Le prochain Chat bleu, c’est le jeudi 12 novembre

Le 8 octobre, le Chat bleu nous a reçus plus tard pour que nous puissions rencontrer Anne-Marie Garat à la Galerne. Après « Un vin des livres », nous avons poursuivi avec, en solo, Ira Mimosa, une longue jeune femme praguoise qui compose, chante et joue de la guitare : une soirée toute en douceur : voix, accent et élégance.

Voyage_vers_le_nordUn « Vin, des livres », cette fois, c’était trois découvertes : un vin cuit de Chypre : un St John de 15°, un vin blanc sec de Toulouse, légèrement fruité et un Côte du Rhône rouge bio, plus charpenté, un Vacqueyras.
En livres, c’était :
– en lien avec la venue d’ Ira Mimosa – VOYAGE VERS LE NORD écrit et joliment dessiné par Karel Capek aux éditions du Sonneur, 2010, un récit de voyage en bateau vers le nord de l’Europe, ses paysages plus que ses habitants. Le dernier livre, posthume (paru à New York en 1939) de cet auteur tchèque (1890-1938). Capek est plutôt connu comme auteur de S F, et  pour avoir, avec son frère Josef, utilisé pour la première fois le mot « robot ».
– un polar de Zygmunt Miloszewski Un_Fond_de_Verite– auteur polonais que nous aimerions bien recevoir aux Ancres Noires – aux éditions bordelaises Mirobole, le deuxième traduit en France : UN FOND DE VERITE (2015) : un personnage de procureur installé depuis peu loin de Varsovie, une histoire en lien avec le passé antisémite du pays. Profond, là où on ne l’attend pas et plein d’humour (allez voir les passages sur Ikea et la bourgeoisie, sur les enfants de divorcés !).
Nous avons aussi évoqué les derniers Houellebecq, Nothomb et Dominique Delahaye.
Prochain Chat Bleu, donc, le jeudi 12 novembre à partir de 18h15.

Anne-Marie Garat et pièce unique 15

Anne-Marie Garat présentait LA SOURCE (Actes Sud) à la Galerne jeudi 8 octobre. Debout pendant une heure, conteuse passionnée, elle a parlé de ce livre mais, plus largement, de la langue, de ce que nous apporte la littérature : »On n’est jamais au plus près de soi que quand on lit un livre qu’on aime.  »
Elle a aussi évoqué son écriture : « Je ne sais pas très bien  ce que j’écris, je vais, comme le dit Giono, « à l’aventure de la phrase »  (…), « Je garde ce mot ou pas? En fait, il va me conduire » (…) Il faut « faire confiance à ce qui vient. » (…) « J’adopte ce que je me suis donné à mon insu » , ici une boule à neige, un nom : » Klondike ». Et si écrire est un bonheur, un luxe, c’est aussi « dix heures par jour pour deux pages que, le lendemain, on doit reprendre… ».
Une belle rencontre, sincère, avec quelqu’un qui croit en la force de la langue. A qui, du coup, nous avons offert la pièce unique n° 15 …

Pièce unique 15 : à partir de LE SEUIL DU JARDIN de André Hardellet, livre paru en 1966 chez Jean-Jacques Pauvert puis en livre de poche. Histoire, dans le Paris des années 50, de rêves, de souvenirs, de bonheur insaisissable, de machine à les retrouver.
C’est devenu (aussi) : J’ ELUDE L’ ISARD NU…
et voilà quelques exemples de ce qu’on peut y trouver :
– « Compliqués, les artistes qui plaisent toute la nuit; ils sont 123 comme ça. 123 exactement. »
– « Un petit homme en forme de conque savait qu’il se trompait de vestiaire. »
– « D’un homme récent, vous verrez l’existence avant de l’ouvrir. »
– « Il pose sa tiédeur crayeuse dans l’atelier de l’amitié. »
– « Admettons que les naïfs importent : cela constitue une raison d’espérer. »
– « La commissure des lèvres quitta le bar plongé dans deux verres. »

Anne-Marie Garat, par un mail du 10 octobre, a remercié pour «  cette idée lumineuse de faire saillir d’un texte, un autre caché qu’invente le lecteur à sa guise. » Remercions donc encore Lucien Suel pour  » l’ idée lumineuse »  que nous avons juste transformée (en l’adaptant à un livre entier, que nous laissons lisible.) !