et aussi, en livres français :
– Chien 51 de Laurent Gaudé, Actes Sud, 2022 : l’entrée de cet auteur dans un mixte de SF et de polar : une dystopie : la Grèce est rachetée, une entreprise régule la vie des citoyens en 3 zones. Description d’un univers ségrégué. Une greffe permet à certains de vivre longtemps et sans maladie. Des cadavres sont découverts, « dégreffés »…
– Mer : de Bertil Scali et R de Andréis, éditions Cairn, 2022 : autre dystopie mixée de roman noir : en 2050, dans le Bordelais, l’eau a monté. Ailleurs, cela a été encore plus dramatique. Des réfugiés climatiques arrivent mais certains manquent à l’appel…
– Mohican d’Eric Fottorino, Gallimard, 2021 : un monde de paysans taiseux, un père et un fils. La mère, disparue, existe en tant que fantôme. Le père accepte l’installation d’éoliennes…
– Adrien Ghénie – déchaîner la peinture de Yannick Haenel, Actes Sud 2020. Un texte sur ce peintre roumain né en 1977, installé à Berlin. Ce livre n’est en rien une biographie, mais interroge la peinture de cet artiste qui propose des portraits de dictateurs, un peu à la Bacon. Ce livre vient après un autre sur Caravage et un prix Médicis en 2017 : Tiens ferme ta couronne, chez Gallimard où Haenel s’interroge sur ce qu’est être écrivain, être un être humain, le vrai, le mal à travers des références littéraires (Melville) et cinématographiques (Cimino).
En livres étrangers, des auteurs dont nous parlons souvent :
– Joyce Carol Oates : Cardiff près de la mer, éditions Philippe Rey, traduit par Christine Auché : quatre novellas, entre policier et fantastique, histoires intra-familiales, qui forment un roman.
– Ton absence n’est que ténèbres de Jon Kalman Stefansson, Grasset, 2022, traduit par Eric Boury. Prix du livre étranger : » une écriture très poétique » dit V. Un puzzle qui se reconstruit petit à petit. Se passe dans les fjords de l’ouest de l’Islande entre fin XIXème siècle et aujourd’hui. Les thèmes étant : comment aimer, comment mourir, comment le choix d’une personne entraîne la vie d’une famille.
Mais aussi d’autres dont il n’a jamais été question jusqu’alors ici :
– Erich Kästner (1899 – 1974) : Vers l’abîme, traduit par Corinna Gepner. Le livre est paru, en partie censuré, en Allemagne en 1931 et a été brûlé en 1933. Histoire de deux jeunes Juifs, un étudiant et un publicitaire, dans la République de Weimar.
– Sara Stridsberg : L’Antarctique de l’amour, éditions Gallimard, traduit par Jean-Baptiste Coursaud. Une jeune héroïnomane est tuée et c’est elle qui parle. « Une très belle langue » dit M-C.
– Molly Keane (1904 – 1996) écrivaine irlandaise, aristocrate qui a écrit aussi sous le nom de M.J. Farrell, et décrit très bien la vie de son milieu, plus ou moins désargenté. Chez 10-18 ou à la Table ronde. Par exemple : Fragile serment, traduit par Cécile Arnaud.
– Antonio Lobo-Antunes, auteur portugais, né en 1942, éditions Bourgois, traduit par Dominique Nédellec. Jusqu’à ce que les pierres deviennent plus douces que l’eau (2019) évoque, comme d’autres de ses livres, la guerre en Angola. Un homme en est revenu avec un enfant noir qu’il élève comme son fils. Lors de la « tue-cochon », ce jeune le tue. « Ce sont quatre flux de conscience. On écoute la pensée intérieure de personnages. Les phrases sont longues comme des vagues. On s’y abandonne » dit V.
« La traduction, c’est un peu comme une photo en noir et blanc et quelque chose risque de se perdre »
Mais que serions-nous, lecteurs, sans les traducteurs ?
Prochain Chat Bleu prévu jeudi 13 octobre, à partir de 18h !