James Agee, vous le connaissez pour Louons maintenant les grands hommes, avec les superbes photographies de Walker Evans, paru en 1941 aux USA et en 1993 chez Plon, dans la collection « Terre humaine » : une enquête en Alabama, auprès des fermiers touchés par les suites de la crise de 1929. Ce reportage avait été commandé par la revue Fortune mais pas publié tout de suite. Trop dur à avaler…
La même revue avait commandé à Agee un article sur Brooklyn en 1939 et cela avait donné un « Poème-reportage », Brooklyn is… paru seulement en …1968… Aux mêmes idéaux, les mêmes effets. En France, Christian Bourgois, collection « Titres », l’a édité en 2010. Et c’est beau : une promenade, un panoramique sous forme de liste : des rues, des maisons, des gens, des animaux, des gestes, des mots. Et c’est fort : cela dit la pauvreté, le racisme…
Brooklyn existe est devenu, en version « Pièce unique » : Koons y el Brexit…
Il est offert à C. G. qui revient de New York. C’est une « passeuse ». Elle enseigne, y croit et aime les livres. C’est elle aussi qui nous a présentés à Nadia Bouzid, alors auteure de deux romans, dont nous avons publié trois nouvelles : Toujours moins.
Voilà quelques extraits de la Pièce Unique n° 23 :
– Dans les élégants immeubles scandinaves en bois, vagues et bouchés, les yeux des hommes.
– La façade du jeune couple : ou brillance chimique ou morbides heures.
– Bardeaux asphaltés
Magenta de religiosité
Beautés noyées.
– Un enfant commence un dessin abstrait, sa mère reproduisant des phallus.
– Rideaux sans fenêtre assez large pour laisser passer la conduite intérieure.
– Les Indiens, 16% des Juifs méritent d’être présentés.