Déjà, les prochaines dates du Chat Bleu : les 7 février et 21 mars.
Le 10 janvier, les amusants et jolis noms des vins nous invitaient… à boire… : en blanc, nous avons pu goûter un Uby : « Tortue » : à déguster doucement, aux nuances florales. En rouge, un « Château d’or et de gueule », un costière de Nîmes, ambiance feria, gorgé de soleil, à note d’olive noire.
- Nous avions l’intention d’en parler ; la mort d’Aline Kiner nous a rattrapés : son dernier livre, La nuit des béguines était sorti en 2017. Il est maintenant trouvable en Piccolo, chez Liana Levi. Un beau roman historique qui nous plonge au XIV ème siècle, temps religieux et meurtrier, et qui nous apprend qu’un grand béguinage a existé à Paris, créé par Saint Louis : un lieu pour les femmes « qui refusaient le mariage comme le cloître. Elles priaient, travaillaient, étudiaient, circulaient dans la cité à leur guise, voyageaient et recevaient des amis, disposaient de leurs biens, pouvaient les transmettre à leurs soeurs. » (P. 9). Du féminisme avant l’heure qui n’était … déjà… pas du goût de tous.
- Trois crimes rituels de Marcel Jouhandeau, aux éditions du Chemin de Fer, 2017. Ce recueil autour de trois faits-divers était paru chez Gallimard en 1962, Gallimard étant aussi fondateur et propriétaire depuis 1928 de l’hebdomadaire toujours existant Détective. Compte-rendu de trois procès dans les années 50 et réflexions sur le fonctionnement judiciaire, on y retrouve la misogynie de Jouhandeau : (P. 67, à propos des jurys) : « La plus grave des erreurs, c’est d’y avoir introduit les femmes. Bien moins préparées encore que nous à ce qu’elles sont appelées à faire, elles y apportent généralement une satisfaction, une passion, voire une espèce de délire déplacés »…
- Dans le faisceau des vivants de Valérie Zenatti, 2019, L’Olivier : un des textes les plus émouvants qui soient : sur Aharon Appelfeld, disparu en janvier 2018. Un hommage, une déclaration d’affection de sa traductrice et interprète en français, Valérie Zenatti (qui était présente à une table ronde sur la traduction, au festival du Goût des Autres, ce 19 janvier). Elle est auteure, scénariste et ne traduit, de l’hébreu, que cet écrivain. Pour elle, il ne s’agit pas d’un métier, mais d’une proximité unique et ce livre en rend incroyablement compte. Appelfeld mort, elle visionne toutes les vidéos où il apparait, va en Ukraine dans sa ville natale, réussit à le rencontrer encore.