Sonia Anton et la P U N° 122 :

« J’aime beaucoup beaucoup mon cadeau, je l’appelle ainsi. J’adore Danube et j’aime les Folio. En général, j’adore les paperolles, les bouts de papier collés, les coupures de journaux. Le papier, les ciseaux, la colle. J’aime beaucoup les dispositifs (une date, une citation, le stabilo). J’adore voir se mélanger des écritures manuscrites, dactylo, couleurs. Il y a là un autre livre à lire, que vous avez construit à partir du premier.. C’est le principe du livre ouvert aux possibles dont parle Eco. C’est faire du beau avec le livre, j’aime beaucoup le livre comme objet.
C’est un livre unique, comme les livres pauvres. J’adore l’idée du livre pauvre. Enfin, c’est un objet que vous m’avez donné, pour moi. En art, en général, j’aime beaucoup la notion (rare) de don. Le Je te donne. »

 

Hélène Gaudy et la P U N° 65

Mis en avant

Hélène Gaudy, l’auteure de ce magnifique livre, entre autres :
Il y a deux ou trois ans, sans doute un peu avant le festival Lettres d’automne de Montauban dont Christian Garcin assurait la programmation, j’ai reçu par la poste ce livre qu’il a écrit avec Éric Faye. Il était couvert du papier qu’on voit sur la photo, abondamment annoté, émaillé de collages, et surtout, sur plusieurs pages, de mots surlignés en jaune qui venaient y tracer des poèmes. Je n’ai aucune idée de l’identité de la personne qui en a fait un objet unique et me l’a envoyé. En rangeant mon bureau, je suis retombée dessus et me suis demandé si ce mystérieux expéditeur ne serait pas tout simplement sur Facebook… MP dans ce cas pour lever le mystère ? Sinon, il restera entier et ce sera bien aussi…
  • Le mystère est donc levé ! Merci à C H B pour ce geste poétique. Je découvre, du coup, le site des éditions Rue du Départ et cette pratique qui me ravit : envoyer des livres choisis, de manière anonyme, après en avoir fait, ainsi, des P U, des pièces uniques. Très heureuse d’avoir l’une d’entre elles dans ma bibliothèque !

    C H B : tu as le n° 65, on en est au 123. L’idée est aussi de réussir, si possible, à envoyer le livre qui correspond bien au récepteur.

     

Charles Recoursé à propos de la P U N° 121

Charles, date d’envoi : Aujourd’hui, à 13:34
Chère Catherine, Pardon de ne pas vous avoir répondu plus tôt. J’ai enfin pris le temps de me plonger dans votre Pièce Unique, au lieu de simplement la feuilleter, et plus que de m’intéresser, l’exercice m’a réellement touché. Le dispositif s’efface vite au profit de trouvailles touchantes, amusantes ou arrêtantes. Si au début votre démarche m’a un peu fait penser à l’expérience Tree of Codes de Jonathan Safran Foer, elle s’en est bientôt émancipée pour trouver son existence propre, contextuelle, fragile mais très réelle.

Un Nicolas Bokov : P U N° 123

La Pièce Unique N° 123 est le court roman La tête de Lénine de l’auteur russe Nicolas Bokov (1945-2019). C’est un texte irrévérencieux, très drôle, paru d’abord en samizdat en URSS, publié une première fois en français en supplément de La quinzaine littéraire, et trouvable maintenant chez Libretto, traduit par Claude Ligny.
Un récit déjanté, de l’humour en pleine période communiste. On assiste entre autres à « un forum de Lénines » d’ « un millier de personnes » où le personnage principal porte le n° 666…
On peut écouter Nicolas Bokov interviewé par Jean Lebrun sur France Inter en 2017. On entend son français parfait et sa vie plus qu’étonnante : dissident, émigré, pèlerin, s d f, « homme de caverne » (celle où il a vécu puis celle qu’il a créée : sa maison d’édition)

Quelques Poèmes Express qui en viennent :
Au plus vite, coucher le saint au lit et s’y tortiller.
– Se moquer de l’existentialisme français qui avait tenté d’aborder un garde-pêche.
– J’avais le coeur public ; il en va tout autrement aujourd’hui.
– Bouleverser un regard, s’ouvrir à un gros d’âge mûr.
– Les quatre coins dormaient chez toi, confortablement derrière la tenture.

– Vérification d’un champ enneigé. Excitation à l’hôpital.
– Les autres, là, on en a autant qu’on en veut.

 

Ce N° 123 est envoyé à l’auteur Pierre Barrault qui, dans ses écrits, comme dans ses dessins, manie l’absurde le plus réjouissant ! De lui, chez Quidam, on peut trouver Catastrophes, sa 4ème publication.