Chat Bleu de juin 2019

Entre un Saumur Champigny et un Côte de Gascogne … nous avons beaucoup voyagé.  Avec Andrzej Stasiuk d’abord, aussi bien romancier que « écrivain voyageur ». Stasiuk est un auteur polonais né en 1960, édité en France, le plus souvent chez Noir sur Blanc, Christian Bourgois ou Actes Sud. Les deux livres dont nous avons parlé sont de cette maison :
– Taksim, paru en 2009 en Pologne et traduit en 2011 par Charles Zaremba est un roman à la première personne qui nous emmène dans les Carpates, après 1989. Le narrateur traverse cette zone en tous sens dans un vieille camionnette  avec un autre homme. Ils vendent des frippes dans les villages, passent les frontières, comme nous le seuil de la porte. Les descriptions de ces endroits reculés, abandonnés, sont fabuleuses. Nous y sommes. C’est aussi drôle (les expatriés rentrant avec leurs voitures neuves européennes…) que glaçant (un épisode avec un cochon ! )
– L’Est ,du même Andrzej Stasiuk est un récit paru en 2014 en Pologne et en 2017 en France, traduit par Margot Carlier. Là, il nous emmène de la Pologne, à la Chine du nord en passant par des régions de la frontière sino-russe. Nous allons, avec lui, de villages  pauvres et sablonneux côté russe à des villes champignons, pauvres aussi, autrement, côté chinois.
Dans les deux livres, il parle des objets produits par la Chine, cassables, sans vraie utilité, qui envahissent l’Est dont les habitants ont si longtemps dû s’empêcher de consommer.
Andrzej Stasiuk, un sacré écrivain et un penseur !

Le voyage a continué avec L’axe du loup de Sylvain Tesson, en Pocket : son périple, de la Sibérie au golfe du Bengale, suivant les traces des hommes qui s’échappaient du goulag.
Puis nous avons reparlé de livres que nous avions aimés : d’Axel Kahn, de Céline Minard : Le grand jeu ,  Les frères Lehman de Stefano Massimi.

Enfin, nous avons évoqué :
– La peinture à Dora de François Le Lionnais (1901-1984), co-fondateur de l’Oulipo, et une biographie façon puzzle de celui-ci par Olivier Salon, Oulipien et mathématicien : Le disparateFrançois Le Lionnais, tous deux aux éditions du Nouvel Attila, 2016. François Le Lionnais a été prisonnier du camp de travail de Dora en 1944 et a raconté comment il réussissait à « s’en échapper » grâce à des descriptions qu’il faisait à ses camarades de tableaux du Louvre .
– Les Amnésiques de Géraldine Schwarz, éditions Flammarion : un essai passionnant sur la montée des populismes des années 30 à aujourd’hui.

Le prochain et dernier Chat Bleu de la saison est le 11 juillet.

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