Bien sûr, le salon l’Autre Livre n’a pas rouvert ses portes samedi matin, 14 novembre, état d’urgence et égard pour les victimes et leur famille obligent.
De toute façon, qui serait venu?
Peut-être des gens que les mots intéressent et interrogent. Des gens qui reculent devant les formules toutes faites, les mots prêts à penser des titres de certains journaux ou des bandes passantes en bas des téléviseurs, les mots-émotions, justes et en même temps peu nombreux, ressassés et donc si dangereux.
Le mot « guerre » par exemple est-il si juste? Ne vaudrait-il pas mieux parler de « guerilla »? Ca ne change rien? Si, parce que ce sont des individus, des fous de Dieu ou des gens sans mots (justement) qui nous combattent et non un Etat.
La notion de « minute de silence » dit quelque chose d’essentiel propre à toute l’humanité. C’est une manière profonde et digne, c’est une moyen simple d’être en rapport avec soi-même, loin d’une réaction collective souvent trop vive, irréfléchie…
Je pense que le changement de nos habitudes, l’annulation de matchs de foot ou autres, ou même de moments particuliers tels que ce salon, est aussi une facon d’apporter une coupure dans notre vie. C’est quelque chose qui nous amène à dire « stop, prenons le temps de sentir les choses par nous-mêmes » ; « stop, prenons le temps de regarder autour de nous, de comprendre l’autre, notre voisin, ou celui dont nous croisons chaque jour le chemin sans même le voir ». « stop, prenons le temps de voir les choses autrement »…
Voilà, loin de tout ce tapage médiatique (mais dans lequel on peut aussi trouver des textes magnifiques, des interrogations, des moyens de réflexion qui redonnent envie de comprendre, de lire davantage, de se cultiver et de communiquer avec les autres), je voulais parler de cette étape importante : prendre le temps de penser par soi même.