Petit éloge de l’errance d’Akira Mizubayashi, paru en 2014, est La Pièce Unique N° 212.
Mizubayashi est né au Japon en 1951, a fait des études en France. Il se partage entre les deux cultures mais écrit en français essais et romans.
Si un de ses thèmes de prédilection est la musique, il s’agit ici de la langue comme vecteur d’autonomie, de « singulier » dans un pays où le collectif, le consensuel sont la norme, où « On n’a pas d’autres choix que celui de se laisser enrouler dans ce qui est long ».
Ce livre bref, politique, critique des élites japonaises, qu’elles soient universitaires ou de pouvoir, permet d’aborder ce pays, son histoire – ancienne : les temps de la fermeture du pays, de la guerre du Pacifique, ou plus récente, de la catastrophe de Fukushima -, de comprendre le fonctionnement du « corps social ».
Quelques Poèmes Express qui en sont issus :
– La main remonte vers la nuque, racle le corps, sort des bonnes manières.
– Voyager dans une tasse de thé vert et les odeurs d’encre.
– Sur chacun des soldats, la musique militaire se vida.
– Le pays s’engouffrait dans un souvenir d’enfance : nattes et feuilleton télévisé.
– Ouvrir les morts, libérer l’organe : ceci est une tâche technique.
– La toute-puissance entrave interrogations, sens et théorie.
– La débâcle est inévitable à cause des lécheurs de bottes et la nature des choses.
Ce livre – 3 en 1 – est offert à Christiane P., fan de Flaubert et de Maupassant, que le Japon – et beaucoup d’autres sujets – intéresse-nt.