Chat Bleu : février 2023 – 2)

En parallèle du post-apocalyptique Brian Evenson L’antre aux éditions Quidam, ont été évoqués : Barjavel et son Ravage, paru en 1943, Malevil de Robert Merle, Emily Saint-John Mandel : Station eleven, le dernier Laurent Gaudé : Chien 51, et autres Damasio.

Ensuite, il a beaucoup été question de la famille, de sa toxicité, dans des romans français :

– Les enfants endormis d’Anthony Passeron, 2022, éditions Globe, Prix Wepler : un oncle atteint du sida au début de la pandémie, dans les années 80. Le déni de l’entourage, dans un milieu de commerçants de bouche en province.
– Ceci n’est pas un fait divers de Philippe Besson, 2023, Julliard : Un féminicide du point de vue des enfants. Inspiré de faits réels, un « crime de propriétaire » dit l’auteur, »pas un crime passionnel ». Et donc « un fait politique » dont le roman peut « faire prendre conscience ».
– Même sujet et même point de vue dans Le cri du sablier de Chloé Delaume, auto-fiction parue en 2001, prix Décembre, trouvable en Folio. La langue de Chloé Delaume est remarquable.
Les sources de Marie-Hélène Lafon, 2023, éd. Buchet-Chastel : là encore, un mari violent, mais cette fois  la femme s’échappe avec ses enfants. Trois chapitres : de trois acteurs et trois temps de cette histoire : la femme lors de son mariage, de la vie à la ferme, le mari une vingtaine d’années après et la fille après la vente de l’exploitation. Cela se situe dans le terroir, en moyenne montagne et « la ciseleuse » qu’est M.H. Lafon suggère plus qu’elle ne dit.
– Une somme humaine de Makenzy Orcel, éditions Payot et Rivages, 2022 : le deuxième volet d’une trilogie : une autre superbe langue autour d’une autre vie terrible, celle de la narratrice, une femme morte.
– On a pu parler de Annie Ernaux et de l’essai du sociologue Gerald Bronner : Les origines. Pourquoi devient-on ce que l’on est ?, éditions Autrement, 2023 : sur les transfuges de classe et « la honte » ressentie, ou pas, vis-à-vis de sa classe sociale.
– Les yeux de Milos de Patrick Grainville, en collection Points : roman plein de réflexions sur l’art et les musées, autour de Picasso et de Nicolas de Stael. A Antibes, un étudiant fasciné par ces deux peintres, fascinant par son regard.
Enfin, dans deux romans étrangers :
– encore une histoire de famille mais traitée en thriller : La chute de la maison Whyte, de Katerina Autet, éditions Robert Laffont, 2020. Prix des Enquêteurs.
– A prendre ou à laisser de Lionel Shriver, traduit par Catherine Gibert, chez Belfond. Son dernier livre, pour lequel elle est venue au festival le Goût des autres, au Havre, en janvier. Un couple se promet qu’ils se suicideront quand ils arriveront à leurs 80 ans. L’écrivaine explore les différents scénarios…

Prochain Chat Bleu, jeudi 9 mars, 18h30

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