Les Récits d’un jeune médecin ont été écrits en 1919, publiés en 1925-26 dans deux revues, jamais en volume du vivant de Mikhaïl Boulgakov (1891-1940) qui, avant d’être écrivain, fut médecin. De cette première vie, viennent ces textes.
Envoyé dans un dispensaire, loin de tout, à peine ses études terminées, un jeune médecin se retrouve seul et effrayé de toutes les possibilités de maladies pour lesquelles on peut venir le consulter, des opérations qu’il doit accomplir pour la première fois, des diagnostics difficiles qu’il a à poser. Puis il devient plus sûr de lui et se voit confronté à l’ignorance des patients. Les conditions climatiques et la solitude rendent ces moments encore plus durs.
Un deuxième texte est censé parvenir à ce même jeune docteur, arrivé dans une ville plus grande, dans un véritable hôpital. Celui qui a écrit est lui aussi docteur mais est devenu morphinomane. Il nie d’abord sa dépendance puis en rend compte de manière très forte.
Le troisième et dernier texte parle de guerre en Tchétchénie.
Boulgakov :
– a été médecin pendant la la première guerre mondiale puis dans la révolution et dans la guerre civile russe, du côté de l’armée blanche.
– a été un homme courageux, surveillé par Staline. Donc, pas lu de son vivant. Le livre pour lequel il est reconnu comme un des plus grands écrivains russes, Le maître et Marguerite, ne sera édité en URSS que 26 ans après sa mort, et dans sa version intégrale qu’en 1973.
Quelques Poèmes Express en sont issus :
– Le papier glacé doit être considéré comme essentiel et contenir l’auteur.
– Pénombre et vent de neige : l’image était simple.
– Veste à plis métalliques, l’homme me colla à lui et m’enroula autour de ses doigts.
– Aujourd’hui est arrivé. Le soir attend son tour.
– Il fallait écouter ! Nous sommes foutus et tout seuls…
– Le bébé ne veut pas voir les yeux des sages-femmes.
– Je vécus une semaine comme dans un tableau. Ensuite, de pire en pire : au fond des couleurs.