Un feu d’origine inconnue, paru chez Autrement en 2014 et en poche chez le même éditeur en 2022, traduit par Sabine Porte, est la Pièce Unique n° 157. Daniel Woodrell, souvent édité en France en Rivages/noir, écrit là une histoire basée sur un fait réel : l’explosion, en 1928, d’un dancing dans une petite ville du Missouri. Ce n’est pas une enquête mais des pistes possibles apparaissent tout au long du texte, avant un dévoilement final. Des personnages forts, une belle écriture. Plus intéressant encore, le versant social du livre : la crise économique, la place du religieux, du corps, et de chacun dans la communauté, le fait qu’on ait plus ou moins su qui était coupable mais…
Quelques « Poèmes Express » issus de Un feu d’origine inconnue :
– Terre battue que le soleil tape encore.
– Elle chercha à donner l’impression que ça ne lui avait pas déplu. On l’envia.
– Rince-boyaux et sourire aux lèvres, après le déjeuner, il ne lisait plus.
– Il revint trois jours plus tard, rempli d’histoires.
– Dans un coin, sept puces. Le petit groupe s’élargit. Il y avait tant de corps d’accueil.
– C’est pas parce qu’on est Shakespeare qu’on comprend l’autre.
– Enfoncé dans la poitrine, un râle. Des fissures de sons dans le cou.
Ce livre aux 2 lectures ajoutées est offert à Adeline Miermont-Giustinati, rencontrée au salon Epoque de Caen. Auteure de Sumballein, aux éditions Phloème, elle travaille actuellement à la création d’une Maison de la Poésie en Cotentin.
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