Un Daniel Mendelsohn : P U N° 146

Trois anneaux – Un conte d’exils, paru en 2020 aux Etats-Unis et en France, dénommé de façon assez étonnante, « roman », traduit par Isabelle D. Taudière, Prix du meilleur livre étranger.
Pourquoi « roman » ? Parce que le mot « Essai » serait plus intimidant et moins vendeur ? Peut-être.

Mendelsohn parle un peu de lui, de ses livres précédents (Les disparus (2007), Une odyssée : un père, un fils, une épopée (2017)), mais surtout de trois auteurs – Erich Auerbach, François Fénelon, W. G. Sebald -, de périodes différentes, qui ont tous trois émigré et ont écrit : avec des digressions, en « composition circulaire« , où « rien n’est laissé dans l’ombre » (p. 70). A la façon de L’Odyssée. A l’opposé du « procédé narratif de la Bible hébraïque » (p.70).
Et c’est cela le sujet : le choix de la matière de l’écriture. Gonflée de détails ou « concentré d’inconnues et d’omissions » (p. 71) et donc, selon l’un d’eux, « d’un réalisme convaincant » (p.73).

Voilà quelques Poèmes Express « venus » de ce livre :
– Passionné par le funéraire, chacun se pousse à recréer du détruit.
– L’afflux de poètes, supposons-le, a échoué.
– L’enfant fait vieux, semble terminé, a les yeux de quelqu’un qui sait.
– A la nuque, balafre et à la main, geste de panique.
– Imbriqués dans de petites anfractuosités de la carte mentale : nous.
– Photographie d’ecclésiastique. Les yeux regardent droit dans les dieux.

On se permet d’envoyer cette Pièce Unique à Antoine Spire , longtemps écouté sur France-Culture, admiré, et rencontré dernièrement grâce à Pia G.

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