L’âge d’or de Bertrand Schefer, 2008, éditions Allia. Toujours ce papier ivoire, ce format et cette typo distingués. Allia où B. Schefer avait déjà traduit Zibaldone de Leopardi, Allia que B. Schefer quitte en 2012 pour P O L, une autre distinction.
Bertrand Schefer était, cette année à Ecrivains en bord de mer pour son texte Francesca Woodman et pour les 40 ans de P O L. J’avais mission de lui passer le bonjour d’une libraire, Caroline, qui l’avait interviewé dernièrement. Mission accomplie. Abord très agréable.
Depuis, lecture de L’âge d’or et de Série noire, plus récent, plus aisé. D’ailleurs, ce serait un vrai plaisir de voir l’auteur accueilli par les Ancres Noires pour ce roman « blanc » qui parle du « noir » et qui reçut le prix Wepler en 2018.
L’âge d’or : des moments de vie, des personnages jeunes qui s’essaient à l’âge adulte avec des corps durs, des actions dont ils ne semblent pas mesurer l’impact, de fausses rencontres, des essais non transformés, des défaites.
Voilà quelques « Poèmes Express » nés dans L’âge d’or :
– Coule vert-de-gris dans la tête un mélange de fonds de bouteille.
– Le blanc de son corps était au lit.
– A deux ans il lance une pluie de confettis, vieille idée.
– Il pense au mot « mot » : fin morceau de conversation.
– Le linoléum imitation faux bois gondole dans le silence de la pièce.
– C’est peut-être à cause du blanc sur le boulevard qu’on n’a pas grand chose à voir.
– Dissout dans l’acide ou paisible dans la cuisine, le corps.
L’âge d’or » augmenté » de » Poèmes Express » et d’actualités » ricocheuses » est offert… à Bertrand Schefer… qui n’a évidemment rien demandé …