Un Kafka : P U N° 175

Kafka (1883-1924) écrit la Lettre au père en 1919. Et jamais le père ne la lira. Il semble d’ailleurs qu’il n’ait lu aucun des textes de son écrivain de fils.
Cette lettre dit une souffrance mais surtout l’acceptation jusqu’à l’intériorisation de l’image négative qu’on a de lui  » …plus je grandissais, plus le matériel que tu pouvais exhiber pour preuve de mon insuffisance était important ; à certains égards, je me suis mis à coïncider avec ce que tu prétendais. », l’incroyable capacité à trouver des excuses au tyran domestique, l’effrayante impossibilité, adulte, de se défaire de son autorité.

« Poèmes express » qui en sont issus :
– Tu mangeais vite, chaud, à bouchées doubles, l’enfant.
– Assez viril, gentiment, il te parle tranquillement de tes troubles de coeur et te saute et te saute.
– Dents serrées de l’enfer, plainte enfantine des durs.
– Au début, c’était vraiment pareil, ce n’était pas vraiment autre.
– On n’avait aucune intention, on n’a pas souffert, on n’a été qu’inconscient.
– A la maturité, je n’étais occupé que de moi, et je 
montrais là d’étonnantes capacités.
– Il renonce au meurtre. Dans la mesure du possible.

Cette Pièce Unique n°175 sera envoyée à Christine Marcandier, critique littéraire, enseignante, aimant beaucoup l’oeuvre de Kafka (c’est un risque… évidemment), créatrice de Diacritik.

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