Chat Bleu d’avril 2019 – 1)

Nous avions le choix, pour parler livres, ce jeudi 11,
entre un Côte du Rhône rouge : un Baume de Venise, assez charnu, mais assez souple, gorgé de soleil, produit en agriculture raisonnée, vegan (c’est à dire ? demanderez-vous peut-être – nous, nous avons demandé – : filtré autrement que par du blanc d’oeuf, par exemple, par de l’argile.)
et un blanc plus minéral, un Bourgogne aligoté.
Nous avons évoqué :

 – L’université de Rebibbia de Goliarda Sapienza, paru en 1983 en Italie et en 2019 aux éditions Le Tripode : le séjour en prison de l’auteure en 1980 pour vol de bijoux. On l’y accompagne au plus près, dans les cellules ouvertes dans la journée, avec les femmes emprisonnées, Gitanes, politiques, voleuses, femmes qui veulent avorter, droguées, de milieu aisé ou plus pauvres. Toutes apprécient l’auteure et se la disputent. Elle les trouve belles. Un passage extraordinaire (p.175-181) est l’intervention d’ hommes en uniforme, d’abord pour fouiller une cellule, puis pour mater le désordre, l’effet qu’ils font à ces femmes : « … tout m’apparaît clairement : ici dedans on perd l’habitude quotidienne de l’homme, son absence physique grandit démesurément son image, rend sa force mystique. (…) dans l’expression de beaucoup d’entre elles il y a du désir pour ces hommes  tombés pour une fois au milieu de nous… »
– – — Travelling – un tour du monde sans avion 
de Christian Garcin et Tanguy Viel, 2019, J.C.Lattès : départ en porte-containers de Marseille pour New York, traversée des USA en voiture, bus, train, porte-container encore de Californie au Japon. Ferry pour la Chine. Train vers la Russie puis cars pour traverser l’Europe, passer à Auschwitz, et retrouver chacun son chez soi. Christian Garcin est un habitué des récits de voyage, pas Tanguy Viel. Garcin a déjà pratiqué l’écriture à 4 mains, pas Viel. Une réflexion sur le temps, sur la représentation qu’on a des lieux : p.76 : « Depuis longtemps New York s’est retranchée derrière son nom, comme remplie des images qu’il contient » qu’on vient vérifier plus que regarder. Et cela vaut autant pour la « Russie profonde », moins peut-être pour le Japon que la télévision a caricaturé.
Ils seront à la Galerne le 22 mai.
 Haine pour haine d’Eva Dolan, paru en Grande-Bretagne en 2015, traduit par Lise Garond chez Liana Levi. C’est le deuxième polar d’Eva Dolan en français. Le premier, maintenant en poche, a reçu le prix des lectrices Elle. C’est une histoire d’immigrés, de racisme, bien menée, avec l’inspecteur Zigic et la sergent(e) Fereira de la section des crimes de haine.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

16 + 10 =