Un Duong Thu Huong : P U N° 149 :

Au zénith de Duong Thu Huong, éditions Sabine Wespieser, 2009, traduit par Phuong Dang Tran, est la Pièce Unique N° 149.
L’auteure vietnamienne, née en 1947, a, dès 1980, dénoncé la censure, milité pour les droits de l’homme. Elle a été emprisonnée plus de six mois sans procès en 1991, puis a vécu en résidence surveillée à Hanoï jusqu’à son arrivée en France en 2006.
Au zénith, fondé sur des faits réels, montre un président âgé, retenu loin de la capitale. Un Ho-Chi-Minh ( 1890-1969 ) –  jamais nommé – qui regrette une jeune femme qu’il n’a pas eu le droit d’épouser afin de préserver l’image d’un dirigeant entièrement dévoué à son peuple. Le livre juge durement « ceux qui, hier encore, mendiaient au coin des rues en comptant chaque sou et qui, aujourd’hui, s’installent dans des fauteuils de ministre des finances, légitimés par la Révolution » ( p. 649 du livre de poche ), ceux qui ont, peut-être, été authentiques mais ne le sont plus.
« Le vieux lion était mort. Mais sa présence était indispensable à la préservation de leurs privilèges et de leur gloire » ( p. 695 ). Privilèges bien réels alors que la population meurt de faim. Privilèges que la guerre contre les Américains leur permet de conserver.

Quelques Poèmes Express issus de Au zénith :
– En train de muer, il voit sa colère marcher sur un champ de mines.
– Chambre close, jardin de suie, sanglots.
– Nourrir un fauve de trois boeufs. Le chronométrer.
– Je n’ai pas envie d’avoir des cheveux blancs. Je n’ai pas envie de sucer mes mains.
– Bande de méninges allumeuses de fesses.
– Une armée dans une fête foraine. Deux jours de préparation et un jour pour ranger.
– La nuit se tait. Le noir s’étale. Le cerveau se vide.

La Pièce Unique N° 149 est offerte à M. qui, depuis toute petite, est collectionneuse de mots .

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