le film de Dominik Moll, avec Bastien Bouillon, Bouli Lanners dans les rôles principaux est une MERVEILLE.
Une MERVEILLE parce que, oui, ces deux acteurs sont excellents mais, en fait, tout le monde dans La nuit du 12 est excellent : les parents de la victime, sa meilleure amie, les possibles coupables et les enquêteurs. Tous du plus petit au plus grand rôle.
Une MERVEILLE au niveau de la bande-son : musique originale d’Olivier Marguerit. Remarquables, les très belles plages sonores lorsque le policier fait ses tours sur la piste du vélodrome.
Une MERVEILLE dans le nouage du dramatique – l’horrible fait divers – , et de l’humour – les temps de pose dans la vie des policiers.
Une MERVEILLE sur le plan sociologique : les problèmes de la fonction publique, la photocopieuse qui ne fonctionne pas, le manque de moyens pour une surveillance, le « on écrit des rapports, des rapports, des rapports. On combat le mal en rédigeant des rapports » que constate Marceau, joué par Bouli Lanners…
Et surtout une MERVEILLE dans le propos : » Vous voulez savoir pourquoi elle s’est fait tuer ? Moi j’sais bien, j’vais vous dire, c’est parce que c’est une fille ! » dit la meilleure copine dans une scène qui fait très Hopper : elle et le responsable de l’enquête assis dans le restau routier où elle travaille, sur des banquettes, devant de grandes baies vitrées. Un propos sur les femmes et leur corps. La majorité des hommes, anciens amants comme inspecteurs, insistent sur le fait que la victime « n’était pas une fille compliquée »… Le film travaille sur ce que les femmes peuvent ou pas faire sans que ce soit sujet à punition, montre qu’il y a besoin de rappeler que c’est elle qui est morte, pas elle qu’on doit juger par un « elle l’a bien cherché »
Une MERVEILLE, on vous dit !