Journal du voleur, de Jean Genet

Journal du voleur  de Jean Genet (1910-1986) est la Pièce Unique n° 38. Un texte incroyable qui mélange les langages, joue autant de l’argot que du mot précieux.

Aussi poétique qu’autobiographique, plus que cela, lyrique ( p 305 :  » Ma vie passée je pouvais la dire sur un autre ton, avec d’autres mots. Je l’ai héroïsée parce que j’avais en moi ce qu’il faut pour le faire, le lyrisme. Mon souci de la cohérence me fait un devoir de poursuivre mon aventure à partir du ton de mon livre. »). Publié en 1949 chez Gallimard, le livre évoque sa vie de 1932 à 1940 : le vol, le désir, la prostitution, le voyage, la prison. Sa relation au corps des hommes, aux policiers, aux traitres. P. 303 : « J’ai dit comme j’aime les hors-la-loi sans autre beauté que celle de leur corps. » P. 306 : « Ces fêtes du bagne, j’en veux parler. La présence autour de moi de mâles blessés, c’est déjà un grand bonheur qui m’est accordé. »

C’est devenu : J. a vu un rôle lourd.
En voilà quelques poèmes express :
– L’éclat et le verglas évoquent les plaies mais l’orgueil bande.
– Un soir qu’il avait reçu un client, il exigea un drap noir, en enveloppa l’hôtel.
– Ma place était au milieu de tas de 
ferrailles, pas du cortège à faux cils.
– Les mythologies contiennent ailes soudaines comme héros de la plus molle gélatine.
– Dieu, pour détruire l’homme, peut simuler le fétiche.
– Le col flottant de soie souple tient la tête haute des salauds qui s’y lovent.

Ce livre 2 en 1 a été offert à un ami, Loïc B, collectionneur d’art contemporain.

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