Chat Bleu, novembre :

N’senga nous proposait un beaujolais blanc : un cépage chardonnay, sec mais fruité. Arôme de pêches blanches pour ce Château de Belleverne, d’un producteur, propriétaire récoltant, de l’agriculture raisonnée.
Cela accompagnait très agréablement des verrines …
et des livres, forcément :
–  Une île, une forteresse, sur Terezin d’Hélène Gaudy, paru chez Inculte en 2015 puis en poche, chez Babel. Ce beau texte est le récit de voyages qu’elle a effectués dans ce camp-forteresse à la Vauban, d’un savoir amassé sur cette « vitrine » des nazis, où étaient emmenés les Juifs artistes, intellectuels, connus, où ils créaient, où est venue la Croix Rouge, pour rien, où un film mensonger a été tourné…
– Churchill, Manitoba, d’Anthony Poiraudeau, aux éditions Inculte, 2017. Ce livre né d’une résidence peut faire penser à l’humour des Jean-Philippe Toussaint du début, quand un personnage allait à Venise et s’enfermait dans une chambre d’hôtel ou jouait au tennis tout le temps de son séjour. A l’humour, pas au style de Toussaint, la phrase est longue, touffue. Texte déceptif d’une aventure attendue qui aurait pu changer le narrateur en héros dans ce lieu si souhaité, si lointain, si glacé et si petit. Qui aurait pu…
– La disparition de Jim Sullivan de Tanguy Viel, Minuit, 2013- 2017 : là aussi, humour et jeu avec les codes du cinéma, avec des clichés du roman américain.

Egalement, des romans policiers :  Les harmoniques de Marcus Malte, transcrit aussi dans une lecture musicale qui tourne toujours en France. Blues bar d’Ace Atkins, réédité chez Rivages en 2008, Qu’attendent les singes ? de Yasmina Khadra paru chez Julliard en 2014.
des auteurs qui ont reçu des prix : Eric Vuillard, Goncourt 2017 pour L’ordre du jour chez Actes Sud. Comme dans tous ses textes, il dit la grande Histoire par des moments précis peu connus mais très parlants. Kazuo Ishiguro, prix Nobel 2017 pour, entre autres, Les vestiges du jour, adapté au cinéma par James Ivory : où, là aussi petite et grande histoires se mêlent.
Un court texte poétique de Joseph Andras : S’il ne restait qu’un chien, chez Actes Sud. Dit dans le cadre du festival Ciné salé par Torreton. Une ode au Havre qui fait parler la ville.
De Kamel Daoud : Zabor, Actes Sud 2017, poétique aussi. Une fable sur la force de l’écriture, de la littérature, de l’imaginaire, contre la croyance mortifère.
D’ Arno Bertina : Des châteaux qui brûlent chez Verticale, un livre engagé qui donne la parole aux ouvriers d’une usine agroalimentaire qui doit fermer, à l’homme politique de gauche qu’ils ont séquestré.
Beaucoup donc de bons auteurs plutôt jeunes, de livres juste sortis ou plus anciens. Rappelons- le :  les livres « intéressants » DOIVENT avoir une vie de plus de trois mois et sont bien plus nombreux que les quelques titres mis en avant lors de la rentrée littéraire par les revues et les libraires…
Prochain Chat Bleu le jeudi 7 décembre !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

3 × 3 =