Anne-Laure Liégeois et Arno Bertina au Fitz – le 7 novembre 2022

Dans le cadre de l’Université Populaire, au Volcan : » le récit incarné d’une lutte sociale »
quelques extraits de la rencontre :

A-L. Liégeois : « La découverte d’un texte est une petite aventure.
J’ai travaillé sur le thème de l’entreprise. Je ne peux pas me séparer de ce thème.
J’ai lu quasiment d’une traite Des châteaux qui brûlent, en Bretagne. Le livre est lié à cette thématique qui me touche. C’est aussi un choc de lecture, le premier texte que je lisais d’Arno. Et c’est un huis-clos, avec une unité de lieu, d’action et presque de temps. »
F. Lafond : « c’est un roman choral : chaque personnage est important : comment faire ? Et comment avez-vous travaillé à deux ? »
A-L. Liégeois : « Très heureuse de ce travail  : avec 12 comédiens au plateau. C’est une chance d’avoir la confiance du Volcan. Arno est un auteur magnifique. Il m’a laissée totalement tranquille. Il disait : « je suis au service ».
On a fait deux fois des résidences à Paris et une à la Chartreuse-Les-Avignons. On a étalé sur les murs toutes les pages du roman. La dramaturgie d’un spectacle n’est pas la même que celle d’un roman. J’ai fait des paquets. Quand je disais « on a besoin d’un lien », il le faisait ».
A. Bertina : « C’est mon premier roman adapté au théâtre. Depuis le début, ce qui m’intéresse en écriture, c’est la polyphonie, toutes les voix qui donnent de la différence, les regards qui s’additionnent. Ce mille-feuilles de voix, c’est mon obsession, mais aussi ma joie. Chaque fois, je sais que c’est ce que je vais aller chercher.
Jusqu’à ce livre, la voix d’un narrateur entrait en crise et d’autres voix venaient. Des châteaux qui brûlent est sans narrateur. Les voix qui reviennent, font d’emblée de l’énergie collective.
Des réalisateurs ont déjà voulu adapter ce texte. Ils me disaient que eux savaient, que je ne savais pas. Pas Anne-Laure. Pour moi, ce n’était pas du tout douloureux.(…) Je n’ai pas du tout été stressé qu’elle s’en empare. Le but n’a pas été que ce soit fidèle à mon livre mais que ce soit bien dans la pièce. »
A-L. Liégeois : Une création, c’est une chance. J’appelle les comédiens par le nom de leur personnage. On a travaillé depuis août, huit semaines. Ces comédiens SONT ces personnages. Ils sont des porteurs de langue. Ils ont un rendez-vous avec la langue. Ils sont dix à jouer des ouvriers licenciés. Ils portent cette lutte avec une parole de théâtre, de roman, une langue particulière. »
A. Bertina : » En fait, c’est la même langue, celle du théâtre et du roman. Il y a un contexte réaliste, mis en tension avec la langue, elle, pas du tout réaliste, avec des faits impossibles en réalité, comme la fête. Des personnages s’expriment. On est dans leur tête. »
A-L. Liégeois : « C’était intéressant de partir des pages du roman, d’aller vers le théâtre, d’y revenir avec ces paroles intérieures qui ne l’étaient plus. »

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