On a parlé de :
– Starlight de Richard Waganese, Zoé poche 2021, traduit par Christine Raguet. Roman inachevé, posthume d’un auteur (1955-2017), Indien ojibwé de Colombie britannique.
Le personnage principal, Frank Starlight, est un Indien, élevé par un blanc qui lui a légué sa ferme. Un pur, amoureux de la nature, photographe animalier. Il va aider Emmy et sa fille qui se sont sauvées d’une vie moche, avec des mecs moches.
Starlight est intégré mais le fait qu’une femme blanche vienne vivre chez lui pose problème à certains. Une blanche… Un Indien… De même, quand on aime ses photos, dans une galerie de Vancouver, c’est son indianité qui joue.
– Tokyo Electrique : 5 nouvelles traduites du japonais, parues chez Autrement puis en poche chez Picquier, (2006) : de 5 auteur.es peu, voire pas traduit.es en français , ni à ce moment-là, ni depuis. 5 ambiances très différentes, 5 écritures. 5 lieux de Tokyo. Ces nouvelles parlent de faits de société (japonais) : l’anonymat dans la grande ville, les immigrés, la femme vis-à-vis de l’homme, le travailleur pauvre.
– King Kasaï de Christophe Boltanski, Stock 2023, collection Ma nuit au musée, maintenant en Folio. Le musée choisi par Boltanski est Tervuren, en Belgique, lieu d’exposition d’objets africains. Lieu qui représente la colonisation, et qui a été retravaillé. Il en avait besoin, de par sa vétusté mais aussi du fait que le discours devait changer.
Il est question de la façon dont on a pillé le Congo belge, dont on a traité les populations, dont on a « collecté » des objets, dont on les a présentés, leur enlevant le sens qu’ils avaient pour les peuples à qui on les a volés.
De ce fait, on a évoqué les objets venant d’ex-pays colonisés, leur retour, envisagé ou pas, dans les pays d’origine. Sujet déjà évoqué par Arno Bertina dans Des lions comme des danseuses, éditions de la Contre-allée, 2015, enrichi en 2019. Combat mené pour le patrimoine du Cameroun par une conservatrice d’Angoulême actuellement.