un des personnages. »
 Il faut dire que Judith a vécu au Havre enfant, avant de suivre ses parents à Lyon. Elle vient de revenir  » Pour la mer.  »
Pas d’équerre
est un petit texte : « du politique par l’oblique »,
un
carnet poétique ET témoignage politique sur l’éducation nationale,
vue par une enseignante en lycée professionnel.
Sur la dégradation des moyens, sur le rapetissement des heures de matières de culture générale. Pas tant un avis que des faits.
Difficile à accepter quand le but est de « donner de l’élégance (= de la dignité) aux élèves » ).
Le jour où la dernière Clodette est morte sous la forme de courts paragraphes, des moments autobiographiques, Et c’est vraiment plein de fraîcheur, tendresse, drôlerie.

 

Un Fumiko Enchi : P U N° 236

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Chemin de femmes, de Fumiko Enchi (1905-1986),
est paru en 1957 au Japon et en 1999 chez Gallimard.
Ce beau roman peut être considéré
comme un texte sociologique, féministe
avant l’heure, juste par la narration de ce que vit Tomo Shirakawa, épouse d’un haut fonctionnaire, début XXème siècle.
Fumiko Enchi, élue en 1970 à la Japan Art Academy,
écrit là sur les rôles traditionnels dans la « bonne » société japonaise :
accepter les concubines, et même … les choisir…
N’être plus « objet » d’amour mais intendante sagace. Certes ne pas sortir du rôle qu’implique le genre
mais ne pas en penser moins.

Poèmes Express issus de Chemin de femmes :
– La femme ne devait pas faire montre d’un caractère de lame.
– Sous la lampe de nuit et son indulgence, le corps ravi.
– Bandant dans l’ombre de cette femme adulée, un membre avait fait retour.
–  Il existait des êtres sacrés, comme des replis ultimes.
– Une lueur avait effleuré le regard, obligation pour une femme.
– Expression ambiguë, rire sur les joues, nuque officielle.
– Un ruban écarlate au milieu d’un pont en bois, une voix effarouchée dans la chambre à coucher.
– Les deux femmes retentissaient dans le bleu, fines et jeunes.
– une évidente froideur fit une distance sèche.
– Il glaça ses sentiments, les limita à l’intimité.
Le nouveau-né, petit amas de chair, se nichait dans l’instant.
– Voix aiguë, bouche éperdue. Colère pour fissurer.
– D’une infinie chaleur, ces lampes à la fragile lueur et ce sentiment mélancolique.

Un Alexander Starritt : P U N° 235

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Nous, les Allemands, d’abord paru chez Belfond, traduit de l’anglais par la traductrice et autrice Diane Meur, existe aussi en Pocket.
Il a été lauréat du Dayton Litterary Peace Price.
Ecrit par Alexander Starritt, né en 1985, fils d’une Allemande et d’un Ecossais, vivant au Royaume-Uni, ce livre évoque la seconde guerre mondiale à l’Est .

Le narrateur est un vieil homme qui l’a vécue en tant que soldat de la Wehrmacht et en parle à son petit-fils à double nationalité.
C’est la guerre déjà perdue, la débâcle des troupes allemandes, des atrocités commises alors.
C’est raconté du point de vue de quelqu’un qui n’a pas choisi d’y aller, qui n’a rien d’un va t’en guerre ni d’un nazi. Quelqu’un qui sera fait prisonnier et rentrera très tard. Quelqu’un plus agi qu’acteur, dans un petit groupe de soldats où seul, un est convaincu, odieux, et déverse un discours antisémite et anti-bolchevique.

Quelques Poèmes Express  issus de Nous, les Allemands :
– Prendre des bains de soleil dans la télévision, l’idée qui fait du bien.
– La guerre : faire du mal est à faire au mieux.
– Il n’y avait que la brume épaisse. Et quelqu’un qui parle.
– Sous un bel emballage : la mort militaire.
– La simple odeur douce et piquante réveille la langue.
– Une grenade sur chacune : explosion, grand sourire, baiser d’adieu.
– Parfois, j’avais besoin de neige. Cela m’apparaissait comme une clémence.
– Chevelures laquées de 
country, coupes mulet de nostalgiques.
– L’homme vomissait ; c’était insolite, un monstre vulnérable.
– Je me suis rendu compte qu’un homme qui en réprimande un autre est plus ou moins du bruit.

Cadeau contre cadeau, la P U N° 235 est envoyée à François David qui écrit pour les enfants et les adultes. Son  troisième Grain de livre vient d’arriver chez moi. Celui-ci en prose, est « hommage  aux artistes qui ont privilégié le court ».
Dans ces trois très jolies plaquettes « c’est toujours du bref qu’il s’agit ».

un vin, des livres : rentrée

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Bonjour !

j’espère que votre été a été beau, et  l’est encore.
Et je pense que vous avez beaucoup lu.
Nous nous retrouverons le 18 septembre à 18 heures, pour Un vin, des livres.
Retenez cette date !

Je ne peux pas encore assurer du lieu  mais je vous contacterai dès que… …

Un Nancy Mitford : P U N° 234

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Nancy Mitford (1904 – 1973), aristocrate anglaise,
est venue s’installer en France à partir de 1946.
Ici, ce sont des articles
que l’on peut
voir comme du snobisme pur
ou délicieusement  britanniques
mais c’est surtout souvent d’une drôlerie un peu vacharde.
Elle y parle de mode,
de littérature française, des mésententes entre Gide et Mauriac, d’un mauvais prix Femina (dont personne ne se souvient),
de politique. En mai 68, elle est gaulliste, nomme Cohn Bendit « Cohn Bandit » et se moque du « taureau de la Nièvre » ( = Mitterrand )

Quelques Poèmes Express issus de Une Anglaise à Paris :
– Moins d’une heure de voiture de la capitale, les fermiers étaient des personnalités en muflerie.
– L’Amérique n’a jamais joui. Le terme incarne le désir des femmes.
– Les Américains sont repartis à s’offrir un spectacle de marionnettes.
– Aucune trace de Philippe de Champaigne dans une idée amusante.
– Le barman ne peut s’empêcher de penser au 
ramassage des poubelles et les écrivains aux articles.
– A été créée la plus humble dans le but de la sauter.
– Un stylo plume est entré et a dit : V. Hugo pouvait rendre une femme heureuse.
– L’oubli. Autant que je m’en souvienne remonte à un temps de sinistre mémoire.
– On circule, travaille ; le monde fait son apparition dans l’infernal.
– Dieu vient de fermer ses portes et les banques une heure après.

C’est offert lors d’un atelier à Valérie et / ou Oskar,
tous deux passés par le master de création littéraire du Havre.
Ils en font ce qu’ils veulent…

 

Un Han Kang : P U N° 233

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Celui qui revient de Han Kang,
paru en 2014 en Corée du Sud, et
en France en Livre de Poche en 2024,
est la Pièce Unique N° 233
et le deuxième livre que je lis de cette auteure devenue Prix Nobel de littérature.
La végétarienne, paru avant ce prix, au Serpent à plumes était le premier.

On est, avec Celui qui revient, dans un des moments de dictature en Corée du Sud,
sous Chun Doo-hwan en 1980, un moment de répression d’un mouvement populaire d’une énorme violence. Un livre très beau, très fort où plusieurs voix rendent compte de la censure, de l’horreur vis-à-vis de jeunes non armés.

Poèmes Express issus de Celui qui revient :
– Le calme s’impose, soir tombé. Corps sous un drap blanc.
– Crois au ciel vide.
– C’était un cadavre noble, c’est 
vrai, puant sous le soleil.
– Un mort a ouvert les yeux, haussé la voix, réveillé les autres.
– Vous partagiez des poèmes, les introduisant dans votre bouche.
– En sueur, corps trempé rue vide.
– Mémoire dans le placard, bruit dans le magnétophone.
– Voua aviez fait de la prison… fatigue au fond de la tête.
– Dents serrées, lèvres déformées. Pression de la catastrophe.
– On dirait un rêve à avaler et à travailler.

Ce Han Kang « modifié » est offert à Richard Meier, éditions Voix dont voilà un livre de 2024