Comme d’habitude, dans ce lieu dévolu à la photo, deux expositions, une classique et l’autre, d’un artiste contemporain : première rétrospective d’Adrian Paci en France :peintures, mosaïques, photos, vidéos. Ce sont elles surtout qui nous ont plu.
Adrian Paci est né en Albanie et vit maintenant en Italie.
« Pleureuse » (2002), « Peintre » (2002), « Les derniers gestes » (2009) parlent de son pays, de ses traditions, de sa beauté, de ses difficultés et travers. Dans « Croyez-moi je suis un artiste » (2000), « Centre de rétention provisoire » (2007), il est question d’émigration, la sienne d’abord puis il en crée la métaphore avec son escalier d’embarquement sans avion mais couvert d’hommes et femmes en attente. De même, »Bleu électrique » (2010) où guerre et pornographie sont étroitement mêlés avec humour et dans le fond et dans la forme, « La colonne » (2013), pièce réalisée à l’occasion de l’exposition, évoquent le monde d’aujourd’hui, son fonctionnement et ses maux. »La colonne », une vidéo de 25 minutes et une sculpture présentée à l’extérieur: c’est le chemin d’une colonne de marbre, de la carrière en Chine à sa fabrication, pendant le transport par des ouvriers chinois.
De l’Albanie à l’ailleurs, de l’artiste à la mondialisation, Adrian Paci part de lui, de la spécificité de son origine, mêlant poésie grave et réflexion amusée pour arriver aux questions actuelles : la beauté est toujours là, l’ironie aussi.