P U n° 67 : Crab, Chevillard

Eric Chevillard et son humour (dans ses titres déjà !!!) : La nébuleuse du crabe, (1993) aux éditions de Minuit, dans la collection de poche « double » depuis 2006, est une suite de fragments : la vie d’un personnage étrange, multiple : Crab. Proche d’ Henri Michaux et son Plume (1938) : ?
Son premier texte, Mourir m’enrhume était sorti en 1987 et depuis, c’est plus d’une vingtaine de titres, un blog : Autofictif et, de 2011 à 2017, un feuilleton dans le monde des livres qui sont parus. Eric Chevillard écrit et lit beaucoup.
Pierre Jourde le défendit contre des « méchants » et « lourds » : Pierre Bergé et Patrick Besson.

On a fait de La nébuleuse du crabe la Pièce Unique n° 67 et voilà quelques uns des « poèmes express » ou nano- histoires, aussi assez loufoques, qui en sont sortis :
– Le chien manque de bout, de début. Cette première impression devra être confirmée.
– Joues issues d’un poudrier vide, oeil fixe pris de perfectionnement.
– Sa forme est de cuisse sans emploi.
– Un traducteur transmet les paroles. Relation intime pour effleurer une femme.
– Un soir, tout fut terminé : les livres fondus, tous.
– Les mains dans les poches 
partagent l’espoir de vivre, très peu, en ankylose.

On l’offre à un couple d’amis, Pierre et Gie N., très très grands lecteurs. Et ça fait plaisir !

Sur Ouest Track

Sur Ouest Track, à l’émission Viva Culture, à 11 h, dimanche 23 septembre : Autour des livres interviewe  brièvement Caroline Jacquot, la libraire d’ Au fil des pages.  Elle ouvre le 2 octobre, 81 rue Paul Doumer et nous propose déjà quelques rendez-vous. Qu’on se le dise !

Chat Bleu de rentrée 2018-2)

D’abord, la suite de la première moisson de rentrée :
– La vraie vie d’Adeline Dieudonné, éditions l’Iconoclaste. Le premier roman de cette dramaturge belge… déjà passée à La Grande Librairie…
– Les exilés meurent aussi d’amour d’Abnousse Shalmani, Grasset. Premier roman de cette jeune femme franco-iranienne : sur l’importance des mots, le corps en Orient et en Occident.
puis, un peu ou beaucoup plus anciens (et alors ?!) :
– La vie parfaite de Silvia Avallone, 2018, éditions Liana Levi. Traduction de Françoise Brun. On est à Bologne ; une jeune fille attend un enfant et c’est un problème. Une femme a un désir d’enfant et c’est une souffrance. De beaux personnages, fragiles. Une belle écriture au service des laissés pour compte.
– Guerre et térébenthine de Stéphane Hertmans. Gallimard 2015, maintenant en Folio. Traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin. Un livre sur les tranchées de la guerre de 14 et sur la peinture.
Jeanne, de guerre lasse de Daniel Bensaïd, philosophe, essayiste mort en 2010. Réédition chez Don Quichotte. Première parution en 1991. (ce texte nous entraîne au cinéma vers le film Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc ,2017, de Bruno Dumont dont les textes sont de …Charles Péguy).
– La souris bleue de Kate Atkinson, traduit par Isabelle Caron, 2004, livre de poche : trois histoires, une énigme, un détective. Cela fonctionne un peu comme un Exercice de style : différents possibles. Des petits choix qui entraînent de grosses conséquences.
Ce qui reste de nos vies de l’Israélienne Zeruya Shalev, traduit par Laurence Sendrowicz, 2014 Gallimard. Prix Fémina étranger, trouvable en Folio. Les souvenirs et les sentiments d’une femme en train de mourir.
– La plus belle histoire des femmes  de Nicole Bacharan, Points 2014. Ses interviews de Françoise Héritier, Michéle Perrot et Sylviane Agacinski.
– L’histoire de Lapin Tur de Niele Toroni, 2017, aux éditions Allia. Fable pleine d’humour écrite en 1976 par l’artiste italien célèbre pour ses empreintes de pinceau.(photo :  Georges Pompidou)
– La note américaine de David Grann, traduction de Cyril Gay, éditions Globe 2018 : sur l’étonnant destin des Indiens Osages en Oklahoma, à partir de 1921.

Nous avons également reparlé de :
Taqawan d’Eric Plamondon, éditions Quidam, 2017 : basé sur des faits réels, sur les Indiens aussi mais au Canada (voir également un essai historique : Middle Ground de Richard White et Catherine Desbarats. Prix Pulitzer, paru en français chez Anacharsis, 2009.)
La serpe de Philippe Jaenada, 2017, prix Fémina : l’énigme Georges Arnaud.
– Les bourgeois d’Alice Ferney, Actes Sud 2017.
– La salle de bal d’Anna Hope, 2017 Gallimard. Traduction d’Elodie Leplat : 1911, un asile psychiatrique en Angleterre et les violences faîtes aux « patients ».
– Clafoutis aux tomates cerises de Véronique de Bure, 2017, Flammarion. Trouvable en J’ai Lu. Le journal de la dernière année de vie d’une femme de 90 ans. Drôle et étonnant.
Chanson douce de Leïla Slimani, Gallimard 2017. Maintenant en Folio. L’assassinat de deux enfants par leur nounou…parfaite…

Remarque : Il y a là 10  « écrivaines »

Prochain Chat Bleu : jeudi 18 octobre.

Chat Bleu de rentrée 2018 -1)

On y est, c’est la rentrée littéraire, scolaire, tout…
C’est aussi la rentrée du Chat BleuUn vin, des livres.
N’senga nous a accueillis avec des vins de l’île d’Oléron, du domaine Favre, un rouge et un blanc de ce vigneron indépendant qui fait surtout de la vente directe, aussi producteur de cognac (que vous pourrez trouver bientôt au Chat Bleu).
Pour la rentrée, nous rencontrions aussi la nouvelle libraire indépendante Caroline Jacquot qui ouvre le 2 octobre Au fil des pages, rue Paul Doumer au Havre. Une nouvelle librairie, c’est toujours un espoir, celui de pérenniser le livre, de concurrencer non pas la grande librairie déjà en place, la fabuleuse Galerne mais le mastodonte Amazon…

Les livres que nous avons évoqués :
rapportés d’ Ecrivains en bord de merLa Baule :
– Plein hiver d’Hélène Gaudy, Actes Sud, 2014. Nous avions déjà parlé d’elle pour son excellent Une île, une forteresse paru en 2015, maintenant en poche chez Babel, livre de mémoire et de voyage à Drancy et Terezin. Plein hiver est une fiction, dans une petite ville américaine de fiction. Un adolescent disparaît et revient quelques années plus tard. Ce que cela fait à ses parents, ses copains, la petite ville de Lisbon. Une belle écriture.
– Une place sur terre, Le Rouergue, 2018, de Catherine Bernard, ancienne journaliste à Libé, devenue viticultrice en 2004. Avec ces trois textes documentaires, elle explique pourquoi elle a quitté le journalisme : le format d’un article ne rend pas la complexité du monde, rétrécit la compréhension qu’on en a. Elle le démontre avec ces trois histoires vraies.

début de moisson de rentrée :
– Asta de Jon Kalman Stefansson, Grasset, traduction d’Eric Boury. La vie d’Asta, une femme islandaise mais racontée dans le désordre par un narrateur qui nous parle : « Commençons par le commencement » (…) « Je vous expose l’origine du prénom d’ Asta. Puis je ne maîtrise plus rien. » (p13), « Si tant est que ça l’ait été un jour, il n’est désormais plus possible de raconter l’histoire d’une personne de manière linéaire, ou comme on dit, du berceau à la tombe. Personne ne vit comme ça. » (p. 33). Stefansson, découvert en France grâce aux Boréales de Normandie nous mène à un train d’enfer dans la vie d’Asta et c’est jouissif et drôle.

Nous avons aussi parlé de nombreux autres livres. A voir dans Chat Bleu de rentrée 2018-2)

Deux rendez-vous :

pour la rentrée ! :
sur Ouest Track, dans Viva Culture, tout à la fin : « Autour des livres » : quelques minutes où nous vous parlons, cette fois, de la rentrée littéraire et des éditions Non Standard. C’est dimanche 9 septembre, à 11 h puis en podcast.

 

 

Au Chat Bleu, jeudi 13 septembre, à 18 h 30 : on reprend des vins, des livres. Venez goûter des vins choisis pour nous par N’senga. Venez échanger autour des livres.