N° 49 : Un vivant qui…

Un tout petit livre pour une énorme horreur :
Un vivant qui passe, Auschwitz 1943-Theresienstadt 1944,
entretien entre Claude Lanzmann et Maurice Rossel en 1979, (Folio).

Maurice Rossel travaillait pour la Croix Rouge pendant la seconde guerre mondiale. Il était en poste à Berlin et a pu visiter le « ghetto modèle » de Theresienstadt* et Auschwitz. Il a ensuite écrit des rapports lénifiants sur ces lieux, ce qu’il y avait vu, ce qu’on avait voulu lui montrer. Le pire n’est peut-être pas là mais dans ce qu’il dit durant l’interview, plus de trente ans après : p.54 : « J’ai cru, et puis je le crois encore, qu’on m’a montré un camp pour des notables juifs privilégiés*. (…) Le comportement des gens était d’ailleurs tel que c’était fort antipathique. »…
(Claude Lanzmann) p.75 :
« – Vous regrettez ce rapport aujourd’hui ?
– Je ne vois pas comment j’en aurais fait un autre. Je le signerais encore. »……………………

Voici quelques « poèmes express » nés de ce texte :
1)- Il faut être rien et dire les squelettes.
2)- Ce dieu, assez riche pour posséder un quart de Budapest, a des griffes.
3)- Là, au bout d’un certain temps, des machins croyaient en l’horreur.
4)- Ils avaient tout. Ils l’avaient comme des fous.
5)- On attend encore un peu la preuve de la terreur.

Parallèlement à ces poèmes, les informations du jour trouvées dans le journal Le Monde : quelques unes glaçantes :
3)- Autriche : l’extrême droite FPÖ obtient trois ministères régaliens : la défense, l’intérieur, les affaires étrangères.
4)- Canada : des synagogues cibles de messages antisémites lors de la fête d’Hanoucca.

Cette Pièce Unique a été envoyée à Dominique Baillon qui a toujours travaillé pour le livre, en tant que Drac en Picardie puis par des articles dans une revue en ligne Encres vagabondes. Nous nous sommes rencontrées au festival du Polar à la plage au Havre où elle venait pour retrouver des auteurs amis tels que le grand et regretté Pascal Garnier.

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