Et comme on se mêle de tout : 7) Olivia Rosenthal / Georges Pérec, « grave mais plutôt amusant »

Dans le cadre des rencontres « Entendez voir, la littérature est-elle soluble dans la télévision? », la MEL (Maison de l’ Ecrivain et de la Littérature) et l’INA (Institut National de l’Audiovisuel) invitent un auteur à qui ils passent  commande : choisir un autre auteur, le « lire » à travers les archives de l’INA et écrire un texte. Le mercredi 7 novembre, Olivia Rosenthal, elle-même présentée par Frédéric Ferney comme « un écrivain grave mais plutôt amusant », avait choisi Georges Pérec. N’est-ce pas aussi une bonne définition de Georges Pérec? Evidemment puisque la proposition est bâtie sur des affinités électives!
Olivia Rosenthal, publiée aux éditions Verticales depuis les années 1990, a un monde à elle, une phrase à elle que, dernièrement beaucoup ont découverts puisque son roman Que font les rennes après Noël? a obtenu le prix du livre Inter 2011 et est trouvable en livre de poche. Il faut lire les 5 ou 6 précédents, Puisque nous sommes vivants  (2000), On n’est pas là pour disparaître (2007) etc…, les suivants.
A l’auditorium du Petit Palais, la rencontre se passe en trois temps :  le visionnement des extraits d’émissions sélectionnés, ici cinq, de 1965, juste après Les choses,  à 1975, puis la lecture du texte créé, enfin  une parole autour des extraits, du texte produit, de ce qui l’ a permis.
Etonnant de retourner à un écrivain non par ses livres mais à travers ses interventions enregistrées, sa manière de se dire, de dire l’évolution de son travail. Etonnant et porteur, comme un éclairage. Un plaisir de voir et entendre Pérec en 1972, dans son programme d’écriture-puzzle, sa volonté tranquille d’accéder « à une totalité mais par le biais du fragment » (1).
Evident donc que quand un auteur parle d’un disparu, celui-ci parle de l’auteur vivant. Comme G. Perec, le « chercheur en littérature (2) », O. Rosenthal travaille sur des documents, apprend sur un sujet, de la vie animale à Alzheimer en passant par la glande pinéale… Comme G. Perec, O.Rosenthal pourrait sans doute parler de la » jubilation d’énumérer (3) ». Ces deux auteurs se présentent avec la  même simplicité, la même implication.

(1-2) :  O.Rosenthal, le 7 novembre 2012
(3) : G.Pérec, 1972,

Les rencontres littéraires de la MEL ont en général lieu à l’auditorium du Petit Palais
www.m-e-l.fr

 

 

 

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