Et comme on se mêle de tout : 19) Mauves en noir

Nous étions deux « Ancres noires » en visite à la 13è édition de ce festival en Pays de Loire, à taille humaine et à l’équipe très chaleureuse. Nous y avons retrouvé des auteurs venus au Havre : J.B.Pouy, P. Dessaint, J.H.Oppel, d’ autres que nous recevons cette année : A. Rambach, à une Babel session de la bibliothèque en mai pour RAVAGES ou les 14-15 juin lors du 12è « Polar à la plage », S. Loubière, M. Ledun, H. Sard et N. Jaillet et, évidemment, d’autres encore qu’on aimerait voir venir un jour peut-être, J. Guez,
D. Forma, H. Nicolas_JailletTezenas…

Nous avons assisté aux « gardes à vue » justement, de D.Forma  révélant son parcours californien, d’H.Tezenas, traducteur et auteur fasciné par le Brésil : interrogatoires serrés mais menés avec un gant de velours par Jeanne Guyon (revue 813). L’écrivain égyptien A. Towfik, interviewé par Christophe Dupuis, nous a parlé du roman noir dans les pays arabes et  S.Loubière a présenté les musiques qui ont accompagné l’écriture de BLACK COFFEE.
Lieu agréable, beau temps, soirée conviviale, un truc à revenir!

Un vin – des livres §7

    Ce jeudi, au Chat Bleu, c’était un peu le bazar : nous pouvions boire des vins d’Afrique du Sud ou un côte de Couchois (jeu de mot avec cauchois…) – Je vous dis : le bazar! mais  sympathique -.
    Les vins d’Afrique du Sud étaient un Chenin blanc, sec, fruité et un rouge de ce même producteur installé à Chablis que nous avons déjà croisé pour son vin produit au Chili: un Pinotage, entre Pinot et Cinsault, utilisé dans le Côte du Rhône. Ceux qui le préféraient pouvaient boire français : le côte de Couchois est un Bourgogne, assez proche du Haute-Côte de Beaune.
    Au bazar gustatif et géographique correspondait un panachage décomplexé de livres: 
– un roman noir économico-politique de l’Afrikaner, Deon Meyer, présent ce week-end à Quai du polar, à Lyon : LEMMER L’INVISIBLE, publié en 2008  puis en Points Seuil, nous emmène dans le monde des réserves animalières, enjeu touristico-écologique pour les blancs et territorial  pour les noirs.
– Autre roman noir, d’un auteur… américain…, Thomas H. Cook: LES LECONS DU MAL, 2011 au Seuil puis en collection Points. Construit (très) comme son dernier livre paru en France : AU LIEU-DIT NOIR ETANG avec un narrateur-personnage rendu solitaire par l’histoire qui a eu lieu dans les années 50. On est dans le delta du Mississipi, entre pauvres blancs et riches et il est question de responsabilité, de culpabilité.
     « Couchois »… « Cauchois » nous amenaient à des auteurs normands… qui ne parlaient pas… de Normandie:
– Annie Ernaux pour son dernier livre paru dans une nouvelle collection Raconter la vie qui se veut le « roman vrai de la société française », avec des textes documentaires courts. Celui-ci: REGARDE LES LUMIERES MON AMOUR évoque sous forme de journal l’hypermarché que fréquente l’auteure en banlieue parisienne. Elle s’y sent bien mais réfléchit sur sa place dans notre société: p.41: « C’est la grande distribution qui fait la loi dans nos envies », p.38: « De plus en plus sûre que la docilité des consommateurs est sans limites ».
– François David (que nous recevons au Havre à la Galerne, le 15 avril et à Fécamp au chat pitre le lendemain): HOMME, aux éditions Motus: un format singulier, couleurs vives et typographie au service d’une humoristique définition de l’homme. Pour faire le lien avec les poèmes de MINUTES D’ETE, nous avons aussi abordé les deux si jolis petits livres parus chez Esperluète éditions: LA PETITE SOEUR DE KAFKA, grave et MAUPASSANT ET LE JOLI COLLEGIEN, libertin, léger.

     Puis il a été question de THEOREME DE STAEL, 25 pages pour mieux voir l’exposition Nicolas de Stael qui a lieu au Muma, au Havre à partir de juin.
    De romans étrangers:
– de Jon Kalman Stefansson, la trilogie si poétique chez Folio de nouveau évoquée,
– LA LETTRE A ELGA  chez Zulma,
– le régime communiste vu par le Niki de NIKI, L’HISTOIRE D’UN CHIEN du Roumain Tibor Deri,
– LE FAKIR QUI VOYAGEAIT DANS UNE ARMOIRE IKEA, de Romain Puertolas, ed. Dilettante: drôle et profond,
– CONCERT BAROQUE d’Alejo Carpentier: Venise et la musique,
    de textes français:
– L’ECHANGE DES PRINCESSES de Chantal Thomas,
– LA PASSAGERE DU SILENCE de Fabienne Verdier,
– REPARER LES VIVANTS de Maylis de Kerangal,
– MAINTENANT OU JAMAIS de François de Closets.

    Beaucoup de références et d’autres encore à découvrir avant (ou après) notre prochaine rencontre, un vendredi cette fois, le 23 mai.

Dates de rendez-vous… et comme on se mêle de tout :18) danse

Retrouvez-nous au Chat bleu le jeudi 10 avril, à 18h15,
retrouvez Nicolas Jaillet à Mauves-en-noir les 12 et 13 avril,
retrouvez-nous avec Nicolas Jaillet et François David à la Galerne au Havre le mardi 15 avril, à 18h,
retrouvez-nous avec François David au Chat pitre à Fécamp le 16 avril, à 15h30.

La danse contemporaine vivait cette semaine au Havre, au Volcan Maritime avec corps de walk, chorégraphie de Sharon Eyal créée par la Compagnie Nationale Norvégienne de Bergen et Kudu, création de Gregory Magoma et Eric Truffaz avec la compagnie sud-africaine Vuyani Dance Theater et le quartett. Deux ambiances très différentes mais énergie équivalente et danseurs d’exception. Beauté froide du travail collectif contre narration des corps amoureux et souffrants.
La danse encore, au cinéma, avec Dancing in Jaffa, documentaire de Hilla Medalia sur  Pierre Dulaine faisant danser ensemble jeunes enfants israéliens et arabes, « ennemis » donc mais aussi personnes de classes sociales et de sexes différents. Le suranné de la danse de salon contre la guerre. Ne soyons pas bisounours; le problème palestinien n’est pas résolu mais des rencontres ont eu lieu, des parents ancrés dans leur communauté se sont côtoyés, des gestes d’abord impossibles ont été faits, du rythme a été trouvé ensemble, des peaux se sont touchées, ce qui dans les deux religions, musulmane comme juive, est visiblement problématique. Et c’est peut-être cela le plus beau, ce rapprochement entre filles et garçons qui ouvrirait…, un jour,… à un début d’autres relations…
…vous avez dit : « pas bisounours »?!…