Rayon jeunesse, à la Galerne, Le Havre :

Des élèves de seconde bac pro qui veulent s’occuper d’enfants sont allées, cette semaine, à la Galerne,choisir des livres pour petits de 0 à 4 ans.
Delphine les a reçues, leur a fait une rapide présentation du développement de l’enfant et le livre. Elles ont pu ensuite découvrir les rayons, regarder, feuilleter, argumenter sur des choix. Un grand moment. Une première rencontre avec la librairie pour la plupart. Et phoquesavec des éditions de qualité. Comme Hélium, avec Touche-touche LE ZOO.

Petit plaisir personnel : faire découvrir à Delphine, la spécialiste et passionnée, un joli livre dans une petite maison d’édition indépendante : Kilowatt. Pas encore sorti mais trouvé au salon de l’Autre Livre et trouvable grosours_web1au salon du livre jeunesse de Montreuil du 1er au 5 décembre : Gros ours ? Complètement craquant.

Les Boréales de Normandie 2016

Du 17 au 27 novembre. 25 ème édition. Spectacles, expositions, cinéma, ateliers et bien sûr LITTERATURE. Principalement autour de l’Estonie et de la Finlande.

Ce week-end, c’était donc LITTERATURE
et on pouvait, comme chaque année, faire des découvertes (estoniennes  le 19 novembre) en
bm_cvt_lhomme-qui-savait-la-langue-des-serpents_8538– entendant Guy Abgrall lire des extraits de L’homme qui savait la langue des serpents de Andrus Kivirähk aux éditions du Tripode. 
– rencontrant le jeune Mehis Heinsaar auteur de nouvelles aux personnages oblomoviens, Katrina Kalda arrivée de Tallinn à 10 ans, publiée pour la troisième fois chez Gallimard, Andreï Ivanov, russophone qui, avec Le voyage de Hanumân au Tripode également, transporte le lecteur dans un camp de migrants danois.
Belle découverte aussi, l’auteur islandais Gudmundur Andri Thorsson avec La valse de Valeyri, traduit par Eric Boury, aux éditions Gallimard, entre roman et nouvelles, commencé après la crise économique islandaise. Les seize histoires qui le 51exdn0thfl-_sx195_composent,  parlent d’habitants du même village, le 24 juin, jour le plus long, le plus lumineux, le plus sujet aux sortilèges. Elles sont reliées les unes aux autres par de tout petits éléments : par exemple, une mouche qui sort par la fenêtre à la fin d’un texte et entre par une porte dans un autre.

Il y avait aussi d’autres auteurs bien plus connus, de polar ou non, dont Arnaldur Indridason et Olivier Truc.

Le Chat Bleu, le 3 novembre

14907576_1095234033916807_4231128421259612803_nNous avons bu  :
– en rouge, un Moulin à Vent vieille vigne, du domaine de la Chèvre Bleue, un producteur récoltant qui ne possède que de toutes petites parcelles. Son beaujolais, presque un vin de garde, a une belle complexité. Assez léger, dans le fruit, il peut se boire un peu frais.
– en blanc, de la même région, cuvée L’Or des Pierres, du domaine des Joséphin : un chardonnay vif et léger. Son passage en barrique de chêne pendant 9 mois lui a apporté une petite complexité aromatique.

Nous avons parlé de :
Le garçon de Marcus Malte, devenu depuis son passage à la Galerne, prix Fémina. Un livre dense qui ne s’intéresse pas qu’à l’évolution de son personnage mais au siècle dans lequel il vit. Ce sont, entre autres, de belles pages sur une relation amicalo-paternelle, sur une initiation amoureuse, sur les combats en 14-18. Mais aussi, sans démonstration, une liste de morts des 26-28 septembre 2015 : onze pages finissant par  » Le front a progressé de quatre km. » Mais encore, de l’humour noir sur cette guerre entre monarques européens, ( p. 323 ) : « C’est donc une affaire de famille. On lave son linge sale : 19 millions de morts. Et l’on se demande encore de quoi est venu se mêler Poincaré ! » . L’appellation « Livre-monde » lui va bien.
– N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures de Paola Pigani, ed. Liana Levi 2013, Piccolo. Un premier roman plein d’empathie sur des manouches de Charente emmenés au camp des Alliers près d’Angoulême de fin 1940 à 1946 … pour les protéger… ( P. 193 ) : « Les roulottes n’existent plus. Les chevaux cédés au prix de la viande ont été conduits aux abattoirs municipaux. On a bien voulu leur restituer quelques charrettes à bras. (…) Ils n’auront que leur corps pour avancer. »
51okbuk7tyl-_sx195_– Il était une ville
de Thomas B. Reverdy, (ed. Flammarion 2015, maintenant en J’ai lu) dont le personnage principal est la ville ruinée de Détroit après la crise des sub-primes. Les descriptions de ces lieux détruits, désertés fonctionnent bien alors que Reverdy n’est pas allé sur place. (Il l’avait dit au Goût des autres, lors de sa conversation avec Véronique Ovaldé.)
On a aussi évoqué le Femina Essai sur Charlotte Delbo : La vie retrouvée et, en prolongement, un des beaux, terribles livres de Delbo : Aucun de nous ne reviendra. L’autobiographie et livre de voyage de Cheryl Strayed : PCTFugitives d’Alice Munro. La femme du voisin de Gay Talese sur la révolution des moeurs aux USA dans les années 50-60 et les conservateurs. La réserve  de Russell Banks : rebondissements et complexité cvt_la-reserve_270des personnages. Le poétique roman D’ailleurs les poissons n’ont pas de pieds de Jon Kalman Stefansson. L’homme qui ne savait pas dire non, vraiment amusant, de Serge Joncour. Les entretiens du créateur de la revue Poésie, Michel Deguy avec Bénédicte Gorillot et, enfin, le livre d’articles qui vient juste de sortir sur l’histoire de la maison de la culture du Havre, Culture et démocratie, aux éditions PURH.

Prochain Chat Bleu, le jeudi 8 décembre.