Noëlle Châtelet a écrit La dernière leçon en 2003. Un livre témoignage dont elle espérait peut-être qu’il ferait changer la loi sur la fin de vie. Un livre sur la mort voulue, programmée, mise en place par sa mère de 92 ans, calmement, de manière réfléchie, sans pathos.
Ce livre, s’il n’a pas changé la loi, a été prix Renaudot des lycéens 2004.
Noëlle Châtelet est philosophe mais ce n’est pas sous cette étiquette qu’elle a écrit ce texte. C’est sous celle de fille immensément proche de sa mère qu’elle raconte la préparation, les mois passés à entendre, comprendre puis accepter le geste définitif que VEUT cette personne, ancienne sage-femme, le droit qu’elle revendique : mourir dans la dignité, au moment où elle sent ses forces s’en aller, où elle sait qu’elle ne sera plus ce qu’elle a été, un être responsable, entier et qu’elle refuse cet état de chose.
J’avais acheté ce livre en collection Points en pensant pouvoir le travailler avec des élèves allant en EHPAD. Je ne l’ai pas fait car, plus qu’un livre sur la fin de vie ou la personne âgée, il s’agit d’une incroyable lettre d’amour, fusionnel, rare. Un amour qui accepte la décision définitive de l’autre.
Il est devenu la Pièce Unique n° 51 sous le titre de Le non carre le délit.
En voilà quelques poèmes express :
– Je t’avais fait dans les bras aimants à bords coupants.
– Un flocon de neige envie la brousse et le crocodile.
– C’était ma liberté de m’empêcher.
– Sous le vent de novembre et le ciel trop bas, Dieu a un peu raison.
– Manquement, petites trahisons, liste en toute lucidité.
– A chacune de mes pierres, tu voyais des diamants.
Comment offrir ce livre ? A qui ? Le hasard -d’une boîte à livres ou d’une loterie au Chat Bleu- en décidera.